10-04 - Cette pub qui fait "le choix des (b)urnes"

La responsable de La MeuteElle a un corps magnifique, forcément ; des cheveux très blonds évidemment et une très belle paire de seins, naturellement. Elle, c'est la créature qui pose, lascive, sur la nouvelle campagne de publicité d'une marque de sous-vêtements. La pin-up n'a pas encore entraîné d'accidents comme une certaine Eva H. en son temps et son décolleté pigeonnant, -attentions aux vitres dans les abri bus, messieurs-, mais elle fait déjà parler d'elle chez les féministes.

Le réseau La Meute dénonce depuis mardi le sexisme de la publicité et la récupération du vocabulaire politique. Et oui, car la belle parle. Enfin pas tout à fait, forcément ce n'est qu'une affiche. Mais la bouche ouverte semble susurrer les deux slogans de la marque : "Enfin une candidature bien soutenue !" et "Avec moi, pas d'abstention !" Deux phrases qui se répètent sur les affiches placardées dans 12.000 abribus de France. Deux phrases qualifiées de "répugnantes et honteuses" par les féministes.

"On n'a jamais voulu choquer"
"Pour la première fois de l'histoire de France, quatre candidates se présentent. Et c'est ce moment là que choisit une marque de sous-vêtements pour exhiber des corps de jeunes femmes à moitié nues en les associant à des slogans qui caricaturent le processus électoral, explique Florence Montreynaud, responsable de La Meute. Cette façon d'associer les deux est doublement désobligeante : pour les candidates que ça ravale à leur féminité ; pour les électrices et les électeurs qui pensent à l'élection et pas à acheter des soutiens-gorge. Acheter des culottes n'est pas la préoccupation des femmes en période électorale !"

"Utiliser en ce moment le vocabulaire de la politique pour vendre des sous-vêtements, c'est profiter de l'énergie du processus démocratique", déplore l'association, qui titre ironiquement son communiqué "Le choix des (b)urnes". "On s'est mis au niveau des publicitaires", sourit Florence Montreynaud. Du côté de la célèbre marque de lingerie, on sourit aussi : "Ces féministes cherchent la petite bête, on n'a jamais voulu choquer ou être injurieux. Il n'est en aucune façon question de mépriser la politique." Une chose est sûre, pub ou pas, l'érection, -pardon- l'élection présidentielle aura bien lieu.