19-03 - A la recherche de deux marins au large du Croisic

Un important dispositif de recherche a été déployé au large du Croisic, mais les conditions météo sont très mauvaises avec des vents de 80km/h, des creux de 2,50 mètres et une mer à 12°. Deux marins-pêcheurs de 34 et 39 ans sont portés disparus depuis lundi matin : l'alerte a été donnée en pleine nuit, peu après 1 heure du matin, par une balise de détresse du Rose des Vents, un chalutier de 10 m, signalant une position à 24 km au sud-ouest du Croisic.

Pour les retrouver, deux hélicoptères de la sécurité civile et de la Marine nationale ont été mobilisés, de même que les canots SNSM du Croisic et de Belle-Ile ainsi qu'un bâtiment de la Marine nationale ; mais les conditions météos compliquent les recherches.

Cette double disparition survient alors même que, ce week-end, un chalutier du Guilvinec a été victime d'une collision avec un porte-conteneurs au large d'Ouessant. Le Sant Yann 2 a pu regagner le port de Douarnenez, malgré une importante voie d'eau à l'arrière, avec ses quatre hommes d'équipage sains et saufs ; quant au navire qui l'avait heurté, il a continué sa route sans s'arrêter. "Ça a été un choc très, très violent, je suis tombé de ma couchette", a raconté le patron du chalutier, Yannick Bourhis, de retour à Douarnenez. Un porte-conteneurs de 138 mètres, le Velazquez, battant pavillon britannique, est soupçonné d'être à l'origine de la collision. Il doit être soumis à une inspection.

A-t-on retrouvé l'épave de "La Rose des Vents" ?
Il y a de moins en moins d'espoir de retrouver vivants les marins de La Rose des Vents. La balise de détresse du navire avait été actionnée lundi peu après 1 heure du matin à 24 km au Sud-Ouest du Croisic, port de base du chalutier. Les recherches entreprises lundi sur la zone présumée de la disparition ont permis de repérer divers petits débris à la surface de l'eau ainsi que des caisses à poissons, une botte bleu et un panier rouge. Un navire de la Marine nationale, l'aviso Commandant Blaison, a par ailleurs réceptionné un écho radar, par 40 mètres de fond, qui pourrait être l'épave du chalutier de 10 m, parti dimanche avec les deux marins à bord.

Reste à examiner l'objet repéré par les radars. C'est ce que doit faire ce mardi un chasseur de mines, qui doit envoyer un robot filoguidé (PAP - Poisson auto-propulsé) pour examiner la zone d'émission de la balise de détresse par 40 m de fond. "La météo sera déterminante pour le travail du chasseur de mines Céphée, une mauvaise mer pouvant constituer un obstacle aux recherches", a fait savoir la préfecture maritime. Lundi, la météo avait été particulièrement défavorable, avec des creux de 4 m et des vents de 80 km/h.

Depuis le début de l'année, plusieurs accidents de pêche ont coûté la vie à des marins. Trois d'entre eux ont ainsi trouvé la mort dans le naufrage d'un chalutier de 11 m de Saint-Cast-Le-Guildo le 25 janvier. Le 20 février, un marin pêcheur de 22 ans a été emporté par son filet sur un fileyeur immatriculé à Noirmoutier et qui pêchait au large de l'Ile d'Yeu. Et selon le comité des pêches du Croisic, l'un des deux disparus de La Rose des Vents a lui-même perdu ses deux frères dans le naufrage d'un chalutier, le Perle de Jade, qui avait fait quatre morts le 11 décembre 2001 au nord-ouest de l'île de Normoutier.