Le président arménien ira en Turquie mercredi
Le président arménien ira en Turquie mercredi
Après l'accord arméno-turc de samedi, Serge Sarkissian se rendra à Bursa pour assister au match de foot Turquie-Arménie
Les deux pays ont signé samedi soir à Zurich, en Suisse, des accords historiques censés mettre fin à près d'un siècle d'hostilités.
Ces accords sont destinés à établir des relations diplomatiques et rouvrir leurs frontières, alors que leurs relations sont hantées par le souvenir du génocide arménien de 1915.
"Si rien d'extraordinaire ne se passe d'ici deux jours, j'irai à Bursa et soutiendrai mon équipe bien-aimée", a déclaré Serge Sarkissian lundi matin, à l'aéroport d'Erevan, avant de s'envoler pour Moscou. "Je n'ai pas de raisons sérieuses de ne pas accepter l'invitation." Depuis un an, le sport a été mis à contribution dans ce rapprochement. En septembre 2008, le président turc Abdullah Gül avait fait une visite historique à Erevan pour le match aller de qualification au mondial 2010 entre les équipes nationales. Le président arménien doit assister au match retour avec son homologue turc. Invité, il n'avait pas donné jusque-là sa réponse.
Les Etats-Unis, qui jugent historiques les accords de Zurich -et dont la secrétaire d'Etat Hillary Clinton a assisté à la cérémonie- et l'UE ont exercé des pressions pour y aboutir. Après cette signature, les ministres turc et arménien des Affaires étrangères, Ahmet Davutoglu et Edward Nalbandian, se sont serré longuement la main. La cérémonie de signature a été retardée de près de 3 heures et demie en raison d'une "difficulté de dernière minute" liée aux discours qui devaient être prononcés. Au final, suite à ce désaccord lié à la question du génocide, aucune allocution n'a été prononcée.
Pour entrer en vigueur, les accords doivent encore être ratifiés par les parlements des deux pays, un processus qui pourrait traîner en raison de l'hostilité de nombreux députés à Ankara et à Erevan. Dans un contexte de ressentiments et de conflit, le rapprochement se heurte encore à de profondes résistances dans les populations des deux pays ainsi que dans la diaspora arménienne.
Des désaccords sur la qualification de génocide, ainsi que sur le différend qui oppose l'Arménie à l'Azerbaïdjan -allié de la Turquie- au sujet de l'enclave du Haut-Karabakh, pèsent toutefois sur un règlement de paix définitif.
Dans un discours à la Nation, le président arménien Serge Sarkissian a déclaré samedi que l'Arménie "n'avait pas d'alternative" et devait établir des relations avec la Turquie malgré des décennies de tensions. Il a toutefois souligné qu'au-delà de l'accord devant conduire à l'ouverture de la frontière turco-arménienne et à des relations diplomatiques, l'Arménie n'allait pas pour autant renoncer à son combat pour faire reconnaître le génocide arménien perpétré sous l'empire Ottoman au début du 20e siècle comme un génocide. Cette interprétation des faits selon la Turquie empêchait jusqu'à présent l'établissement de liens entre les deux pays. "Avoir des relations avec la Turquie ne doit en aucune manière créer un doute sur la réalité du génocide (...) C'est un fait bien connu et qui doit être reconnu", a souligné Serge Sarkissian.
Le président arménien a par ailleurs souligné que l'accord avec la Turquie n'avait pas de conséquence sur le conflit avec l'Azerbaïdjan, allié d'Ankara dans le Caucase, autour de la région du Nagorny Karabakh. Une guerre pour le Nagorny Karabakh, territoire azerbaïdjanais peuplé majoritairement d'Arméniens, a fait 30.000 morts entre 1988 et 1994 et des centaines de milliers de réfugiés. Un cessez-le-feu a été signé en 1994, mais Bakou et Erevan n'arrivent pas à se mettre d'accord, depuis, sur le statut de la région. La Turquie avait fermé sa frontière avec l'Arménie en soutien à l'Azerbaïdjan.
Réactions
- L'opposition arménienne a condamné la signature des accords: "Avec la signature de ces protocoles, nous sommes entrés dans une période de grands risques et de lourdes incertitudes", a déclaré un des leaders de l'opposition, Stepan Safarian, du parti Heritage. Des réticences émanent également de la diaspora arménienne.
- En Turquie, l'opposition a vivement protesté. Onur Öymen, vice-président du principal parti d'opposition, le Parti républicain du peuple (CHP, social-démocrate) a parlé d'une "abdication" du gouvernement turc. Et Mehmet Sandir, un responsable du Parti de l'action nationaliste (MHP, nationaliste), a déploré "un jour noir pour la Turquie".
- Les Etats-Unis et l'Union européenne se sont réjouis. Ces accords sont "historiques" et mettent fin à "des décennies d'hostilité et de division", a déclaré le secrétaire d'Etat adjoint américain pour les affaires européennes et eurasiennes, Phil Gordon. La Commission européenne s'est félicitée "d'un pas courageux (...) vers la paix et la stabilité dans la région du sud du Caucase". La présidence suédoise de l'UE a aussi jugé que la normalisation contribuerait "à la sécurité, la stabilité et la coopération" dans la région.
Les deux pays ont signé samedi soir à Zurich, en Suisse, des accords historiques censés mettre fin à près d'un siècle d'hostilités.
Ces accords sont destinés à établir des relations diplomatiques et rouvrir leurs frontières, alors que leurs relations sont hantées par le souvenir du génocide arménien de 1915.
"Si rien d'extraordinaire ne se passe d'ici deux jours, j'irai à Bursa et soutiendrai mon équipe bien-aimée", a déclaré Serge Sarkissian lundi matin, à l'aéroport d'Erevan, avant de s'envoler pour Moscou. "Je n'ai pas de raisons sérieuses de ne pas accepter l'invitation." Depuis un an, le sport a été mis à contribution dans ce rapprochement. En septembre 2008, le président turc Abdullah Gül avait fait une visite historique à Erevan pour le match aller de qualification au mondial 2010 entre les équipes nationales. Le président arménien doit assister au match retour avec son homologue turc. Invité, il n'avait pas donné jusque-là sa réponse.
Les Etats-Unis, qui jugent historiques les accords de Zurich -et dont la secrétaire d'Etat Hillary Clinton a assisté à la cérémonie- et l'UE ont exercé des pressions pour y aboutir. Après cette signature, les ministres turc et arménien des Affaires étrangères, Ahmet Davutoglu et Edward Nalbandian, se sont serré longuement la main. La cérémonie de signature a été retardée de près de 3 heures et demie en raison d'une "difficulté de dernière minute" liée aux discours qui devaient être prononcés. Au final, suite à ce désaccord lié à la question du génocide, aucune allocution n'a été prononcée.
Pour entrer en vigueur, les accords doivent encore être ratifiés par les parlements des deux pays, un processus qui pourrait traîner en raison de l'hostilité de nombreux députés à Ankara et à Erevan. Dans un contexte de ressentiments et de conflit, le rapprochement se heurte encore à de profondes résistances dans les populations des deux pays ainsi que dans la diaspora arménienne.
Des désaccords sur la qualification de génocide, ainsi que sur le différend qui oppose l'Arménie à l'Azerbaïdjan -allié de la Turquie- au sujet de l'enclave du Haut-Karabakh, pèsent toutefois sur un règlement de paix définitif.
Dans un discours à la Nation, le président arménien Serge Sarkissian a déclaré samedi que l'Arménie "n'avait pas d'alternative" et devait établir des relations avec la Turquie malgré des décennies de tensions. Il a toutefois souligné qu'au-delà de l'accord devant conduire à l'ouverture de la frontière turco-arménienne et à des relations diplomatiques, l'Arménie n'allait pas pour autant renoncer à son combat pour faire reconnaître le génocide arménien perpétré sous l'empire Ottoman au début du 20e siècle comme un génocide. Cette interprétation des faits selon la Turquie empêchait jusqu'à présent l'établissement de liens entre les deux pays. "Avoir des relations avec la Turquie ne doit en aucune manière créer un doute sur la réalité du génocide (...) C'est un fait bien connu et qui doit être reconnu", a souligné Serge Sarkissian.
Le président arménien a par ailleurs souligné que l'accord avec la Turquie n'avait pas de conséquence sur le conflit avec l'Azerbaïdjan, allié d'Ankara dans le Caucase, autour de la région du Nagorny Karabakh. Une guerre pour le Nagorny Karabakh, territoire azerbaïdjanais peuplé majoritairement d'Arméniens, a fait 30.000 morts entre 1988 et 1994 et des centaines de milliers de réfugiés. Un cessez-le-feu a été signé en 1994, mais Bakou et Erevan n'arrivent pas à se mettre d'accord, depuis, sur le statut de la région. La Turquie avait fermé sa frontière avec l'Arménie en soutien à l'Azerbaïdjan.
Réactions
- L'opposition arménienne a condamné la signature des accords: "Avec la signature de ces protocoles, nous sommes entrés dans une période de grands risques et de lourdes incertitudes", a déclaré un des leaders de l'opposition, Stepan Safarian, du parti Heritage. Des réticences émanent également de la diaspora arménienne.
- En Turquie, l'opposition a vivement protesté. Onur Öymen, vice-président du principal parti d'opposition, le Parti républicain du peuple (CHP, social-démocrate) a parlé d'une "abdication" du gouvernement turc. Et Mehmet Sandir, un responsable du Parti de l'action nationaliste (MHP, nationaliste), a déploré "un jour noir pour la Turquie".
- Les Etats-Unis et l'Union européenne se sont réjouis. Ces accords sont "historiques" et mettent fin à "des décennies d'hostilité et de division", a déclaré le secrétaire d'Etat adjoint américain pour les affaires européennes et eurasiennes, Phil Gordon. La Commission européenne s'est félicitée "d'un pas courageux (...) vers la paix et la stabilité dans la région du sud du Caucase". La présidence suédoise de l'UE a aussi jugé que la normalisation contribuerait "à la sécurité, la stabilité et la coopération" dans la région.
Frodon- Nounou d'enfer
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