Gazprom réduit le volume de gaz vers l'Ukraine

Vladimir Poutine a ordonné de réduire encore le volume de gaz envoyé vers l'Ukraine dès lundi
Le Premier ministre russe Vladimir Poutine a donné l'ordre au géant Gazprom de réduire immédiatement le volume de gaz livré à l'Ukraine, en réponse aux prélèvements illégaux dont la Russie accuse Kiev depuis janvier.

L'Ukraine a averti samedi que ce conflit pourrait entraîner de graves problèmes pour le transit du gaz russe vers l'Europe.

Le patron de Gazprom se plaint auprès de Poutine
"63,5 millions de mètres cubes de gaz ont été volés par l'Ukraine depuis le 1er janvier", a déclaré le patron de Gazprom, Alexeï Miller lors d'une rencontre avec M. Poutine, devant la presse. Interrogé par M. Poutine sur les mesures qu'il entendait prendre face à cette situation, M. Miller a évoqué une "proposition de réduction des volumes de gaz livrés à la frontière russo-ukrainienne d'un montant équivalent à celui qui a été volé".
"Commencez à le réduire dès aujourd'hui", a répondu M. Poutine.

"L'Ukraine refuse de négocier avec Gazprom et a recouru au siphonnement du gaz destiné aux consommateurs européens, en violation de ses obligations", a affirmé dimanche le géant russe du gaz.

"Si la partie russe ne livre pas plus de gaz qu'actuellement, dans environ dix jours il peut y avoir des problèmes technologiques très graves" en raison d'une baisse de pression, a déclaré de son côté le représentant de la présidence ukrainienne pour la sécurité énergétique, Bogdan Sokolovski. Le conflit entre Kiev et Moscou porte sur le prix du gaz russe payé par l'Ukraine.

Baisse des livraisons surtout dans l'est de l'Europe
Le conflit gazier opposant la Russie et l'Ukraine se traduisait lundi par des "irrégularités" dans l'approvisionnement d'une partie de l'Union européenne et des réductions dans l'est de l'Europe, des pays des Balkans comme la Serbie et la Croatie commençant à être touchés.
Mais tous les pays assuraient disposer de réserves suffisantes.
L'autrichien OMV, premier groupe gazier d'Europe centrale, qui contrôle l'un des trois principaux centres de répartition du gaz russe en Europe, n'observait pour sa part aucune perturbation: "Tout fonctionne normalement", a indiqué à l'AFP sa porte-parole Michaela Huber, depuis Vienne.
OMV gère à Baumgarten, à la frontière slovaque, 64 milliards de mètres cubes de gaz russe par an alimentant notamment l'Autriche, l'Allemagne, l'Italie, la France, la Slovénie et la Croatie.
La ministre française de l'Economie Christine Lagarde a estimé à l'issue d'une rencontre avec un représentant du géant russe Gazprom que les approvisionnements de la France n'étaient "en aucune manière menacés".