Marine Le Pen minimise les turbulences au FN

Dans un contexte de déclin électoral et de turbulences, Marine Le Pen s'est efforcée jeudi de ranimer la flamme des militants du Front national présents au traditionnel défilé en l'honneur de Jeanne d'Arc, à Paris.

Peu avant le départ du cortège, place de l'Opéra, la vice-présidente du FN a contesté la nécessité pour le parti de se choisir un nouveau chef après le nouveau dérapage de Jean-Marie Le Pen, qui aura 80 ans en juin.

"Si c'était le cas, les adhérents n'auraient pas réélu Le Pen lors du dernier congrès avec 97% des voix", a-t-elle déclaré aux journalistes.

"Non, ce défilé n'est pas morose. Dans la vie, chaque parti traverse des difficultés. Nous avons pris des mesures et l'objectif est de montrer que le FN est toujours présent", a-t-elle ajouté.

Jean-Marie Le Pen a déclenché un nouveau tollé la semaine dernière en réitérant ses propos sur les chambres à gaz, "détail" de l'Histoire, semant le trouble au sein même de son parti, affaibli par ses revers électoraux.

Dans une tribune sur le site internet du FN, le secrétaire général Louis Alliot souligne que les déclarations de Jean-Marie Le Pen "n'engagent pas le Front national."

En outre, Marine Le Pen a réaffirmé qu'elle ne partageait pas la position de son père, qui a provoqué à ses yeux des polémiques détournant l'attention des problèmes du moment.

Acclamée par les jeunes militants venus en nombre au défilé, la vice-présidente du FN a voulu relativiser les tensions, en dépit du rappel à l'ordre de Louis Alliot par Jean-Marie Le Pen.

Priée de dire si les propos du dirigeant du FN ne ruinaient pas ses efforts pour moderniser et donner une respectabilité au parti d'extrême droite, Marine Le Pen a estimé qu'ils ne mettaient pas en péril l'avenir du parti.

"Ce n'est pas une ligne politique, par conséquent ça ne complique pas mon travail."

"Ca crée une polémique qui, en l'occurrence, et c'est ce que je regrette, détourne peut-être l'attention des Français de choses plus graves comme la situation de régularisation massive des clandestins à laquelle nous assistons, la situation sociale, l'écrasement des salaires", a-t-elle ajouté.

Marine Le Pen a estimé que le Front national ne pouvait que regagner en audience compte tenu de l'opposition grandissante à la politique menée par Nicolas Sarkozy.

"Je suis optimiste par nature. Les militants croient en l'avenir du FN car sur tous les sujets du moment, nous avons raison", a-t-elle affirmé.

En prévision d'une moindre affluence, Jean-Marie Le Pen devait prononcer son discours place des Pyramides, à Paris, et non plus sur la place de l'Opéra, beaucoup plus vaste, comme les années précédentes.