Sarkozy en Moselle, sans passer par la case Gandrange

Alors que le chef de l'Etat se rend en Moselle ce jeudi, ouvriers et élus locaux de Gandrange se demandent où sont passées ses promesses du président de la République.

Nicolas Sarkozy effectue ce jeudi un déplacement très attendu en Moselle, le département français le plus touché par les restructurations militaires mais aussi l'un des plus affectés par la crise économique. Le président de la République avait promis, le 4 février 2008, de revenir voir les ouvriers d'ArcelorMittal de Gandrange, alors frappés par un projet de fermeture de leur aciérie. L'aciérie, qu'il s'était engagé à pérenniser, a fermé le 31 mars 2009 et s'il ne reste qu'une vingtaine de salariés à reclasser sur les 575 concernés, les syndicats estiment que les engagements sur la revitalisation du site n'ont pas été tenus.

Patrick Auzanneau, représentant national de la CFDT chez ArcelorMittal, estime que les salariés n'attendent plus rien du chef de l'Etat mais juge "pas très courageux" le fait que Gandrange ne figure pas dans son programme. "On ne l'aurait pas accueilli à coups de pierres. On l'aurait écouté et, s'il nous avait écoutés, ça aurait été bien aussi".

A défaut d'approcher le président de la République, les syndicats CGT, CFDT, Unsa, CGC et FSU du département lui adresseront une lettre ouverte par l'intermédiaire du préfet.

Nicolas Sarkozy débutera néanmoins son séjour en Moselle par une rencontre avec le monde industriel, mais ce sera chez le constructeur automobile Smart, à Hambach, qui fait figure d'exception dans le paysage économique lorrain. La filiale du groupe allemand Daimler, qui emploie 1.600 personnes en Lorraine, a vu en 2008 les ventes de sa Fortwo progresser de 34% grâce à la percée sur le marché américain de cette deux places et au bonus écologique dont elle bénéficie. (Source Reuters)