Coupe de la ligue: Champagne pour Bordeaux !

Dans une finale rapidement maîtrisée, Bordeaux s'est adjugé la 15e édition de la Coupe de la Ligue, samedi.
Plus mauvaise attaque de L2, Vannes est retombé dans ses travers, encaissant les quatre buts de la rencontre en première période (4-0). Tombeurs aux tours précédents de Valenciennes, Auxerre et Nice, les Bretons ont retrouvé un peu d'allant en deuxième période, mais le mal était fait. Bordeaux soulève pour la 3e fois ce trophée après 2002 et 2007.


VOC, la galère
Toujours en lice pour le titre de Champion de France, Bordeaux ne prenait pas cette 15e finale de Coupe de la Ligue à la légère en alignant une équipe type. De leur côté, les Vannetais découvraient pour la première fois le Stade de France, et comptaient bien faire bonne figure face à une équipe qui a déjà soulever le trophée en 2007 et 2002. Mais dès la 3e minute, Wendel lobait astucieusement un Revel hésitant. Héroïque lors des deux derniers matches, le portier du VOC n’était décidément pas dans un grand soir sur un corner, repris sans trop de problème par Planus, devant Revel qui avait bien du mal à trouver ses marques. Et pour ne rien arranger aux affaires de Revel, Gourcuff tentait sa chance sur un coup franc d’une trentaine de mètres, Gouffran déviait légèrement de la tête et offrait le troisième but aux Girondins en 13 minutes de jeu !

Littéralement assommés par ce début de rencontre catastrophique, les Vannetais, 10e de Ligue 2, peinaient à cacher leur agacement, et les cartons jaunes commençaient à tomber. Sur chaque coup de pied arrêté, les supporteurs bretons qui eux, répondaient toujours présent dans les tribunes du SDF, retenaient leur souffle. Et c’était finalement dans une action de jeu, que les hommes de Laurent Blanc enfonçaient encore le clou, Gourcuff concluant une action en triangle rondement menée avec Chamakh et Gouffran (40e, 4-0).



Au retour des vestiaires, les Morbihannais n’affichaient pas vraiment des visages radieux. Conscients de vivre un moment important dans leur carrière, ils parvenaient à retrouver des couleurs grâce à une entame plus percutante, à l’image d’un puissant coup franc de Lebouc détourné par Diawara (50e). Malgré ce score sans appel, les supporteurs bretons agitaient sans relâche, leurs drapeaux aux couleurs du VOC. Maudit en première période, Revel effectuait deux arrêts de qualité pour éviter la débâcle (72e et 73e). A 12 minutes de la fin, Vannes passait de peu à côté de son premier but lorsque Gimbert se jouait dans la surface de la défense girondine, mais il était repris sur un tacle très litigieux de Planus. Le score en restait finalement là, et Bordeaux pouvait soulever ce trophée.

Finalistes à cinq reprises, les Bordelais s’adjugent pour la troisième fois cette Coupe de la Ligue. Depuis l’édition 2002-2003 et le succès de Monaco sur Sochaux 4-1, une finale de Coupe de La Ligue n’avait pas vu un tel écart. La défaite est d’autant plus frustrante pour les Vannetais, que même si Bordeaux venait à remporter le titre de Champion de France, ils ne récupèreraient pas le billet pour l’Europa League. Cette place pour la nouvelle compétition européenne (qui remplace la Coupe de l’UEFA) reviendrait en effet au cinquième de Ligue 1. Tombeurs d’Auxerre en huitièmes de finale (2-0), de Metz (4-3 aux tab) et de Nice (4-3 aux tab), le parcours de Vannes s’achève sur une triste note. Bordeaux peut pour sa part envisager un possible doublé Coupe-Championnat. La dernière fois que Laurent Blanc était allé chercher un trophée au Stade de France, c'était un certain 12 juillet 1998...



Réactions
Stéphane Le Mignan (entraîneur de Vannes: "On a fait un début de match catastrophique, malheureusement on n'a pas fait abstraction de l'évènement, on n'a pas débuté le match qu'il était déjà fini... Trois buts en douze minutes, c'est dur. Christophe (Revel, le gardien) n'avait pas encore touché le ballon qu'il y avait déjà 3-0. On n'a pas résolu le problème de Bordeaux, on n'a même pas résolu celui de Vannes... On savait que Bordeaux nous était supérieur, il deviendra peut-être champion de France, alors que nous jouons le maintien en L2."

Patrick Legueun (capitaine de Vannes): "Après 12 minutes on avait déjà encaissé trois buts, dont deux sur coups de pied arrêtés. Le coach avait insisté sur cela pendant la causerie, il fallait être vigilant car ils avaient des bons tireurs avec Gourcuff et Wendel. Malheureusement le premier but arrive au bout de 2 minutes 30 et cela met tous les plans par terre. C'est très dur à encaisser car on pensait les contrarier un peu plus même si on
savait que c'était ce qui se faisait de mieux en France avec Marseille et Lyon. On pensait qu'on pouvait tenir et voir sur la deuxième mi-temps si on avait quelques opportunités mais on n'a pas eu le temps de faire tout ça. C'est ça qui est dur à accepter. Je pense qu'on a été perturbé par l'environnement car si on regarde les 25-30 premières minutes, on n'a pas montré ce qu'on était capable de faire. Ca reste une aventure exceptionnelle. Le club n'est professionnel que depuis 9 mois. J'ai de l'amertume par rapport à tous les Bretons qui se sont déplacés. Ce qui me reste en travers de la gorge, c'est qu'on n'a pas montré notre solidarité et notre abnégation qui nous caractérise depuis le début de saison. On apprend, c'était une découverte pour pas mal de joueurs, moi y compris. J'espère que ça nous servira dans le futur."

Laurent Blanc (entraîneur de Bordeaux): "Nous savions que l'entame du match était importante. On avait prévu certaines choses, elles se sont réalisées: on n'a pas permis à Vannes d'entrer dans le match. J'avais dit qu'il fallait sortir du stade heureux, et c'est le cas, tous les supporters des Girondins sont heureux. On savait que Vannes était une équipe capable de battre des formations de Ligue 1, et je les félicite d'ailleurs pour leur beau parcours. Il fallait éviter un match comme à Nice (demi-finale Nice-Vannes, ndlr), où Nice a eu la mainmise pendant 20 minutes et n'en a pas profité pour marquer."