Le Hamas annonce un cessez-le-feu

Le Hamas a annoncé dimanche un cessez-le-feu à Gaza et a demandé à Israël de retirer ses troupes d'ici une semaine

Cette annonce intervient plusieurs heures après le cessez-le-feu, décrété à samedi soir à minuit GMT par Israël, et émaillé depuis de raids sur Gaza et de tirs de roquettes sur Israël.

L'armée israélienne a commencé dimanche soir à se retirer de Gaza, a-t-on indiqué de source militaire.

Côté Hamas, un dirigeant basé à Damas, Moussa Abou Marzouk, a annoncé dimanche un cessez-le-feu à Gaza et demandé à Israël de retirer ses forces du territoire palestinien d'ici une semaine, dans une allocution diffusée par la télévision syrienne.

"L'ennemi israélien a échoué à imposer ses conditions. Nous, les mouvements de la résistance palestinienne annonçons un cessez-le-feu dans la Bande de Gaza et demandons que les forces de l'ennemi s'en retirent d'ici une semaine, ouvrent tous les points de passage pour laisser entrer les aides humanitaires et les produits de (première) nécessité", a déclaré le numéro deux du bureau politique du Hamas.

De son côté, depuis Charm el-Cheikh, l'Autorité palestinienne de Mahmoud Abbas a réclamé une force internationale à Gaza pour "protéger la population palestinienne".

Deux tirs de roquettes tirés après cette annonce du Hamas
Peu après cette annonce de trêve à effet immédiat, deux roquettes ont été tirées dimanche après-midi de la bande de Gaza contre le sud d'Israël, sans faire de blessé. "Une roquette a atteint le secteur de la ville de Netivot et une autre un village dans le sud d'Israël", a indiqué un porte-parole de la police israélienne.

Un cessez-le-feu d'une semaine
Le porte-parole du Jihad islamique a confirmé la décision d'un cessez-le-feu pour une durée d'une semaine : "Les groupes palestiniens se sont réunis à Damas et vont annoncer prochainement un cessez-le-feu des factions palestiniennes pour une semaine afin d'ouvrir les points de passage et laisser entrer les aides humanitaires" dans le territoire, a affirmé Daoud Chihab.

"Durant cette période, la résistance est prête à répondre à tous les efforts égyptiens, turcs, syriens et arabes, qui permettent un accord pour le retrait total des forces israéliennes et l'ouverture totale des points de passage" de Gaza.

Les violences avaient continué depuis samedi minuit
Raids d'hélicoptères israéliens dans la nuit de samedi à dimanche, raid de l'aviation dimanche matin, faisant suite à de nouveaux tirs de roquettes sur Israël, l'arrêt unilatéral de l'offensive israélienne qui avait été décrété samedi soir par Ehud Olmert, entré en vigueur à minuit GMT, a été bien malmené durant plusieurs heures.

Le Hamas, qui avait rejeté dans un premier temps les conditions de la trêve dictées par Israël, entendait prouver qu'il n'avait pas été neutralisé. Ce qui voulait dire que contrairement aux déclarations d'Ehud Olmert, Israël n'avait pas "atteint tous ses objectifs" dans l'opération de Gaza "et même au-delà" comme il le prétendait.

Ainsi, dès l'annonce de l'entrée en vigueur du cessez-le-feu israélien et du maintien de soldats israéliens dans la bande de Gaza, huit roquettes palestiniennes se sont abattues sur le sud d'Israël, mais n'ont fait aucun blessé. En réponse, des hélicoptères israéliens ont tiré dans la nuit de samedi à dimanche des rafales dans le nord de la bande de Gaza. Dimanche matin, de nouvelles roquettes sont tombées sur Israël, atteignant la ville de Sderot, dans le sud, sans faire de victime, selon Tsahal. Du coup, l'armée israélienne a lancé dimanche un premier raid aérien, signifiant de facto que le cessez-le-feu n'avait pas vraiment d'existence concrète. Un Palestinien a été tué par ces tirs israéliens à Gaza, le premier depuis l'entrée en vigueur du "cessez-le-feu", selon un médecin. Maher Abou Rajila, 20 ans, roulait à bord de son véhicule dans le secteur de Khouzaa, près de Khan Younès, quand il a été atteint à la poitrine par des tirs israéliens, selon cette source.

95 corps retrouvés dans les décombres
Entre-temps, dans le nord de la bande de Gaza, 95 corps, dont certains corps d'enfants, ont été retrouvés dans des décombres dimanche matin dans les villes de Beit Lahya et Jabaliya à la suite de raids israéliens, selon les urgences palestiniennes.

En trois semaines d'offensive, quelque 1.300 Palestiniens ont été tués, dont plus de 410 enfants et 108 femmes, et plus de 5.300 blessés, selon les services d'urgences de Gaza. D'après le Centre palestinien des droits de l'Homme à Gaza, 65% des morts sont des civils. Côté israélien, 10 militaires et trois civils ont péri durant la même période.