Etats-Unis - Bush ne regrette pas ses tortures

Depuis son départ de la Maison-Blanche, le 20 janvier dernier, George W. Bush donne ici ou là des discours et des conférences. Jeudi soir, il s'est ainsi exprimé devant l'Economic Club du Sud-Ouest du Michigan. Environ 2.500 personnes -l'audience la plus large de toutes ces interventions- étaient venues écouter l'ancien président américain disserter sur ses huit ans de mandat, sur l'état des Etats-Unis et du monde en général.

Après avoir défendu son bilan économique, George W. Bush a notamment abordé la question des méthodes d'interrogatoire mises en place par la CIA après le 11-Septembre en matière de lutte contre le terrorisme. Certaines pratiques, comme la simulation de noyade, avaient alors été rendues légales par un tour de passe-passe juridique. Sous l'impulsion de Barack Obama, pressé par les associations de défense des droits de l'Homme, ces pratiques sont désormais interdites et les personnes ayant donné le feu vert à leur utilisation pourraient être poursuivies -cela touche plusieurs membres de l'administration Bush et en théorie, l'ancien président lui-même.

"Des vies ont été sauvées"
Sans surprise, comme Dick Cheney, son vice-président, avant lui, George W. Bush a défendu les méthodes de tortures, en affirmant qu'elles était à la fois légales et efficaces pour obtenir des renseignements -deux points aujourd'hui largement remis en question puisque de nombreux rapports, provenant de l'armée américaine elle-même, affirment que les torturés disent souvent n'importe quoi pour faire plaisir à leurs geôliers.

Il a pris pour exemple le cas de Khalid Sheikh Mohammed, arrêté en 2003 et soupçonné d'être le cerveau du 11-Septembre. "La première chose qu'on fait, c'est demander 'qu'est-ce qui est légal ? Qu'est-ce que les avocats considèrent comme légal ?'. J'ai ensuite pris ma décision, dans les limites de la loi, pour obtenir des renseignements afin de pouvoir me dire : 'j'ai fait ce qu'il fallait que je fasse pour protéger les Américains", a expliqué l'ancien locataire de la Maison-Blanche. "Et je peux vous dire que les informations recueillies ont permis de sauver des vies", a-t-il insisté.

Alors qu'elles sont à l'extrême opposé des siennes, George W. Bush n'a en revanche pas souhaité commenté les décisions prises par son successeur sur le sujet. Plus globalement, il n'a pas non plus voulu parler de sa politique -contrairement à ce que fait depuis plusieurs semaines Dick Cheney, très critique envers le nouveau président.