Le mystère Lapérouse comment une expédition scientifique devient mythe
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Le mystère Lapérouse comment une expédition scientifique devient mythe
PARIS (AFP) - A la veille de la Révolution française, les navires de l'expédition lancée dans le Pacifique sous le commandement de Jean-François de Galaup de Lapérouse manquent à l'appel: ce sera le début du "mystère Lapérouse", qui fait l'objet d'une exposition au Musée de la Marine.
"J'arriverai en France en juin 1789", annonçait dans sa dernière missive le commandant de la Boussole, un vaisseau parti de Brest le 1er août 1785 avec son jumeau l'Astrolabe pour un périple de 4 ans dans l'océan Pacifique. Mais Lapérouse ne rejoindra jamais son port d'attache, et ce n'est que 38 ans plus tard que le voile commencera à se lever sur l'issue tragique du voyage.
La mission, voulue par Louis XVI pour "rechercher de nouveaux débouchés pour le commerce français et compléter la description de l'océan Pacifique dans les domaines de la science, de la cartographie et de la botanique (...) était ambitieux, peut-être trop ambitieux", note l'un des commissaires de l'exposition, Hélène Tromparent-de-Seynes.
Au fil des salles de l'exposition, documents, souvenirs, objets, marquent la route suivie par Lapérouse vers son destin: un manuscrit sur le projet, annoté par Louis XVI, de la verroterie embarquée comme monnaie d'échanges pour les autochtones, des plans de navires, des objets retrouvés dans les épaves comme des éléments de cuisine (passoire, écumoire...), des instruments de navigation (sextants...) ou scientifiques (observatoire portatif...), etc.
A chacune de ses étapes, Lapérouse enverra en France, par voie de terre ou sur des navires commerciaux, son journal, des dessins, des cartes, des rapports et des lettres, ce qui permet de suivre pas à pas son voyage jusqu'en Australie.
Après avoir largué les amarres à Brest, il fait route vers le Cap Horn, qu'il franchit pour atteindre le Chili, puis les îles de Pâques et de Mowée (Hawaï) en 1786. Il revient ensuite vers les côtes du continent américain, faisant escale à Port des Français (Lituya Bay, Alaska) et Monterey (Californie). Le voilà ensuite reparti pour Macao (Chine), Cavite (Philippines) et la Manche de Tartarie (Sibérie), découvrant entre autres en chemin le "détroit de Lapérouse".
Deux ans après son départ, il jette l'ancre au Kamtchatka, puis repart jusqu'aux îles Samoa, et aborde enfin à Botany Bay, en Australie. Il navigue depuis 909 jours et, écrit-il à un ami, "tu me prendras à mon retour pour un vieillard de cent ans" qui a perdu ses cheveux, ses dents... "Adieu, adieu jusqu'au mois de juin 1789", termine-t-il.
Il fallut deux ans à la France de la Révolution pour lancer une expédition à sa recherche, en 1791. Mais elle ne donna rien et ce n'est qu'en 1826 qu'un marin irlandais, Peter Dillon, retrouve des vestiges de Lapérouse, sur l'île de Tikopia (îles Salomon). Il apprend alors que les deux navires français ont fait naufrage sur l'île voisine de Vanikoro.
Plusieurs expéditions, dont deux en 1827 montées par Dillon lui-même et par le français Jules-Sébastien Dumont-d'Urville, ont peu à peu permis d'expliquer les grandes phases du drame, devenu un véritable mythe.
En 2005, une étude archéologique majeure des sites sous-marins a enfin permis de conclure que la Boussole s'était jetée sur les récifs de Vanikoro tandis que l'Astrolabe s'échouait dans une fausse passe. Le "mystère Lapérouse" avait enfin livré un de ses derniers secrets.
(Jusqu'au 20 octobre, ouvert tous les jours de 10H00 à 18H00 sauf le mardi et le 1er mai au Musée de la Marine, 17 place du Trocadéro, 75016 Paris, plein tarif 9 euros, tarif réduit 7 euros, tarif 3-6 ans 3 euros, tarif 6-18 ans 5 euros)
"J'arriverai en France en juin 1789", annonçait dans sa dernière missive le commandant de la Boussole, un vaisseau parti de Brest le 1er août 1785 avec son jumeau l'Astrolabe pour un périple de 4 ans dans l'océan Pacifique. Mais Lapérouse ne rejoindra jamais son port d'attache, et ce n'est que 38 ans plus tard que le voile commencera à se lever sur l'issue tragique du voyage.
La mission, voulue par Louis XVI pour "rechercher de nouveaux débouchés pour le commerce français et compléter la description de l'océan Pacifique dans les domaines de la science, de la cartographie et de la botanique (...) était ambitieux, peut-être trop ambitieux", note l'un des commissaires de l'exposition, Hélène Tromparent-de-Seynes.
Au fil des salles de l'exposition, documents, souvenirs, objets, marquent la route suivie par Lapérouse vers son destin: un manuscrit sur le projet, annoté par Louis XVI, de la verroterie embarquée comme monnaie d'échanges pour les autochtones, des plans de navires, des objets retrouvés dans les épaves comme des éléments de cuisine (passoire, écumoire...), des instruments de navigation (sextants...) ou scientifiques (observatoire portatif...), etc.
A chacune de ses étapes, Lapérouse enverra en France, par voie de terre ou sur des navires commerciaux, son journal, des dessins, des cartes, des rapports et des lettres, ce qui permet de suivre pas à pas son voyage jusqu'en Australie.
Après avoir largué les amarres à Brest, il fait route vers le Cap Horn, qu'il franchit pour atteindre le Chili, puis les îles de Pâques et de Mowée (Hawaï) en 1786. Il revient ensuite vers les côtes du continent américain, faisant escale à Port des Français (Lituya Bay, Alaska) et Monterey (Californie). Le voilà ensuite reparti pour Macao (Chine), Cavite (Philippines) et la Manche de Tartarie (Sibérie), découvrant entre autres en chemin le "détroit de Lapérouse".
Deux ans après son départ, il jette l'ancre au Kamtchatka, puis repart jusqu'aux îles Samoa, et aborde enfin à Botany Bay, en Australie. Il navigue depuis 909 jours et, écrit-il à un ami, "tu me prendras à mon retour pour un vieillard de cent ans" qui a perdu ses cheveux, ses dents... "Adieu, adieu jusqu'au mois de juin 1789", termine-t-il.
Il fallut deux ans à la France de la Révolution pour lancer une expédition à sa recherche, en 1791. Mais elle ne donna rien et ce n'est qu'en 1826 qu'un marin irlandais, Peter Dillon, retrouve des vestiges de Lapérouse, sur l'île de Tikopia (îles Salomon). Il apprend alors que les deux navires français ont fait naufrage sur l'île voisine de Vanikoro.
Plusieurs expéditions, dont deux en 1827 montées par Dillon lui-même et par le français Jules-Sébastien Dumont-d'Urville, ont peu à peu permis d'expliquer les grandes phases du drame, devenu un véritable mythe.
En 2005, une étude archéologique majeure des sites sous-marins a enfin permis de conclure que la Boussole s'était jetée sur les récifs de Vanikoro tandis que l'Astrolabe s'échouait dans une fausse passe. Le "mystère Lapérouse" avait enfin livré un de ses derniers secrets.
(Jusqu'au 20 octobre, ouvert tous les jours de 10H00 à 18H00 sauf le mardi et le 1er mai au Musée de la Marine, 17 place du Trocadéro, 75016 Paris, plein tarif 9 euros, tarif réduit 7 euros, tarif 3-6 ans 3 euros, tarif 6-18 ans 5 euros)
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