Quota d'expulsions : malaise chez les flics
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Quota d'expulsions : malaise chez les flics
Le quota de 25.000 expulsions en 2007 "sera atteint". Brice Hortefeux ne démord pas de son objectif. Il l'a encore réaffirmé mardi matin sur LCI. Preuve de sa détermination, la convocation ce matin d'"une vingtaine de préfets" qui sont à la traîne en terme d'expulsions de sans-papiers pour une réunion dite de" travail et de mobilisation". Autant dire qu'ils vont se faire remonter les bretelles.
"C'est une convocation de trop", s'énerve Joaquim Masanet, secrétaire national de l'Unsa, premier syndicat de gardien de la paix, qui s'inquiète sur LCI.fr du "ras-le-bol manifestaient par les policiers sur le terrain". "La pression va être à nouveau mise sur les préfets pour qu'ils mettent la pression sur la hiérarchie policière qui va mettre à son tour la pression sur les gradés et les gardiens", explique-t-il. Or, la base en a marre. L'agression en août de six policiers français qui ramenaient deux immigrés clandestins guinéens dans leur pays, puis l'affaire du petit Ivan, l'enfant russe grièvement blessé après une chute lors d'une tentative d'interpellation de ses parents à Amiens, ont fortement marqué les esprits. Dans les associations, mais aussi dans les rangs des flics.
"Fixer un quota, c'est ridicule"
"Sur le principe, interpeller quelqu'un qui est en situation irrégulière et le reconduire à la frontière ne me dérange pas, poursuit Joaquim Masanet. Cela fait même partie de notre travail. Mais nous ne voulons pas que soit fixé un quota pour les être humains. C'est ridicule, surtout au pays des Droits de l'homme".
Au-delà du chiffre, Masanet, qui avait soutenu Ségolène Royal durant la campagne présidentielle, dénonce les méthodes. "On demande aux policiers d'aller contrôler dans les restaurants, sur les chantiers, et même dans les vignes ! La tension monte en permanence. Entre les phénomènes de bandes, les trafics en tout genre dans les caves des départements sensibles et les violences en général, il y a autre chose à faire que de mettre un officier de police derrière chaque personne susceptible d'être en situation irrégulière". Son constat est amer : "L'année 2006 a été catastrophique avec 8 policiers tués en mission et plus de 11.000 blessés dans des violences publiques. Tout ça pour un salaire de misère. Alors, il faut arrêter la pression".
"Trop de filtres avant la montée dans l'avion"
Patrice Ribeiro, secrétaire national Synergie Officiers (second syndicats officiers), est plus tempéré dans son analyse :"Arrêter des personnes en situation irrégulière, ce n'est certes pas très valorisant pour nos policiers mais, en soi, ce n'est pas un problème". En revanche, s'il y a de la "pression" à mettre quelque part, encore faut-il la mettre au bon endroit. Selon lui, le problème n'est pas l'action de la police, qui arrête "dix fois plus de personnes que ce qui est demandé par le ministère". Le problème, c'est le "service après-vente", c'est-à-dire le nombre de gens qui partent vraiment du territoire.
"Il existe trop de filtres entre l'arrestation et le moment de prendre l'avion, explique-t-il. Neuf fois sur dix, les personnes que l'on interpelle sont remises dehors moins de 24 heures plus tard par la justice". Législation trop complexe. Délais d'attente en centre de rétention administratif trop courts. Le recours à des compagnies d'avions privées pour les expulsions, avec des commandants de bord qui refusent de plus en plus souvent l'embarquement pour des questions de sécurité. Les multiples voies de recours contre les décisions d'expulsion... La liste des obstacles est longue.
Un débat houleux à venir
Et sur le terrain la grogne monte de partout. Des associations, bien sûr, comme RESF ou Amnesty International. Mais aussi des syndicats d'Air France qui, en juillet dernier, ont demandé à leur compagnie d'arrêter de prendre des expulsés dans ses avions.
Même les syndicats d'inspecteurs du travail ont déposé un recours devant le Conseil d'Etat contre un décret qui permettrait au ministère de l'Immigration de les requérir pour "lutter contre le travail illégal des étrangers". Le projet de loi sur l'immigration, préparée par Brice Hortefeux, sera examiné les 18 et 19 septembre à l'Assemblée. Le débat s'annonce très houleux.
"C'est une convocation de trop", s'énerve Joaquim Masanet, secrétaire national de l'Unsa, premier syndicat de gardien de la paix, qui s'inquiète sur LCI.fr du "ras-le-bol manifestaient par les policiers sur le terrain". "La pression va être à nouveau mise sur les préfets pour qu'ils mettent la pression sur la hiérarchie policière qui va mettre à son tour la pression sur les gradés et les gardiens", explique-t-il. Or, la base en a marre. L'agression en août de six policiers français qui ramenaient deux immigrés clandestins guinéens dans leur pays, puis l'affaire du petit Ivan, l'enfant russe grièvement blessé après une chute lors d'une tentative d'interpellation de ses parents à Amiens, ont fortement marqué les esprits. Dans les associations, mais aussi dans les rangs des flics.
"Fixer un quota, c'est ridicule"
"Sur le principe, interpeller quelqu'un qui est en situation irrégulière et le reconduire à la frontière ne me dérange pas, poursuit Joaquim Masanet. Cela fait même partie de notre travail. Mais nous ne voulons pas que soit fixé un quota pour les être humains. C'est ridicule, surtout au pays des Droits de l'homme".
Au-delà du chiffre, Masanet, qui avait soutenu Ségolène Royal durant la campagne présidentielle, dénonce les méthodes. "On demande aux policiers d'aller contrôler dans les restaurants, sur les chantiers, et même dans les vignes ! La tension monte en permanence. Entre les phénomènes de bandes, les trafics en tout genre dans les caves des départements sensibles et les violences en général, il y a autre chose à faire que de mettre un officier de police derrière chaque personne susceptible d'être en situation irrégulière". Son constat est amer : "L'année 2006 a été catastrophique avec 8 policiers tués en mission et plus de 11.000 blessés dans des violences publiques. Tout ça pour un salaire de misère. Alors, il faut arrêter la pression".
"Trop de filtres avant la montée dans l'avion"
Patrice Ribeiro, secrétaire national Synergie Officiers (second syndicats officiers), est plus tempéré dans son analyse :"Arrêter des personnes en situation irrégulière, ce n'est certes pas très valorisant pour nos policiers mais, en soi, ce n'est pas un problème". En revanche, s'il y a de la "pression" à mettre quelque part, encore faut-il la mettre au bon endroit. Selon lui, le problème n'est pas l'action de la police, qui arrête "dix fois plus de personnes que ce qui est demandé par le ministère". Le problème, c'est le "service après-vente", c'est-à-dire le nombre de gens qui partent vraiment du territoire.
"Il existe trop de filtres entre l'arrestation et le moment de prendre l'avion, explique-t-il. Neuf fois sur dix, les personnes que l'on interpelle sont remises dehors moins de 24 heures plus tard par la justice". Législation trop complexe. Délais d'attente en centre de rétention administratif trop courts. Le recours à des compagnies d'avions privées pour les expulsions, avec des commandants de bord qui refusent de plus en plus souvent l'embarquement pour des questions de sécurité. Les multiples voies de recours contre les décisions d'expulsion... La liste des obstacles est longue.
Un débat houleux à venir
Et sur le terrain la grogne monte de partout. Des associations, bien sûr, comme RESF ou Amnesty International. Mais aussi des syndicats d'Air France qui, en juillet dernier, ont demandé à leur compagnie d'arrêter de prendre des expulsés dans ses avions.
Même les syndicats d'inspecteurs du travail ont déposé un recours devant le Conseil d'Etat contre un décret qui permettrait au ministère de l'Immigration de les requérir pour "lutter contre le travail illégal des étrangers". Le projet de loi sur l'immigration, préparée par Brice Hortefeux, sera examiné les 18 et 19 septembre à l'Assemblée. Le débat s'annonce très houleux.
Soso- Bras droit du Chef invisible
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