05-04 - Libres, et en route pour Londres

La mise en scène de la libération des marins britanniques, largement entamée mercredi, s'est conclue jeudi matin à l'aéroport de Téhéran. Emmenés à bord d'un cortège officiel, ils ont pris place dans un vol de la British Airways à destination de Londres, devant les caméras de la télévision iranienne largement présentes, et après d'ultimes remerciements à leurs geôliers. L'ambassadeur Geoffrey Adams et d'autres diplomates britanniques, qui avaient pu rencontrer dans la nuit les quinze militaires pour la première fois depuis leur capture le 23 mars à l'embouchure du fleuve Chatt al Arab, se trouvaient également ce jeudi matin à l'aéroport.
L'appareil s'est envolé à 8h38 heure locale (soit 7h08 heure française).
Arrivée prévue à midi à Londres (13 heures, heure de Paris).

Une mise en scène bien au point
L'annonce de la libération, mercredi, par le président iranien lors d'une conférence de presse, avait d'autant plus surpris qu'elle suivait une remise de décoration par Mahmoud Ahmadinejad au commandant, Abolkhassem Amanghah, de l'unité de marine des Gardiens de la révolution ayant capturé les marins. Après sa conférence de presse, le président iranien avait serré la main de certains des marins, vêtus pour l'occasion de costumes civils. "Je suis content de vous rencontrer. Nous sommes très reconnaissants pour cette grâce", avait déclaré l'un des marins. "C'était un voyage forcé", avait plaisanté le président en parlant à un autre marin - lequel avait répondu : "je ne le dirais pas de cette façon mais vous pouvez le dire comme cela".

La capture et la détention des marins avaient provoqué une grave crise entre l'Iran et le Royaume-Uni, au moment où la République islamique est sous le coup de sanctions du Conseil de sécurité de l'Onu sur son programme nucléaire. Mahmoud Ahmadinejad n'a fait aucune allusion mercredi à des excuses des autorités britanniques. Selon lui, le "gouvernement britannique, dans une lettre, s'est engagé à ne pas recommencer de tels incidents". Il a aussi démenti toute rumeur de tractations mettant en jeu les cinq Iraniens capturés en Irak en janvier par les forces américaines. Selon lui, les marins "ont été graciés par la République islamique et cela n'a rien à voir avec les analyses des médias et il a été décidé de les libérer de manière unilatérale".