Le retour des "Passagers du vent"
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Le retour des "Passagers du vent"
Le dessinateur François relance la magnifique série des "Passagers du vent" en publiant un sixième album
Un quart de siècle après la publication du cinquième tome sort "La petite fille Bois Caïman". Un septième album devrait voir le jour en janvier prochain.
Publiée entre 1979 et 1984, la première série raconte les aventures de la belle Isa entre vieux continent, Afrique et Amérique, et son combat contre la traite des noirs au XVIIe siècle.
Le second cycle de la bande dessinée débute à la fin de la guerre de sécession. La jeune Zabo a pris la relève d'Isa. "Une héroïne peut vivre les mêmes aventures qu'un homme. Mais elle saura utiliser les mots qu'il faut pour raconter ce qu'elle a vécu", explique François Bourgeon.
La BD "Les Passagers du vent" est considérée comme un modèle du genre, avec des planches très réalistes. Un modèle très crédible qui s'appuie sur un dessin très sûr et un travail de recherche historique visiblement très important. Il permet de mieux comprendre du fameux "commerce triangulaire" entre l'Europe, l'Afrique et le continent américain, qui a abouti à la mise en esclavage d'une vingtaine de millions d'Africains, si l'on en croit les chiffres des historiens actuels. Dans le même temps, il sait fort bien recréer une atmosphère (notamment celle de l'Afrique subsaharienne.
François Bourgeon a consacré six ans à la réalisation des nouveaux albums. Il a gardé le goût du détail qui caractérise les ouvrages précédents. "Comme à mon habitude, j'ai mis des mois et des mois à me documenter. J'ai lu beaucoup d'ouvrages sur l'histoire d'Haïti et la guerre de Sécession", raconte le dessinateur.
Frodon- Nounou d'enfer
-
Nombre de messages : 43899
Age : 48
Localisation : Nîmes
Date d'inscription : 05/02/2007
Feuille de personnage
Nom du Personnage: Meriappi Drago
Classe: Roublard
Race: Halfelin
Re: Le retour des "Passagers du vent"
Bourgeon, l'invitation au voyage
A l'occasion de la sortie du Livre 2 de La Petite fille de Bois-Caïman et l'exposition de son oeuvre au Musée de la Marine, François Bourgeon revient avec nous sur la série des Passagers du vent et dialogue avec son héroïne Isa.
L'interview - Première partie
Rendez-vous le 24 février pour la deuxième partie de l'interview.
FTV : Le récit de la vie d'Isa, votre Héroïne, s'achève enfin, mais quand la série des Passagers s'est arrêtée en 1986 au tome 5, vous pensiez alors faire une suite ? Comment cette suite est-elle arrivée ?
François Bourgeon : Je me suis donné la possibilité de retrouver Isa mais je n'étais pas du tout certain de le faire un jour ou l'autre. Si j'avais fait la suite à l'époque, elle aurait été très différente de celle que j'ai faite 30 ans plus tard. A l'époque j'avais envie de changer d'atmosphère. J'avais peut-être un petit peu l'impression qu'on attendait de moi à ce que je fasse un feuilleton sans fin, les passagers du vent 7, 8, 9, 10, 11, 12... jusqu'à la lassitude des lecteurs. Je savais que j'aurais beaucoup de mal à renouveler à chaque fois, que je n'allais pas trouver du jour au lendemain des sujets de la même densité que la traite négrière, etc...Je n'avais pas envie de faire n'importe quoi histoire de faire de l'aventure, donc j'ai arrêté.
J'avais aussi envie de travailler chez un autre éditeur – Les premiers « Passagers » c'était chez Glénat ensuite c'est passé chez Casterman où j'avais fait précédemment « Les compagnons du crépuscule » et je suis resté chez Casterman jusqu'au deuxième tome du « Cycle de Cyann ».(1)
FTV : Ce projet a longtemps muri et vous y avez consacré comme à votre habitude de nombreuses recherches documentaires et travaux préliminaires...
F.B. : J'ai mis un an à écrire l'histoire et à lire les livres dont j'avais besoin pour la nourrir, j'ai mis quatre ans à la dessiner et un peu moins d'un an à faire la couleur. C'est en tout six ans de travail. Un dixième de ma vie en gros...
FTV : Dans toute la série et particulièrement dans ce dernier volume, la nature est omniprésente. Vous avez beaucoup voyagé pour reconstituer tous ces décors naturels ou vous puisez votre inspiration dans votre documentation ?
F.B. : Pour les deux tomes – mais pour moi ça n'en fait qu'un, c'est deux chapitres - j'ai fait effectivement pas mal de recherches.
Pour la Louisiane, j'y suis allé en 1992. A l'époque je ne pensais pas encore reprendre [la série] mais ça a réveillé des choses chez moi. Connaissant l'histoire d'Haïti et de La Louisiane, je savais que beaucoup de colons à l'insurrection avait déménagé en Louisiane et j'avais toujours eu cette idée qu'Isa pouvait retrouver Hoël éventuellement à La Nouvelle-Orléans puisqu'il avait embarqué avec Jean Lafitte, le flibustier...(2)
Une fois arrivé à la Nouvelle-Orléans, j'ai été dans les Bayous, j'ai fait quelques croquis, mais surtout énormément de photos parce que je n'avais que quelques semaines et ce sont ces photos et ces croquis qui m'ont servi.
Pour Haïti je ne connais pas je n'y ai jamais mis les pieds ! J'ai donc travaillé sur des documents récents et d'époques et aussi en tenant compte de la transformation de l'île qui était plus boisée à l'époque qu'elle ne l'est maintenant. Un peu comme pour l'Afrique (3) où je ne suis jamais allé, pour [dessiner] le Dahomey – actuel Bénin- je me suis renseigné, j'ai trouvé à la fois des documents anciens et des photos modernes qui donnent la couleur de la terre, du ciel etc...
J'ai fait aussi des recherches par ex. au Conservatoire botanique de la Martinique pour avoir des modèles de certains arbres dont je ne sais rien comme le Caïmitier ou le Campêche qui se trouvent en Haïti dans l'histoire du Bois-Caïman. Et j'ai aussi évidemment fait attention dans les bayous au Cyprès chauve à toute cette végétation très particulière, très « louisianaise », parce qu'elle a une importance dans l'histoire.
Cette nature est pour Isa une consolation. C'est aussi une contemplation mais quelque part aussi le refuge qu'elle cherche à constituer autour de sa fille...La nature était donc essentielle à la fois pour qu'Isa puisse penser d'une part qu'elle pourrait trouver refuge dans des endroits qui sont quand même très inhospitaliers et où à la fois quand le drame arrive, cette nature nous offre un moment pour respirer, un moment pour se ressourcer, se réactiver, un peu comme Isa qui a continué de vivre et de vivre longtemps.
FTV : Je vous imaginais pourtant un peu dans la peau d'un naturaliste du XIX ème siècle qui voyage et dépeint ce qu'il voit...Vous auriez aimé être ce genre de "savant" comme Darwin ou Tocqueville ?
F.B. : A cette époque où il n'y avait pas de photos, ça aurait été certainement quelque chose d'intéressant. Quand je pense au travail d'Isa ou de son ami Louis, je pense à Audubon, je pense à Buffon, aux grands naturalistes ou même à l'encyclopédie de Diderot mais principalement à Audubon parce que c'est un grand peintre animalier surtout sur les oiseaux et qu'il a vécu là bas.
D'ailleurs la plantation dans laquelle vit le beau-frère de Louis Murrait, Lanternasse, est copié sur une maison construite pas loin de Bâton-rouge dans laquelle Audubon a été précepteur...
FTV : Les décors, parfois peints de façon classique comme des chromos ou comme sortis des gravures ou de planches d'études XIX ème produisent un contraste avec le dessin des personnages très réalistes, contemporains, très vivants. On a l'impression qu'ils nous sont proches, ou que ce sont vos proches. Qu'est-ce qui vous inspire vos personnages ?
F.B. : Pas mal de choses...Si on prend l'exemple de Joseph Parette le curé de la paroisse Saint- Charles, ce personnage symbolise bien ce que je cherche.
Quand je fouille dans l'histoire, je ne cherche pas à faire de la grande histoire, je cherche à faire du quotidien.
Mon fils m'a aidé un peu dans mes recherches. J'ai fait venir des livres de Bâton-Rouge mais il y avait aussi à Paris l'association France-Louisiane Franco-Américanie qui a une bibliothèque assez riche sur la Louisiane (4). On a trouvé là-bas un livre de ce curé Joseph Parette, originaire du Pélussin, qui avait été envoyé à la fin XIX ème en mission en Louisiane par l'Église de Lyon [époque où se situe le récit de Zabo]. J'ai récupéré une photo de ce bonhomme. Quand Zabo le rencontre, la première vue que j'ai de lui, c'est inspiré de cette photo...
Pour moi c'est beaucoup plus qu'avoir un personnage existant c'est donner simplement vie à mon histoire, me piéger moi-même dans un récit fictif mais vraisemblable. Parce que finalement même s'il n'a jamais rencontré Zabo, personne ne pourra me prouver le contraire...
Un autre exemple c'est un personnage comme Zabo qui est inspiré de gens de ma connaissance, c'est un sorte de patchwork. Et en parlant d'époque...Quand j'ai fait des études de chemises de théâtre du XVIII ème ou XIX ème pour étudier le tombé des plis, j'ai justement choisi des gens qui ont la taille des gens de l'époque c'est-à-dire qui font largement moins d'un 1m60. Une fille d'1m55 c'était déjà une grande fille à l'époque !
Bon, ça ne se voit pas non plus dans la bande-dessinée, disons que j'ai fait ça aussi pour m'amuser, j'aurais pu faire quelqu'un de très grand, il n'y avait pas de problèmes...
FTV : Est-ce que vous pensez produire un recueil des vos recherches historiques comme pour le « Dernier chant des Malaterres »avec « Dans les sillages des sirènes » ?
F.B. : Le travail qui a été fait pour "Le dernier chant des Malaterres" l'a d'abord été en premier pour "Les passagers du vent" puisqu'il y avait eu "Sur les chantiers d'une aventure" écrit par la même personne Michel Thiébault [NDR : il est historien]. Les éditions d'Ousbise vont rééditer ces deux livres et Michel Thiébault en prépare un autre sur "La petite fille Bois-Caïman".
FTV : Comment avez-vous pu résister aux milliers d'offres qui vous ont été faites d'adapter la série au cinéma ou à la tv ??
F.B. : On ne m'a pas fait des milliers d'offres, disons quelques-unes...
Pour moi la règle est simple. Je ne suis pas cinéaste, mais je ne confierais pas ça à quelqu'un qui va essayer de faire exactement ce que j'ai fait, très fidèlement. Une adaptation fidèle est rarement une bonne adaptation.
Une bonne adaptation c'est la lecture d'un réalisateur de film qui vous donne sa version des choses, comment il l'a lu et comment il l'a interprété. Et pour le laisser interpréter votre travail, il faut aussi aimer le sien. Donc, si un jour un cinéaste dont j'aime beaucoup le travail me propose une adaptation, il est possible que je le laisse faire...Et Puis ce serait des films qui demandent un très gros budgets !
FTV : Vous êtes plutôt porté semble-t-il sur les périodes historiques charnières, fin d'une époque, début d'une nouvelle ère : la fin du moyen-age, la fin de l'ancien régime, l'installation d'une démocratie dans le nouveau monde. Quel époque vous tente à présent ?
F.B. : Toutes les époques sont intéressantes...Quand j'ai commencé « Les passagers du vent » on me posait des fois cette question et je disais « Oh à peu près toutes les époques (m'intéressent) sauf le XIX ème que je n'aime pas »...Et finalement j'ai fait une suite qui se passe en plein XIX ème...Mais je pourrais tout aussi bien faire quelque chose qui se passe sous la commune ou au Tonkin à la même époque !
Je pense que c'est simplement qu'à un moment on a envie d'exploiter un sujet parce qu'il vous permet de dire quelque chose de finalement très contemporain.
A l'occasion de la sortie du Livre 2 de La Petite fille de Bois-Caïman et l'exposition de son oeuvre au Musée de la Marine, François Bourgeon revient avec nous sur la série des Passagers du vent et dialogue avec son héroïne Isa.
L'interview - Première partie
Rendez-vous le 24 février pour la deuxième partie de l'interview.
FTV : Le récit de la vie d'Isa, votre Héroïne, s'achève enfin, mais quand la série des Passagers s'est arrêtée en 1986 au tome 5, vous pensiez alors faire une suite ? Comment cette suite est-elle arrivée ?
François Bourgeon : Je me suis donné la possibilité de retrouver Isa mais je n'étais pas du tout certain de le faire un jour ou l'autre. Si j'avais fait la suite à l'époque, elle aurait été très différente de celle que j'ai faite 30 ans plus tard. A l'époque j'avais envie de changer d'atmosphère. J'avais peut-être un petit peu l'impression qu'on attendait de moi à ce que je fasse un feuilleton sans fin, les passagers du vent 7, 8, 9, 10, 11, 12... jusqu'à la lassitude des lecteurs. Je savais que j'aurais beaucoup de mal à renouveler à chaque fois, que je n'allais pas trouver du jour au lendemain des sujets de la même densité que la traite négrière, etc...Je n'avais pas envie de faire n'importe quoi histoire de faire de l'aventure, donc j'ai arrêté.
J'avais aussi envie de travailler chez un autre éditeur – Les premiers « Passagers » c'était chez Glénat ensuite c'est passé chez Casterman où j'avais fait précédemment « Les compagnons du crépuscule » et je suis resté chez Casterman jusqu'au deuxième tome du « Cycle de Cyann ».(1)
FTV : Ce projet a longtemps muri et vous y avez consacré comme à votre habitude de nombreuses recherches documentaires et travaux préliminaires...
F.B. : J'ai mis un an à écrire l'histoire et à lire les livres dont j'avais besoin pour la nourrir, j'ai mis quatre ans à la dessiner et un peu moins d'un an à faire la couleur. C'est en tout six ans de travail. Un dixième de ma vie en gros...
FTV : Dans toute la série et particulièrement dans ce dernier volume, la nature est omniprésente. Vous avez beaucoup voyagé pour reconstituer tous ces décors naturels ou vous puisez votre inspiration dans votre documentation ?
F.B. : Pour les deux tomes – mais pour moi ça n'en fait qu'un, c'est deux chapitres - j'ai fait effectivement pas mal de recherches.
Pour la Louisiane, j'y suis allé en 1992. A l'époque je ne pensais pas encore reprendre [la série] mais ça a réveillé des choses chez moi. Connaissant l'histoire d'Haïti et de La Louisiane, je savais que beaucoup de colons à l'insurrection avait déménagé en Louisiane et j'avais toujours eu cette idée qu'Isa pouvait retrouver Hoël éventuellement à La Nouvelle-Orléans puisqu'il avait embarqué avec Jean Lafitte, le flibustier...(2)
Une fois arrivé à la Nouvelle-Orléans, j'ai été dans les Bayous, j'ai fait quelques croquis, mais surtout énormément de photos parce que je n'avais que quelques semaines et ce sont ces photos et ces croquis qui m'ont servi.
Pour Haïti je ne connais pas je n'y ai jamais mis les pieds ! J'ai donc travaillé sur des documents récents et d'époques et aussi en tenant compte de la transformation de l'île qui était plus boisée à l'époque qu'elle ne l'est maintenant. Un peu comme pour l'Afrique (3) où je ne suis jamais allé, pour [dessiner] le Dahomey – actuel Bénin- je me suis renseigné, j'ai trouvé à la fois des documents anciens et des photos modernes qui donnent la couleur de la terre, du ciel etc...
J'ai fait aussi des recherches par ex. au Conservatoire botanique de la Martinique pour avoir des modèles de certains arbres dont je ne sais rien comme le Caïmitier ou le Campêche qui se trouvent en Haïti dans l'histoire du Bois-Caïman. Et j'ai aussi évidemment fait attention dans les bayous au Cyprès chauve à toute cette végétation très particulière, très « louisianaise », parce qu'elle a une importance dans l'histoire.
Cette nature est pour Isa une consolation. C'est aussi une contemplation mais quelque part aussi le refuge qu'elle cherche à constituer autour de sa fille...La nature était donc essentielle à la fois pour qu'Isa puisse penser d'une part qu'elle pourrait trouver refuge dans des endroits qui sont quand même très inhospitaliers et où à la fois quand le drame arrive, cette nature nous offre un moment pour respirer, un moment pour se ressourcer, se réactiver, un peu comme Isa qui a continué de vivre et de vivre longtemps.
FTV : Je vous imaginais pourtant un peu dans la peau d'un naturaliste du XIX ème siècle qui voyage et dépeint ce qu'il voit...Vous auriez aimé être ce genre de "savant" comme Darwin ou Tocqueville ?
F.B. : A cette époque où il n'y avait pas de photos, ça aurait été certainement quelque chose d'intéressant. Quand je pense au travail d'Isa ou de son ami Louis, je pense à Audubon, je pense à Buffon, aux grands naturalistes ou même à l'encyclopédie de Diderot mais principalement à Audubon parce que c'est un grand peintre animalier surtout sur les oiseaux et qu'il a vécu là bas.
D'ailleurs la plantation dans laquelle vit le beau-frère de Louis Murrait, Lanternasse, est copié sur une maison construite pas loin de Bâton-rouge dans laquelle Audubon a été précepteur...
FTV : Les décors, parfois peints de façon classique comme des chromos ou comme sortis des gravures ou de planches d'études XIX ème produisent un contraste avec le dessin des personnages très réalistes, contemporains, très vivants. On a l'impression qu'ils nous sont proches, ou que ce sont vos proches. Qu'est-ce qui vous inspire vos personnages ?
F.B. : Pas mal de choses...Si on prend l'exemple de Joseph Parette le curé de la paroisse Saint- Charles, ce personnage symbolise bien ce que je cherche.
Quand je fouille dans l'histoire, je ne cherche pas à faire de la grande histoire, je cherche à faire du quotidien.
Mon fils m'a aidé un peu dans mes recherches. J'ai fait venir des livres de Bâton-Rouge mais il y avait aussi à Paris l'association France-Louisiane Franco-Américanie qui a une bibliothèque assez riche sur la Louisiane (4). On a trouvé là-bas un livre de ce curé Joseph Parette, originaire du Pélussin, qui avait été envoyé à la fin XIX ème en mission en Louisiane par l'Église de Lyon [époque où se situe le récit de Zabo]. J'ai récupéré une photo de ce bonhomme. Quand Zabo le rencontre, la première vue que j'ai de lui, c'est inspiré de cette photo...
Pour moi c'est beaucoup plus qu'avoir un personnage existant c'est donner simplement vie à mon histoire, me piéger moi-même dans un récit fictif mais vraisemblable. Parce que finalement même s'il n'a jamais rencontré Zabo, personne ne pourra me prouver le contraire...
Un autre exemple c'est un personnage comme Zabo qui est inspiré de gens de ma connaissance, c'est un sorte de patchwork. Et en parlant d'époque...Quand j'ai fait des études de chemises de théâtre du XVIII ème ou XIX ème pour étudier le tombé des plis, j'ai justement choisi des gens qui ont la taille des gens de l'époque c'est-à-dire qui font largement moins d'un 1m60. Une fille d'1m55 c'était déjà une grande fille à l'époque !
Bon, ça ne se voit pas non plus dans la bande-dessinée, disons que j'ai fait ça aussi pour m'amuser, j'aurais pu faire quelqu'un de très grand, il n'y avait pas de problèmes...
FTV : Est-ce que vous pensez produire un recueil des vos recherches historiques comme pour le « Dernier chant des Malaterres »avec « Dans les sillages des sirènes » ?
F.B. : Le travail qui a été fait pour "Le dernier chant des Malaterres" l'a d'abord été en premier pour "Les passagers du vent" puisqu'il y avait eu "Sur les chantiers d'une aventure" écrit par la même personne Michel Thiébault [NDR : il est historien]. Les éditions d'Ousbise vont rééditer ces deux livres et Michel Thiébault en prépare un autre sur "La petite fille Bois-Caïman".
FTV : Comment avez-vous pu résister aux milliers d'offres qui vous ont été faites d'adapter la série au cinéma ou à la tv ??
F.B. : On ne m'a pas fait des milliers d'offres, disons quelques-unes...
Pour moi la règle est simple. Je ne suis pas cinéaste, mais je ne confierais pas ça à quelqu'un qui va essayer de faire exactement ce que j'ai fait, très fidèlement. Une adaptation fidèle est rarement une bonne adaptation.
Une bonne adaptation c'est la lecture d'un réalisateur de film qui vous donne sa version des choses, comment il l'a lu et comment il l'a interprété. Et pour le laisser interpréter votre travail, il faut aussi aimer le sien. Donc, si un jour un cinéaste dont j'aime beaucoup le travail me propose une adaptation, il est possible que je le laisse faire...Et Puis ce serait des films qui demandent un très gros budgets !
FTV : Vous êtes plutôt porté semble-t-il sur les périodes historiques charnières, fin d'une époque, début d'une nouvelle ère : la fin du moyen-age, la fin de l'ancien régime, l'installation d'une démocratie dans le nouveau monde. Quel époque vous tente à présent ?
F.B. : Toutes les époques sont intéressantes...Quand j'ai commencé « Les passagers du vent » on me posait des fois cette question et je disais « Oh à peu près toutes les époques (m'intéressent) sauf le XIX ème que je n'aime pas »...Et finalement j'ai fait une suite qui se passe en plein XIX ème...Mais je pourrais tout aussi bien faire quelque chose qui se passe sous la commune ou au Tonkin à la même époque !
Je pense que c'est simplement qu'à un moment on a envie d'exploiter un sujet parce qu'il vous permet de dire quelque chose de finalement très contemporain.
Frodon- Nounou d'enfer
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Nombre de messages : 43899
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