Un ex-chef indépendantiste basque libéré

par **Frodon** Sam 30 Aoû 2008 - 12:52

L'ex-chef indépendantiste basque Arnaldo Otegi, de l'organisation Batasuma, est sorti de prison samedi
Arnaldo Otegi a purgé une peine de 15 mois de prison pour "apologie du terrorisme".

L'emblétique porte-parole du bras politique interdit de l'ETA, avait été l'un des acteurs clés dans la tentative de dialogue entre le gouvernement et l'organisation indépendantiste armée pour résoudre le "conflit basque" en 2006.

Arnaldo Otegi a appelé à la reprise du "dialogue et de la négociation" pour résoudre le "problème" basque, dans des déclarations faites aux médias à sa sortie de prison.

"A travers le dialogue et la négociation, ce pays doit connaître un scénario de paix et de démocratie qui lui permette de décider de son futur et en même temps, dans le cadre de ce processus, libérer tous les prisonniers politiques basques", a-t-il déclaré

Ancien activiste de l'ETA reconverti dans la politique, Otegi, 50 ans, a été en 2004 à l'origine d'une proposition de solution négociée du "conflit basque" à l'irlandaise, avalisée par l'ETA et annonciatrice de son cessez-le-feu de mars 2006.

La "proposition d'Anoeta" avait été accueillie avec grand scepticisme en Espagne, tant en raison du parcours de ce militant, que des différences structurelles entre les mouvements indépendantistes nord-irlandais et basque.

En Irlande du Nord, l'Armée républicaine irlandaise (IRA) et sa branche politique, le Sinn Féin, étaient pareillement impliquées dans l'évolution du mouvement républicain irlandais. A l'inverse, au Pays basque, le bras armé de l'ETA a toujours dicté sa loi aux "politiques".

L'échec du "processus de paix" de 2006-07, troisième occasion ratée d'une issue négociée de la question basque après les trêves avortées de l'ETA de 1989 et 1999, en a de nouveau apporté l'illustration.

Visiblement ébranlé par l'attentat meurtrier du 30 décembre à l'aéroport de Madrid avec lequel l'ETA avait mis un terme brutal à la tentative de paix, Otegi avait pris publiquement et de façon inédite, ses distances envers la violence.