Funérailles nationales du président Conté

Les obsèques nationales de Lansana Conté, mort lundi, ont eu lieu vendredi à Conakry, 3 jours après un putsch militaire
Plus d'un millier de Guinéens se sont rassemblés vendredi matin dans la salle des fêtes du Palais du peuple, dans la capitale guinéenne.

Jeudi, le Premier ministre et le gouvernement ont fait allégeance à la junte qui a pris le pouvoir mardi, au lendemain du décès de Lansana Conté, emporté à 74 ans par un cancer après 24 ans de pouvoir.

Un hommage officiel devait être rendu au palais du peuple, siège de l'Assemblée nationale. Le cortège funèbre devait ensuite se rendre au stade du 28 septembre pour un "hommage populaire", puis à la mosquée Fayçal. Vendredi après-midi, le corps du défunt devait être transporté jusqu'au village de Lansanaya, à 120 km au nord-ouest de Conakry, pour l'inhumation.

A l'issue d'un coup d'Etat réalisé sans effusion de sang, le chef de la junte, le capitaine Moussa Dadis Camara, s'est autoproclamé président de la Guinée dès mercredi.

Jeudi, la CFC et l'ANAD, coalitions de l'opposition au régime du défunt président Conté, ont demandé aux militaires putschistes d'organiser des élections libres d'ici un an. Le Premier ministre Ahmed Tidiane Souaré s'était rendu, avec des ministres de son gouvernement, au camp militaire Alpha Yaya Diallo de Conakry, comme le leur avaient ordonné les militaires putschistes. Ceux-ci avaient demandé mercredi soir à "tous les officiers généraux de l'armée" et "membres du gouvernement" de gagner ce camp dans les 24h, avertissant que, ensuite, un "ratissage" serait organisé.

Ahmed Tidiane Souaré a déclaré que son gouvernement était à l'"entière disposition" du chef de la junte, le capitaine Moussa Dadis Camara, qu'il a nommé "Monsieur le président" lors d'une rencontre jeudi au quartier général des putschistes. "Retenez que nous sommes des techniciens (...) et que nous sommes à votre entière disposition. Nous vous remercions encore une fois pour votre sagesse, Monsieur le président", a déclaré M.Souaré au chef de la junte, avant de quitter le camp militaire Alfa Yaya Diallo de Conakry avec la trentaine de membres de son gouvernement.

Mardi, jour du coup d'Etat, les putschistes avaient ordonné à la radio publique d'annoncer l'annulation de la Constitution et la dissolution du gouvernement. Les militaires putschistes ont promis d'"organiser des élections libres, crédibles et transparentes en décembre 2010", selon ce communiqué lu à la radio nationale.