Tchad: Arrestation du légionnaire français

Le légionnaire français qui a tué 4 personnes mardi à Abéché, au Tchad, a été arrêté par les gendarmes tchadiens
C'est ce qu'a indiqué jeudi une autorité locale, sous couvert de l'anonymat.

Le militaire du 2e régiment étranger d'infanterie de Nîmes, 27 ans, a tué deux camarades et un soldat togolais à Abéché (est du Tchad), puis abattu un paysan tchadien. Il était recherché par les forces armées françaises et les autorités tchadiennes.



"Le soldat a été appréhendé par la gendarmerie tchadienne à 10 km d'Abéché alors qu'il tentait de se ravitailler à un puits", a affirmé la source citée.

D'après le service d'information de l'armée de terre, il avait affirmé lors d'une précédente mission à Djibouti, "qu'il n'avait pas le moral et que les gens lui en voulaient". Il avait été sanctionné pour "absence irrégulière".

L'état-major des armées à Paris et le ministre de la Défense, Hervé Morin, a déclaré sur France Info mercredi le rechercher "de la façon la plus active avec le concours des autorités tchadiennes."

Le ministre a indiqué que le fuyard était "légionnaire dans l'armée française depuis février 2007", et répété que "pour l'instant nous n'avons pas d'autre cause que celle d'un accès de folie qui aurait été à l'origine de ce geste totalement insupportable et intolérable".

M. Morin a souligné que le légionnaire avait passé "un examen psychologique lors de son intégration" dans l'armée et que "tous les examens psycho-techniques ne démontraient aucun problème particulier de ce genre". Ses "fiches de notation étaient bonnes", a encore relevé le ministre.

Pendant son "absence irrégulière", le légionnaire s'était rendu en Ethiopie voisine d'où il avait été ramené par les autorités locales jusqu'au poste militaire frontalier tenu par la Légion à Ali Sabieh (sud-est de Djibouti).

Toujours selon le chef du Sirpa Terre, Benoît Royal, il avait été sanctionné par un "rapatriement disciplinaire et 30 jours d'arrêt".

Le commandant du 2e REI, "prenant acte de sa chute de moral avait cependant décidé de lui donner ensuite une seconde chance et de l'affecter à une nouvelle compagnie pour qu'il reprenne pied", a expliqué le chef du Sirpa Terre.

Le légionnaire avait ensuite "parfaitement servi" et son chef de groupe, qu'il a tué mardi, s'était "porté garant de sa manière de servir". Ainsi, toujours selon le colonel Royal, il "avait été désigné pour cette nouvelle mission au Tchad après un avis médical d'aptitude sans restriction".

Mardi, parmi ses victimes, figuraient son chef de groupe, un sergent de 30 ans, Français d'origine guinéenne, marié et père d'un enfant, et un légionnaire de 1ère classe d'origine roumaine, célibataire, a précisé le colonel Royal. Le troisième militaire tué était togolais. Le légionaire a ouvert le feu sur ses victimes avec un fusil d'assaut Famas.

Une cérémonie doit être organisée vendredi au 2e régiment étranger d'infanterie (2e REI) de Nîmes (Gard) où les corps doivent être rapatriés.