Vote des militants PS

Les militants du PS votent jeudi pour départager les six motions en lice pour le congrès de Reims
Le résultat de cette consultation déterminera le poids respectif de chacune des six motions, tandis que le premier secrétaire sera, lui, élu directement le 20 novembre par la base, après le Congrès (14 au 16 novembre).

Seule certitude de ce processus, François Hollande a annoncé qu'il ne briguera pas un nouveau mandat à la tête du PS.

Motions soumises aux votes des militants dans plus de 3.000 sections entre 17h et 22h:

Incertitudes sur le nombre d'électeurs: 233.000 adhérents sont inscrits sur les listes électorales, dont 65.000 ne pourront voter qu'en se mettant à jour de cotisation.

Voir: http://congresdereims.parti-socialiste.fr/

Un congrès en trois temps
Du vote militant sur les motions , jeudi, à l'élection du nouveau premier secrétaire, fin novembre, le renouvellement de la ligne et de la direction du Parti socialiste se jouera en trois temps.

Les motions
Les militants du PS sont appelés à voter jeudi sur les motions , les programmes politiques rédigés par les courants internes livrant leur orientation et leur conception du parti.

Six textes ont été déposés cette année contre cinq en 2005 lors du congrès du Mans. Quatre "gros", ceux de Martine Aubry, Bertrand Delanoë, Benoît Hamon et Ségolène Royal et deux "petits" défendus par le Pôle écologique et Utopia.

Des scores obtenus lors du scrutin de jeudi découle le nouveau rapport de forces en interne et la répartition, à la proportionnelle, au sein des instances dirigeantes. Pour être représenté dans la direction ou pouvoir s'allier avec d'autres courants, il faut dépasser les 5% des votants au niveau national et obtenir 5% dans au moins 15 fédérations départementales.

Cette dernière disposition a été ajoutée récemment. Il fallait auparavant 5% des inscrits, ce qui amplifiait naturellement le poids les grosses fédérations départementales (Nord, Pas-de-Calais ou Bouches-du-Rhône). Le premier signataire de chaque motion est le chef de file du courant mais pas forcément candidat au poste de premier secrétaire. C'est le cas de Ségolène Royal et de Martine Aubry.

Le Congrès
Après le vote des militants, les courants peuvent s'allier. C'est l'enjeu formel du congrès qui se déroulera à Reims du 14 au 16 novembre.

Les statuts stipulent que la motion arrivée en tête est à la manoeuvre pour tenter de bâtir une majorité solide voire une synthèse, un rassemblement de tous les courants. Les négociations entre dirigeants des différents courants se déroulent la nuit du samedi au dimanche au sein d'une Commission des résolutions.

Au Mans, seul Arnaud Montebourg était resté hors du rassemblement, furieux de constater que la majorité emmenée par François Hollande ne reprenait pas son idée de VIe République.

Si la synthèse échoue, le PS vit pour les trois ans qui le sépare du prochain congrès avec une majorité et des minorités. Elles sont représentées dans le Conseil national, le Parlement du PS, mais pas dans le Secrétariat national, l'exécutif du parti, formé par le premier secrétaire.

Le premier secrétaire
Son élection au suffrage universel par les militants, distincte du vote sur les motions , est une nouveauté instaurée par Lionel Jospin en 1995.

Lors des trois précédents congrès (Grenoble, Dijon, Le Mans), François Hollande était tout à la fois premier secrétaire sortant, chef de file d'une motion et candidat à un nouveau mandat. L'élection du chef du PS, dans la foulée du congrès, était alors une pure formalité.

Cette année, si aucune majorité ne se dégage du vote des militants et du congrès de Reims, la succession de François Hollande se jouera lors de ce scrutin. Les dirigeants doivent déposer leur candidature lors du deuxième jour du congrès - soit, le cas échéant, avant la fin des négociations entre courants internes.