03-08- A 15 ans, un train en retard, une nuit au poste
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03-08- A 15 ans, un train en retard, une nuit au poste
Il partait en vacances découvrir les joies du surf, il aura aussi découvert un univers beaucoup moins fun, celui d'un commissariat, une nuit entière, seul avec la faune locale. Le voyage initiatique de Jérémy, 15 ans, débute le 9 juillet dernier. 15h25 à Avignon, l'adolescent prend le train-Corail. Destination finale : Bayonne. Il est censé y arriver à 23h45. Avant les Pyrénées-Atlantiques, le soleil et les vagues, deux changements : le premier à Montpellier, le second à Toulouse. A Montpellier, ça coince, un retard de 2h15 est annoncé. Pour cause de grève à Marseille et d'un problème technique sur la voie.
Jérémy craint, à juste titre, de rater sa correspondance, il appelle ses parents, leur passe un contrôleur. Selon le récit de Laurent, le beau-père de l'adolescent, l'employé de la SNCF leur assure qu'il peut continuer sans problème jusqu'à Toulouse où il sera pris en charge avec une nuit d'hôtel. De là, il pourra reprendre le train le lendemain pour Bayonne. "Si le contrôleur ne nous avait pas dit cela, Jérémy aurait pu revenir à Avignon d'où il serait reparti le lendemain", explique le beau-père.
Sans repas, ni couverture
20h10, Jérémy arrive en gare de Toulouse. Sa correspondance pour Bayonne est partie depuis belle lurette. Comme tous les autres voyageurs, il se présente à l'accueil. La SNCF dirige les clients majeurs vers un hôtel. A Jérémy, on tient un autre discours : il n'a pas 18 ans, il ne peut pas bénéficier seul d'une nuit d'hôtel. La police ferroviaire le prend en charge à 20h30. 22h30, une patrouille prend le relais et emmène l'adolescent au commissariat central de Toulouse.
Jérémy y passe la nuit. Sur un banc, sans manger, sans couverture. "Il faut savoir qu'un type en garde à vue a droit à un repas chaud, un lit et une visite médicale", rappelle le beau-père de Jérémy, ex-policier. Et c'est en tant qu'ancien fonctionnaire qu'il appelle un policier du commissariat de Toulouse. "Ce collègue a fait le maximum pour héberger Jérémy mais à minuit passé, il n'a pas pu trouver une seule chambre d'hôtel libre", se désole Laurent. A 5h30 et après une nuit surréaliste, les forces de l'ordre mettent Jérémy dans le train pour Bayonne. Durée du retard : 10 heures et 45 minutes.
"La patate chaude"
Aujourd'hui, la mère et le beau-père de Jérémy sont en colère. Et d'écrire dès le lendemain des faits au service clientèle et à la présidente de la SNCF, Anne-Marie Idrac. Aucune réponse. "A aucun moment la SNCF n'a cherché à me joindre et tous les intervenants contactés avec le portable de mon fils m'ont assuré qu'ils allaient s'en occuper", se souvient Valérie, la mère du garçon.
Du côté de la SNCF, on parle d'un "enchaînement de circonstances malheureuses". "Dans cette histoire, Jérémy a un peu été la patate chaude", commente-t-on. Une précision : les voyages accompagnés pour les enfants voyageant seuls s'arrêtent à l'âge de 14 ans, rien n'est prévu pour ceux de 15 à 18 ans. L'entreprise, qui a décidé d'ouvrir une enquête interne, regrette un défaut d'appréciation du contrôleur ainsi qu'un manque d'initiative. La SNCF précise toutefois qu'elle n'aurait pas pu envoyer Jérémy dans un hôtel. "Selon la loi, laisser un mineur dans un hôtel est considéré comme un abandon de mineur sur la voie publique, explique Philippe Routier, du service communication de l'entreprise. Et dans ces cas là, la loi stipule que le mineur doit être remis aux autorités". Contacté par LCI.fr, l'officier de communication du commissariat de Toulouse ne travaillant pas au moment des faits, a indiqué qu'il allait se renseigner sur ce qui était arrivé à Jérémy cette nuit-là.
De son côté, manifestement alertée par cette affaire via LCI.fr, la présidente de la SNCF Anne-Marie Idrac a personnellement appelé jeudi soir la famille de Jérémy. "Elle était très désolée pour ce qui lui était arrivé", raconte la mère du garçon. Et l'adolescent dans tout cela ? Valérie parle de préjudice moral. Depuis sa malheureuse expérience, Jérémy ne veut plus entendre parler de trains. "Après ses vacances, j'ai dû allée le chercher à Bayonne en voiture", dit sa mère.
Jérémy craint, à juste titre, de rater sa correspondance, il appelle ses parents, leur passe un contrôleur. Selon le récit de Laurent, le beau-père de l'adolescent, l'employé de la SNCF leur assure qu'il peut continuer sans problème jusqu'à Toulouse où il sera pris en charge avec une nuit d'hôtel. De là, il pourra reprendre le train le lendemain pour Bayonne. "Si le contrôleur ne nous avait pas dit cela, Jérémy aurait pu revenir à Avignon d'où il serait reparti le lendemain", explique le beau-père.
Sans repas, ni couverture
20h10, Jérémy arrive en gare de Toulouse. Sa correspondance pour Bayonne est partie depuis belle lurette. Comme tous les autres voyageurs, il se présente à l'accueil. La SNCF dirige les clients majeurs vers un hôtel. A Jérémy, on tient un autre discours : il n'a pas 18 ans, il ne peut pas bénéficier seul d'une nuit d'hôtel. La police ferroviaire le prend en charge à 20h30. 22h30, une patrouille prend le relais et emmène l'adolescent au commissariat central de Toulouse.
Jérémy y passe la nuit. Sur un banc, sans manger, sans couverture. "Il faut savoir qu'un type en garde à vue a droit à un repas chaud, un lit et une visite médicale", rappelle le beau-père de Jérémy, ex-policier. Et c'est en tant qu'ancien fonctionnaire qu'il appelle un policier du commissariat de Toulouse. "Ce collègue a fait le maximum pour héberger Jérémy mais à minuit passé, il n'a pas pu trouver une seule chambre d'hôtel libre", se désole Laurent. A 5h30 et après une nuit surréaliste, les forces de l'ordre mettent Jérémy dans le train pour Bayonne. Durée du retard : 10 heures et 45 minutes.
"La patate chaude"
Aujourd'hui, la mère et le beau-père de Jérémy sont en colère. Et d'écrire dès le lendemain des faits au service clientèle et à la présidente de la SNCF, Anne-Marie Idrac. Aucune réponse. "A aucun moment la SNCF n'a cherché à me joindre et tous les intervenants contactés avec le portable de mon fils m'ont assuré qu'ils allaient s'en occuper", se souvient Valérie, la mère du garçon.
Du côté de la SNCF, on parle d'un "enchaînement de circonstances malheureuses". "Dans cette histoire, Jérémy a un peu été la patate chaude", commente-t-on. Une précision : les voyages accompagnés pour les enfants voyageant seuls s'arrêtent à l'âge de 14 ans, rien n'est prévu pour ceux de 15 à 18 ans. L'entreprise, qui a décidé d'ouvrir une enquête interne, regrette un défaut d'appréciation du contrôleur ainsi qu'un manque d'initiative. La SNCF précise toutefois qu'elle n'aurait pas pu envoyer Jérémy dans un hôtel. "Selon la loi, laisser un mineur dans un hôtel est considéré comme un abandon de mineur sur la voie publique, explique Philippe Routier, du service communication de l'entreprise. Et dans ces cas là, la loi stipule que le mineur doit être remis aux autorités". Contacté par LCI.fr, l'officier de communication du commissariat de Toulouse ne travaillant pas au moment des faits, a indiqué qu'il allait se renseigner sur ce qui était arrivé à Jérémy cette nuit-là.
De son côté, manifestement alertée par cette affaire via LCI.fr, la présidente de la SNCF Anne-Marie Idrac a personnellement appelé jeudi soir la famille de Jérémy. "Elle était très désolée pour ce qui lui était arrivé", raconte la mère du garçon. Et l'adolescent dans tout cela ? Valérie parle de préjudice moral. Depuis sa malheureuse expérience, Jérémy ne veut plus entendre parler de trains. "Après ses vacances, j'ai dû allée le chercher à Bayonne en voiture", dit sa mère.
Soso- Bras droit du Chef invisible
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