Le G20 de Pittsburgh veut régulariser la finance

Les chefs d'Etat et de gouvernement du G20 se réunissent jeudi et vendredi à Pittsburgh, aux Etats-Unis
C'est leur troisième sommet en moins d'un an consacré à la crise financière et économique.

Le directeur général du Fonds monétaire international (FMI) Dominique Strauss-Kahn a appelé les pays du G20 à poursuivre les politiques de relance.


Barack Obama a promis mercredi d'oeuvrer pour une croissance "équilibrée et régulière", jugeant, devant l'Assemblée générale annuelle de l'Onu, nécessaire un renforcement de la régulation financière pour mettre fin "à la cupidité, aux excès et aux abus. Cela passera par l'écriture d'un nouveau code de la route et par le renforcement de la régulation pour tous les centres financiers", a-t-il affirmé.

Un credo américain repris par le Premier ministre britannique Gordon Brown qui a déclaré devant l'Assemblée générale de l'Onu proposer "que nous arrivions à un accord en convenant de s'engager à des hauts niveaux de croissance sur une base durable et équilibrée."

Outre les questions économiques, Gordon Brown a déclaré que la communauté internationale faisait face à quatre défis urgents: le réchauffement climatique, le terrorisme, la prolifération nucléaire et la lutte contre la pauvreté.

Des mots sur la régulation financières qui ont fait l'objet d'une partie de l'interview donnée par Nicolas Sarkozy mercredi soir à France 2 et TF1. Il a entre autres affirmé que les pays du G20 se "bagarraient" sur la réglementation des bonus bancaires. "On discute, cela se bagarre (...) mais il faut qu'on trouve un accord", a-t-il dit. Il a également lancé que l'ère des paradis fiscaux et du secret bancaire était "terminée".

Un G8 renforcé à 20 pour faire face à la crise
Affaiblies par la tempête financière, les grandes puissances ont fini par faire une place aux pays émergents qui ont trouvé au sein du G20 une visibilité à la hauteur de leur rôle croissant sur la scène internationale.

Les chefs d'Etat et de gouvernement de l'organisation évoqueront entre autre le rééquilibrage de l'économie mondiale, thème que le Groupe des huit pays les plus industrialisés (G8) n'aurait pu aborder seul.

"Il y a un consensus quant à la nécessité de donner davantage de latitude au G20. Il doit avoir plus de mordant pour faire appliquer les décisions", souligne-t-on de source européenne au sein du G8. "Le succès de notre réponse coordonnée à la récente crise plaide en faveur d'une coopération internationale durable", peut-on y lire dans un document préparatoire à cette réunion. Le G20 semble donc en passe de supplanter le G8 dans le rôle de forum économique mondial.

"Il est clair que le G8 ne peut jouer le rôle de comité directeur mondial. Sans les principales économies émergentes que sont la Chine et l'Inde il n'est tout simplement pas représentatif de la réalité mondiale", note l'ancien ministre canadien des Finances, Paul Martin, qui a présidé la première réunion des grands argentiers du G20, à Berlin, en 1999.

Sécurité maximum à Pittsburgh
La tension monte à Pittsburgh où les protestataires affûtent leurs slogans face aux autorités qui multiplient les interventions pour sécuriser la ville et éviter tout débordement.

"Nous craignons que les activités des manifestants ne ternissent la belle histoire de Pittsburgh ", a déclaré le jeune maire de 29 ans, Luke Ravenstahl, soucieux de montrer le nouveau visage de l'ancienne cité sidérurgique sinistrée lors de la réunion des dirigeants des 20 plus grandes économies de la planète.

A cette fin, il a demandé en renfort plus de 4.000 hommes pour épauler les 900 policiers de la ville de Pennsylvanie (est des Etats-Unis). Mais la police fait preuve d'un zèle un peu trop répressif au goût des anti-G20 venus protester contre le sommet.

Jeudi, un millier de personnes sont attendues par les organisateurs d'une marche, le Pittsburgh G20 Resistance Project (PGRP), qui n'a pas demandé d'autorisation de défiler. Vendredi, une grande manifestation, autorisée, est également prévue.