MSF va retirer son personnel du Darfour

MSF a annoncé jeudi le retrait du Darfour de la quasi-totalité de son personnel suite à l'enlèvement de 3 de ses membres
"MSF est en train de retirer ses dernières équipes du Darfour", a déclaré le directeur général de MSF Belgique Christopher Stokes. "Toutes les équipes de toutes les sections de MSF" vont partir, et pas seulement le personnel relevant de la section belge, a-t-il précisé.

Un Français, un Italien et un Canadien, ont été enlevés au Darfour mercredi.
Un responsable soudanais a assuré que les trois personnes étaient en vie, ajoutant que Khartoum travaillait à leur libération "le plus vite possible". "Ils ont parlé avec leurs collègues au téléphone. Ils vont bien", a déclaré Hassabo Mohammed Abdel Rahmane, chef de la Commission soudanaise des affaires humanitaires.

Le rapt de ces employés de Médecins sans frontières intervient dans un contexte tendu à la suite de la décision de la Cour pénale internationale, le 4 mars, de lancer un mandat d'arrêt contre le président soudanais pour des crimes commis au Darfour.

Khartoum a réagi à cette initiative en interdisant d'activité seize ONG qu'il accuse de collaborer avec la CPI. Deux branches de MSF sont concernées, mais pas MSF Belgique. La Minuad (Mission de l'Onu sur place) a précisé que l'enlèvement s'était produit mercredi soir dans le Nord-Darfour, à 200 km à l'ouest de la capitale provinciale El Fasher.

Le bureau bruxellois de l'organisation humanitaire a également signalé l'enlèvement de plusieurs de ses membres sans en préciser ni le nombre ni les circonstances. Le ministère belge des Affaires étrangères n'a fait aucun commentaire.

Le Bureau de coordination des affaires humanitaires de l'ONU (OCHA) a indiqué mercredi que des centaines de milliers de personnes, y compris en dehors du Darfour, seraient affectées par le départ des ONG.

Un total de 183 étrangers travaillant pour des organisations d'aide humanitaire avaient quitté le Soudan mardi. "Plus d'une centaine d'autres collaborateurs étrangers d'ONG attendent des visas de sortie pour partir", selon l'ONU. Au total, 308 étrangers sont concernés par les mesures d'expulsion.