La brasserie Fischer va fermer, sans surprise

Après Adelshoffen en 2000, Schutzenberger en 2006, une autre brasserie historique de Schiltigheim, au nord de Strasbourg, va mettre la clé sous la porte. La brasserie Fischer, qui appartient depuis 1996 au groupe hollandais Heineken, va cesser son activité fin 2009. L'annonce officielle de la nouvelle, faite vendredi, n'a pas surpris les syndicats.

"Ca fait deux ans qu'on a constaté une décroissance notable des investissements et on nous a aussi enlevé des volumes. On est passés de 950.000 hectolitres il y a 4 ans à 620.000 en 2007", explique au nom de l'intersyndicale Calogero Scichilone, secrétaire (CFDT) du comité d'établissement. Dans ces conditions, et avec un marché français de la bière durablement orienté à la baisse, difficile d'atteindre des sommets en terme de productivité.

Le plan présenté par Heineken prévoit de ne conserver qu'une brasserie sur deux à Schiltigheim et de concentrer la production du "pôle Alsace" du groupe sur la seule brasserie de l'Espérance, pour laquelle 31 millions d'euros seraient investis. Actuellement, 306 salariés travaillent sur ces deux sites. Il devrait y en avoir 126 de moins d'ici fin 2009. Les hectolitres de bière brassés par Fischer (Fischer Tradition, Desperados...) seraient transférés à la brasserie de l'Espérance et sur un autre site d'Heineken en France, à Mons-en-Baroeul (Nord).

Des comités d'établissement sont prévus jeudi à la brasserie Fischer et à la brasserie de l'Espérance. Des questions juridiques pourraient y être soulevées par l'intersyndicale. "Ils ont globalisé l'impact sur les deux sites de Schiltigheim alors que ce sont deux établissements distincts", relève ainsi Calogero Scichilone. Hier, les syndicats ont organisé des réunions avec le personnel. "Est-ce qu'on va lutter pour éviter la fermeture ou est-ce qu'on va lutter pour obtenir de bonnes conditions de départ ?", s'interroge le représentant syndical : "Ce qui se dégage des discussions avec les salariés pour le moment, c'est plutôt qu'on se battrait pour de bonnes conditions de départ". Heineken a affirmé qu'il s'attachera à « proposer des reclassements internes au sein du groupe » et à « favoriser des solutions de reclassement externe ».