Gaza: les forces terrestres israéliennes prêtes

Les forces terrestres sont prêtes à agir contre le Hamas à Gaza, a affirmé mardi à l'AFP une porte-parole de Tsahal
L'offensive d'Israël à Gaza n'en est qu'à sa "première phase", a souligné le Premier ministre Ehud Olmert. Alors que les raids ont fait 360 morts et 1.700 blessés depuis samedi, un convoi humanitaire a transité entre Israël et la bande de Gaza.

Une roquette palestinienne a frappé lundi soir Ashdod, en Israël, faisant 1 mort et 4 blessés.

Trois autres roquettes palestiniennes se sont abattues mardi sur le sud d'Israël sans faire de victime, a indiqué le Magen David Adom, le service ambulancier israélien.

La roquette meurtrière tombée lundi soir, une Katioucha de 122 mm et d'une portée de 40 km, a heurté le complexe de la gare routière de la ville. La radio publique israélienne a par ailleurs fait état d'un autre tir de roquette contre le kibboutz Nahal Oz, à la limite nord de la bande de Gaza, qui a tué une personne grièvement blessé une autre. Les Brigades Ezzedine al-Qassam, la branche armée du Hamas, ont revendiqué les tir de deux roquettes, contre Ashdod et Ashkelon. Ashkelon se trouve à 13 km à vol d'oiseau de la bande de Gaza.

Dans les derniers raids israéliens, depuis lundi soir, au moins 10 Palestiniens ont été tués et une quarantaine blessés lors des derniers raids. La maison d'un responsable de la branche militaire du Hamas a été détruite lundi par l'aviation israélienne, tuant 4 membres de sa famille.

Côté israélien, un soldat a été tué lundi par un tir de mortier. Trois civils ont également péri suite aux tirs de roquettes palestiniennes, en riposte aux raids aériens, depuis samedi.

Un convoi d'aide humanitaire internationale de 109 camions a commencé à transiter mardi matin entre Israël et la bande de Gaza, au 4e jour d'une offensive aérienne israélienne contre le Hamas qui contrôle le territoire palestinien, a indiqué un porte-parole militaire israélien. Israël avait laissé passer lundi matin un premier convoi humanitaire, par le passage de Kerem Shalom. 80 camions transportant médicaments et nourriture devaient soulager les populations civiles, en provenance de Turquie et d'Egypte.

Les ministres des Affaires étrangères de l'UE se réunissent mardi à Paris en urgence pour évoquer la situation à Gaza.

Israël n'envisage aucun cessez-le-feu pour l'instant. Le ministre de la Défense Ehud Barak a souligné mardi matin que son pays s'est "engagé dans une guerre sans merci contre le Hamas". L'armée israélienne a lancé son offensive, baptisée "plomb durci", pour faire cesser les tirs de roquettes depuis Gaza sur les localités du sud d'Israël. Cette offensive de l'armée israélienne atteint une violence jamais vue depuis l'occupation des territoires palestiniens par Israël en 1967.

Vers une intervention terrestre israélienne
"Les forces terrestres sont prêtes à agir. Tout le monde est en place sur le terrain", a déclaré mardi matin une porte-parole militaire, Avital Leibovitz. "L'option existe. Elle peut être appliquée, mais pour l'instant nous ne frappons que par les airs et par la mer." Israël prêt "à des semaines de combat" contre le Hamas, a souligné de son côté le vice-ministre israélien de la Défense.

Les opérations aériennes et maritimes lancées samedi par l'armée israélienne constituent "la première phase parmi plusieurs autres déjà approuvées par le cabinet de sécurité", a déclaré Ehud Olmert lors d'une réunion avec le président Shimon Peres.

Lundi, le secteur frontalier longeant la bande de Gaza a été décrété "zone militaire fermée" par l'armée israélienne, a annoncé un porte-parole militaire. Il a expliqué qu'en vertu de cette nouvelle disposition, une zone tampon de 2 à 4 kilomètres, qui peut être interdite aux civils et aux journalistes, a été instaurée le long de la bande de Gaza.

Une telle mesure laisse présager une intervention terrestre de l'armée israélienne en territoire palestinien. Israël, qui a décidé dimanche de mobiliser 6.500 réservistes, est engagé dans une guerre "sans merci" contre le Hamas dans la bande de Gaza, a affirmé lundi le ministre israélien de la Défense Ehud Barak à la Knesset (Parlement).


Manifestations en Europe
Des milliers de personnes ont à nouveau manifesté lundi en Europe contre les raids israéliens menés depuis samedi sur la bande de Gaza.

En France, 3000 manifestants ont crié "Stop aux massacres à Gaza" ou "Israël assassin, Sarkozy complice". Les rassemblements ont eu lieu à Paris, Montpellier (sud), Toulouse (sud-ouest), Marseille (sud-est), Lyon (centre-est) et Nancy (est), à l'appel d'organisations pro-palestiniennes, de partis de gauche et de syndicats. Regroupées au sein du "Collectif national pour une Paix Juste et Durable entre Palestiniens et Israéliens", ces organisations ont aussi appelé à une manifestation mardi à Paris, en direction du Quai d'Orsay, siège du ministère des Affaires étrangères.

A Londres, 500 personnes se sont rassemblées près de l'ambassade d'Israël. La veille, 10 personnes avaient été arrêtées au même endroit. Les manifestants brandissaient des pancartes réclamant "Libérez la Palestine" et "Arrêtez d'affamer les Palestiniens".

A Genève, une manifestation a rassemblé près de 1000 personnes, selon la police.
A Athènes, des drapeaux israéliens et américains ont été brûlés devant l'ambassade d'Israël alors qu'une manifestation avait rassemblé 300 personnes.

A Stockholm, environ 500 personnes selon la police, 1000 selon les organisateurs, en grande majorité des musulmans, ont défilé avec pancartes et banderoles jusqu'à l'ambassade israélienne aux cris d'"Israël assassin", "Fermez l'ambassade" et de "Gaza, solidarité". Göteborg (sud-ouest) et plusieurs villes de Norvège et de Finlande ont également été le lieu de rassemblements.

A Helsinki, environ 150 personnes ont défilé dans le calme en scandant devant l'ambassade israélienne, "Libérez la Palestine" et "Israël assassin".

A Varsovie, une centaine de personnes ont également manifesté devant l'ambassade d'Israël.