Aubry propose un rapide changement de cap

Martine Aubry a proposé mardi lors du Conseil national du Parti socialiste de "changer de cap" en six mois
Ce Conseil devait analyser le score du PS aux Européennes et tirer les conséquences du fiasco (16,48%).

Après s'être assurée du soutien de Ségolène Royal, Mme Aubry a fait des propositions: "refondation de nos idées et de notre projet", "nouvelle démarche de rassemblement à gauche" pour "bâtir une maison commune", et "refondation de notre parti". La première secrétaire, qui s'est exprimée devant les quelque 500 participants du Conseil national se déroulant à huis clos, a annoncé qu'une quinzaine de membres sera mise en place dès la semaine prochaine pour une "nouvelle gouvernance".

"Notre parti a subi dimanche une importante défaite électorale", a affirmé Mme Aubry avant de lancer: "Nous avons six mois pour changer de cap".

Marquant sa détermination à poursuivre le combat tout en jurant ne "pas avoir entendu de règlement de comptes entre les socialistes", elle a encore indiqué qu'elle envisage également une instance avec "des grandes figures" comme Bertrand Delanoë, Laurent Fabius, Ségolène Royal, François Hollande.

Hamon reste porte-parole
Benoît Hamon, qui n'a pas été réélu dimanche, conserve son poste de porte-parole du Parti socialiste. "Au moment où le PS n'est pas forcément dans la meilleure forme partir brouillerait encore plus la situation et l'image de ce parti et aggraverait le sentiment de division", a déclaré Benoit Hamon avant le Conseil national du parti. "Quitter le navire n'aurait pas beaucoup de sens," a-t-il encore dit, alors que les spéculations sur son possible départ se multipliaient depuis son échec.

Benoît Hamon, en troisième position sur la liste PS en Ile-de-France, n'a pas été réélu comme député européen en raison du score de sa liste, distancée par l'UMP et Europe Ecologie.


Valls évoque l'urgence
Manuel Valls a prôné mercredi sur i-télé une rénovation profonde du parti car il est, selon lui, "minuit moins le quart avant la mort clinique" du Parti socialiste".

"Il faut se régénérer, il faut changer de méthode, il faut changer de direction, il faut changer de génération, il faut changer de programme, il faut changer de nom", a dit le député.

Pour Manuel Valls, toutes les organisations politiques sont mortelles et les socialistes sont "menacés de mort" s'ils ne font pas "un effort sur eux-mêmes" pour changer. Et de conclure: "Il faut être beaucoup plus imaginatifs", car il s'agit peut-être du "dernier avertissement" pour le PS.

Moscovici appelle au sursaut
Le député du Doubs Pierre Moscovici a appelé mercredi sur France-Info à "un sursaut, un électrochoc" au PS après sa défaite aux européennes: "Si on commence dans six mois à se mettre en mouvement ce sera trop tard, si on se donne six mois pour faire un travail fondamental ça va".

"La feuille de route, le cahier des charges me va, mais en revanche il faut éviter les débats artificiels et il faut aller vite et j'ai eu l'impression que certains camarades n'évitaient pas les débats artificiels et ralentissaient un peu la manoeuvre", a-t-il ajouté.

Selon lui, la première secrétaire doit prendre "des initiatives très rapides pour mettre en place la nouvelle gouvernance du parti" et nommer "la nouvelle direction resserrée". Il s'est dit "disponible" pour y prendre part mais à condition que "les choses aient du sens", pas "pour participer parmi d'autres à la survie d'un appareil".