Boutin veut contraintre les SDF par grand froid

Christine Boutin veut contraindre les sans-abri à accepter un hébergement dans les périodes de grand froid
Une proposition que rejette l'association Emmaüs, alors qu'un 3ème SDF a été trouvé mort mardi dans le bois de Vincennes, le 4e en un mois en région parisienne.

Le maire de Vincennes (Val-de-Marne), Laurent Lafon (NC), a annoncé mardi qu'il souhaitait s'associer à la "mission Bois de Vincennes", dont la ville de Paris a annoncé la mise en place.

"Je vais lancer une réflexion pour voir si on ne pourrait pas rendre obligatoire l'hébergement des personnes sans abri quand la température devient trop froide en France", a déclaré mercredi Christine Boutin à la sortie du conseil des ministres.

265 personnes sans-abris sont mortes "dans la rue cette année en France", a affirmé de son côté le délégué général de l'association Emmaüs. Didier Cusserne a donné ce chiffre lors de la présentation du plan de la Ville de Paris pour renforcer la prise en charge des personnes sans-abri.

"Saluant" l'initiative du maire (PS) de Paris, Bertrand Delanoë, M. Lafon annonce qu'il a demandé à "l'ensemble de ses services de se mobiliser et de prendre contact avec" les services de la ville de Paris afin de "déterminer les modalités des moyens" qui pourraient être mis en oeuvre pour renforcer le dispositif "mission Bois de Vincennes".

La mairie de Paris a annoncé qu'elle allait mobiliser dès mardi soir son unité d'aide aux sans-abri pour aller au contact des personnes vivant dans le bois. La ville a demandé au préfet de Paris et au préfet de Police la réunion d'une cellule de crise "dès demain" mercredi.

Emmaüs effectuait sa première tournée d'"exploration" destinée à venir en aide aux nombreux sans-abri, à l'écart des circuits habituels des associations caritatives. "On veut que le préfet réquisitionne des logements vides pour ces personnes, les gens sont là (dans le bois, ndlr) car il n'y a plus de places dans les hébergements d'urgence", a déclaré Xavier Vandromme, porte-parole d'Emmaüs.

Selon le collectif "Les morts de la rue", environ 200 personnes vivent en permanence dans ce bois. Ils sont 66 dont sept femmes, selon Mme Boutin. Il s'agit soit de sans-abri qui "en ont marre d'être expulsés et de l'insécurité de la ville", soit de sans-papiers, expliquait dimanche Christophe Louis, le président du collectif, qui s'inquiète de voir s'installer des "jeunes couples qui travaillent".