Des troupes et des blindés en route vers Téhéran ?

Des troupes et des véhicules blindés s'acheminent vers Téhéran, selon un site réformateur
"Des centaines de militaires et des dizaines de véhicules blindés convergent [en direction de Téhéran] NDLR. Certains des véhicules sont utilisés pour réprimer des émeutes de rue", peut-on lire sur le site Jaras.

Aucune agence de presse sur place n'a confirmé cette information.


Jaras fait état d'autre part d'une forte présence des agents des services de sécurité sur plusieurs places de Téhéran, pourparer à tout rassemblement d'opposants.Le chef de la police iranienne a averti mercredi les partisans de Mir Hossein Moussavi qu'ils devaient s'attendre à une dure répression s'ils rejoignent les rassemblements antigouvernementaux, illégaux.

Le sort de Mir Hossein Moussavi et d'un autre dirigeant de l'opposition, Mehdi Karoubi, était incertain jeudi. L'agence Irna a affirmé mercredi que les opposants Mir Hossein Moussavi et Mehdi Karoubi avaient quitté Téhéran, ce qui a été démenti par le fils de Mehdi Karoubi.

Des centaines de millions de personnes ont manifesté mercredi dans le pays à l'appel du pouvoir.

Où sont Moussavi et Karoubi ?
Le sort de Mir Hossein Moussavi, ancien premier ministre (de 1981 à 1989) et ex-candidat à la présidentielle contre Mahmoud Ahmanidejad, et Mehdi Karoubi, ancien président du Parlement et lui aussi ancien candidat à la présidentielle, est pour l'instant mal connu.

"Deux des chefs de la sédition ont quitté Téhéran pour le nord de l'Iran après avoir constaté une montée de la colère du peuple qui exige de les punir", affirme l'agence Irna, sous-entendant qu'ils étaient partis de leur plein gré.

Dans une déclaration publiée sur le site internet du parti politique de son père, Sahamnews, Hossein Karoubi a indiqué avoir vu son père mercredi à Téhéran "à 21H00". Il a déclaré vouloir démentir ainsi les informations des agences de presse gouvernementales.

"Certains essaient de créer un climat de peur et de terreur (...) en diffusant des informations sur l'arrestation ou l'exil (de mon père) pour faire pression contre lui", a-t-il dit.

Le site d'opposition Rahesabz, lui, donne une explication différente. Selon Rahesabz, citant le bulletin confidentiel d'Irna réservé aux services gouvernementaux, "des membres des Gardiens de la révolution et du ministère des Renseignements ont emmené MM. Moussavi et Karoubi dans la ville de Kelar-Abad (...) pour les protéger de la colère de la population".

"Actuellement, MM. Moussavi et Karoubi sont sous le contrôle des membres du ministère des Renseignements et des Gardiens de la révolution et se trouvent à Kelar-Abad", ajoute Rahesabz, citant toujours le bulletin confidentiel d'Irna.

Rahesabz a par la suite démenti son information.

Le procureur général iranien, Gholamhossein Mohseni Ejeie, cité par un député conservateur, a annoncé au Parlement réuni à huis clos que des "poursuites" avaient été engagées contre MM. Moussavi et Karoubi et "d'autres chefs de la sédition" non identifiés. Il n'a toutefois pas "pas parlé d'arrestation", alors que les députés réclamaient une telle mesure, selon la même source.

Les dirigeants de l'opposition sont des "ennemis de Dieu" qui méritent la mort en vertu de la loi islamique, a affirmé mardi un influent dignitaire religieux, Abbas Vaez-Tabasi, cité par les médias officiels. Ce dignitaire est un représentant du guide suprême iranien, l'ayatollah Ali Khamenei. Il s'agit de la plus forte menace à l'encontre des dirigeants de l'opposition, pour qui la réelection de Mahmoud Ahmadinejad en juin était entachée de fraude