11 novembre de rupture pour Sarkozy

Nicolas Sarkozy imprimera ce dimanche sa rupture à la célébration du 11 novembre 1918, sous l'Arc de Triomphe à Paris, avec un discours devant un parterre de jeunes. Une prise de parole qui figure comme une entorse inédite au rituel d'une cérémonie traditionnellement silencieuse. D'autres innovations seront introduites : la projection d'images d'archives de la Grande Guerre sur écrans géants, le déploiement de drapeaux européens qui flanqueront, de part et d'autre de l'Arc de Triomphe, le grand pavois tricolore qui flotte en son centre, et des chants de la Grande Guerre.

Jusqu'à présent, la cérémonie de célébration de l'armistice enchaînait dans un strict ordonnancement: dépôt de gerbe par le président de la République, sonnerie du cessez-le-feu, sonnerie aux morts et Marseillaise, puis ravivage de la flamme du souvenir. Le président saluait ensuite les anciens combattants. Deux mois après son accession à l'Elysée, Nicolas Sarkozy avait déjà donné un ton nouveau au 14 juillet en célébrant la construction européenne par un défilé de soldats des 27 Etats membres de l'UE sur les Champs-Elysées. Il s'était également offert un mini bain de foule et avait convié "victimes" et "héros" anonymes place de la Concorde.

"Sortir des routines"

Concernant le 11 novembre, "il s'agit de sortir des routines, de redonner un sens à cette commémoration", explique-t-on au secrétariat d'Etat à la Défense, chargé des Anciens combattants. Des 8,4 millions de Français mobilisés lors de la Grande Guerre ne restent que deux survivants, âgés de 109 et 110 ans, dont un seul pourrait participer aux cérémonies cette année, au Kremlin-Bicêtre, dans le Val-de-Marne. Pour préparer le 90ème anniversaire de l'armistice de l'an prochain, une commission a été confiée à l'historien Jean-Jacques Becker par le secrétaire d'Etat Alain Marleix.