Meurtre du jeune Sid-Ahmed: le verdict

L'auteur du tir qui a tué Sid-Ahmed Hammache, 11 ans, a été condamné lundi à 12 ans de réclusion criminelle
Le 19 juin 2005, à la cité des 4.000 à la Courneuve, le petit Sid-Ahmed avait été atteint par une balle de revolver qui ne lui était pas destinée.

Deux frères, Salah et Mohamed Ben Faiza, accusaient Mhamoudou Mhadjou d'avoir sali l'honneur de leur soeur Nadia et de leur famille en entretenant une liaison amoureuse avec elle.

A la suite du drame, Nicolas Sarkozy, alors ministre de l'Intérieur, s'était rendu sur place et avait dit vouloir "nettoyer" la cité des 4.000 au "kärcher".

Lors de son réquisitoire lundi dernier, l'avocate générale Solange Moracchini avait donné l'image de trois hommes qui "se comportent comme des cow-boys sans chevaux, avec un revolver et un pistolet automatique", et agissant "sous le code de la cité".

Elle avait requis alors 15 ans de réclusion criminelle à l'encontre de Mhamoudou Mhadjou, 26 ans, principal accusé. Elle avait requis la même peine à l'encontre de Salah Ben Faiza, 22 ans, jugé pour "tentative d'assassinat" sur la personne de Mhamoudou Mhadjou et de son frère Mohamed, 27 ans, accusé de "complicité de tentative d'assassinat".

Mhamoudou a finalement été condamné lundi à 12 ans de réclusion par la cour d'assises de Seine-Saint-Denis. Et les frères Ben Faiza ont écopé chacun de 8 ans de réclusion.

"La condamnation" de Mhamoudou Mhadjou me paraît "sévère" et "nous allons réfléchir à la possibilité de faire appel" mais pour le moment "la décision n'est pas encore prise", a indiqué lundi soir Me Léon Forster, avocat de l'auteur du tir mortel.

Selon lui, "le climat de cette affaire a joué énormément" et cela "renvoie à la nécessité de trouver des coupables", a-t-il regretté.

Me Jean-Louis Pelletier, un des deux avocats de Salah, a lui aussi parlé d'un "verdict sévère", tout en rappelant qu'"un petit garçon a perdu la vie". L'avocat de Mohamed, Me Mario-Pierre Stasi, a jugé le verdict "assez incompréhensible" pour son client, estimant qu'"on a voulu punir une famille".