Paris et Washington inquiets pour Aung San Suu Kyi

La France et les Etats-Unis ont manifesté lundi leur précoccupation concernant la santé de l'opposante birmane
Depuis la semaine dernière, le parti de Mme Suu Kyi est "très inquiet" pour la santé de la lauréate du prix Nobel de la paix, âgée de 63 ans, assignée à résidence à Rangoun depuis 2003.

Lundi matin, la France s'est dit prête à lui apporter une aide médicale. Puis les Etats-Unis ont exigé qu'elle puisse voir "immédiatement" son médecin personnel.

Ce dernier, le Docteur Tin Myo Win, a été interpellé chez lui jeudi dernier par les forces de sécurité à des fins d'interrogatoire et il est toujours incarcéré, selon le parti de Mme Suu Kyi, la Ligue nationale pour la démocratie (LND).

Selon la même source, l'opposante birmane a été placée sous perfusion vendredi pour des problèmes d'hypotension et de déshydratation.

Rama Yade interpelle les autorités birmanes
"Je suis très inquiète des informations faisant état d'une dégradation de l'état de santé de Mme Aung San Suu Kyi et de la détention de son médecin", a affirmé la secrétaire d'Etat française chargée des droits de l'Homme, Rama Yade.

"Il est de la responsabilité des autorités birmanes d'assurer que (le) prix Nobel de la paix ait accès à un traitement médical adéquat" et "la France est prête à apporter toute aide matérielle et médicale susceptible d'améliorer l'état de santé de Mme Aung San Suu Kyi", a-t-elle ajouté.

La France "rappelle l'exigence exprimée par l'ensemble de la communauté internationale d'une libération immédiate de Mme Aung San Suu Kyi, ainsi que des autres prisonniers politiques. Elle invite les Etats asiatiques à se joindre à cet appel qui, plus que jamais, revêt un caractère d'urgence", précise le communiqué.

De son côté, le département d'Etat américain a "pressé le régime birman de permettre à Aung San Suu Kyi de recevoir immédiatement des soins de son médecin" et a appelé "en outre le régime à autoriser Aung San Suu Kyi à rencontrer son avocat personnel immédiatement".