Sri Lanka:Les civils continuent de fuir la zone tamoule

Selon l'armée, l'exode de civils de la dernière zone aux mains des rebelles tamouls continue dans le nord-est de l'île
L'armée, qui progresse en territoire rebelle, a signalé l'arrivée lundi de 39.000 personnes du côté des forces loyalistes. Le CICR (Croix-Rouge) a dénoncé une situation "catastrophique" pour les civils.

Colombo a donné 24 heures aux Tigres tamouls du LTTE, dirigés par Velupillaï Prabhakaran, soit jusqu'à mardi matin, pour se rendre.

Des troupes loyalistes au sol ont réussi à couper en deux la mince bande de terre de 15km2 dans le nord-est du pays toujours contrôlée par les Tigres de libération de l'Eelam tamoul (LTTE), a indiqué le ministère de la Défense.

L'offensive finale des forces armées contre les rebelles tamouls du LTTE pourrait mener à une "augmentation dramatique" du nombre de civils tués, s'est inquiété le CICR. L'organisation humanitaire basée à Genève est "extrêmement préoccupé par le sort de dizaines de milliers de civils, dont des femmes, des enfants et des vieillards, qui sont pris au piège dans la zone côtière, qui se réduit rapidement, déclarée 'zone de cessez-le-feu' par le gouvernement".

De son côté, "l'Unicef met en garde contre d'effroyables conséquences pour les enfants, dont des dizaines de milliers restent coincés dans les combats entre les Tigres de libération de l'Eelam tamoul (LTTE) et les troupes du gouvernement sri-lankais", selon un communiqué reçu à New Delhi.

Lundi, le président sri-lankais Mahinda Rajapakse a répété que la "défaite complète" de la guérilla séparatiste était imminente, alors que l'armée assure depuis trois mois être en passe de vaincre un dernier carré de rebelles tamouls. "C'est maintenant totalement fini pour les Tigres (...) Le processus de défaite complète des LTTE a commencé ", a assuré Mahinda Rajapakse.

Selon l'agence Reuters, un séparatiste tamoul s'est fait exploser lundi au milieu de milliers de civils fuyant la zone des combats au Sri Lanka, tuant au moins 17 personnes, a annoncé le ministère de la Défense. En février, déjà, une séparatiste tamoule s'était fait exploser dans un centre d'enregistrement des réfugiés en provenance de la zone des combats, faisant au moins 28 morts et une centaine de blessés.

Selon les Nations unies, jusqu'à 100.000 civils sont pris au piège dans le nord-est. Depuis le début de l'année, les LTTE ont subi une série de revers et abandonné leurs principaux bastions dans le nord-est de l'île. Rejetant tous les appels à la trêve durable émanant tant de la communauté internationale que des rebelles eux-mêmes, le président Rajapakse a privilégié la solution militaire contre les Tigres qu'il a promis maintes fois d'écraser.

Le gouvernement sri-lankais fait l'objet de pressions occidentales pour proclamer un cessez-le-feu dans cette zone afin de protéger les populations civiles. Le Sri Lanka a balayé cette proposition de "dialogue" qui ne servirait selon lui qu'à permettre à l'insurrection de "gagner du temps pour se regrouper" et se réarmer, selon le gouvernement.

Depuis 1972, début de la rébellion tamoule, le conflit au Sri Lanka a fait des dizaines de milliers de morts depuis 1972, dont 2.800 civils depuis le 20 janvier selon l'Onu.