La loi de programmation militaire

Le conseil des ministres a examiné mercredi la loi de programmation militaire 2009-2014
Le texte prévoit une enveloppe de 185 milliards d'euros pour la défense française, et la suppression de 54.000 emplois.

Lors du conseil des ministres, Nicolas Sarkozy a annoncé la création d'un Conseil de défense et de sécurité nationale. Est également créé un Conseil national de renseignement.


Ces deux organismes, présidés par le chef de l'Etat, étaient prévus par le Livre blanc de la défense et de la sécurité présenté en juin par Nicolas Sarkozy. La création d'un Conseil de défense est la "grande innovation" de ce document, rappelle-t-on à l'Elysée: pour la première fois sont regroupées dans un seul organisme sécurités intérieure et extérieure.

Le contenu du projet de loi
Elaboré à partir du Livre blanc présenté avant l'été vise à mettre en oeuvre, finances à l'appui, la nouvelle stratégie de défense et de sécurité voulue par le président Nicolas Sarkozy.

"Cette loi, qui définit les moyens des armées pour les six prochaines années, est cohérente et sincère", déclare Hervé Morin, ministre de la Défense, dans Le Figaro de mercredi. "Malgré la crise, on ne touchera pas aux crédits de la défense", ajoute-t-il. Hervé Morin considère la loi de programmation militaire (LPM) comme "une opportunité en période de crise économique" dans la mesure où "101 milliards seront dépensés sur les six prochaines années pour équiper les armées".

Le budget de la Défense prévoit 185 milliards d'euros de dépenses en six ans "mais un gel de dépenses en volume de 2009 à 2011, puis une hausse du budget de 1 % à partir de 2012", précise le ministre. Le seul budget d'équipement s'élèvera à 15,4 milliards d'euros en 2008 et à 17 milliards en 2009.

Les crédits d'équipement devraient être les premiers à profiter des économies engendrées par la suppression de 54.000 emplois d'ici à 2015 au sein de forces armées qui comptent aujourd'hui 320.000 membres. Les seules créations de postes concerneront les services de renseignement du ministère de la Défense qui verront leurs effectifs augmenter de 700 en six ans.


En réponse à la grogne qui a accompagné l'annonce des suppressions de postes, Hervé Morin assure que "les militaires ne seront pas perdants." "Ils vont aussi voir leur rémunération grimper sur les trois prochaines années. Selon les grades, ils toucheront entre un demi-mois et deux mois de salaire de plus par an", dit-il.

Côté armements, l'armée française devrait se moderniser à grande vitesse. Est notamment prévue l'arrivée des avions de combat Rafale, en remplacement des Mirage F1 qui effectueront leurs derniers vols autour de 2014. Entre 50 et 66 Rafale seront livrés dans les six ans, un chiffre qui dépend cependant d'éventuelles ventes à l'étranger, précise-t-on dans l'entourage du ministre.