Troubles à Gaza : la transition rend Washington muet

Ni Bush ni Obama ne sont intervenus sur les tensions à Gaza. Le secrétaire général de l'ONU appelle au calme.

Les affrontements à Gaza et la tension croissante entre Israël et le Hamas ne troublent en rien la trêve des confiseurs à Washington. Le pays a beau avoir deux présidents pour le représenter, ni l'un ni l'autre n'a interrompu ses vacances afin de s'exprimer sur la question.

Depuis samedi, Barack Obama se repose en famille à Hawaï. Ses seules apparitions médiatiques consistent en photographies dans les vagues ou en train de jouer au golf. La veille de Noël, il a assisté à une cérémonie d'hommage à sa grand-mère décédée juste avant son élection en novembre. Il a également effectué une courte visite à des soldats sur une base locale des Marines. Et jeudi son agenda prévoyait l'ouverture de cadeaux dans la matinée et de la dinde au dîner. Selon son entourage, le président élu continuait néanmoins à recevoir des briefings des services de renseignement.

De son côté, George Bush, toujours en fonction jusqu'au 20 janvier, a célébré Noël dans la résidence présidentielle de Camp David (Maryland), entouré de plusieurs membres de sa famille dont son père l'ex-président. Les Bush prolongent leurs vacances à partir de vendredi par un séjour d'une semaine dans leur ranch de Crawford (Texas). La famille Obama devrait rentrer à Washington le 1er janvier.


Priorité à l'économie
Le conflit israélien ne fait d'ailleurs par la une des médias. Journaux et télévisions étaient plutôt préoccupés par les intempéries, le froid, et leurs conséquences sur les déplacements des Américains durant les fêtes, dont certains ont dû passer la nuit de Noël coincés dans des aéroports. La secrétaire d'État Condoleezza Rice a parlé au téléphone lundi avec son homologue israélienne Tzipi Livni, mais aucun autre contact diplomatique n'a été mentionné depuis, alors qu'Israël semble préparer une opération à Gaza. La vacance du pouvoir américain laisse le champ libre à Jérusalem.

Le secrétaire général de l'ONU, Ban Ki-moon, a fait part mercredi de son inquiétude sur la situation. «Le secrétaire général est très inquiet de la situation à Gaza et dans le sud d'Israël et de la menace d'une intensification de la violence et des souffrances pour les civils si le calme n'est pas rétabli» , a déclaré sa porte-parole. Ban Ki-moon a condamné les tirs de roquettes lancés mercredi depuis Gaza dans le sud d'Israël et a appelé le mouvement islamiste Hamas à faire en sorte que ces tirs «cessent immédiatement ». Le secrétaire général a exhorté toutes les parties «à assurer un retour immédiat au calme et améliorer de toute urgence la situation humanitaire, y compris par la fourniture d'aide destinée à la population».

Alors que George Bush a échoué à faire progresser la paix entre Israéliens et Palestiniens, Barack Obama sera confronté à ce dossier sur lequel il s'est peu exprimé dès sa prise de fonction le 20 janvier. Mais le président élu ne fait pas mystère de son intention d'accorder sa priorité à la situation économique intérieure et de déléguer largement la diplomatie à sa secrétaire d'État Hillary Clinton, forte de l'expérience de son mari sur le sujet.