Le travail de Van Gogh vu par... ses lettres

Du 23 janvier au 18 avril se tient à Londres une exposition décryptant l'art de Vincent Van Gogh à travers ses lettres
Le vrai Van Gogh: l'artiste et ses lettres réunit près de 40 lettres, 65 toiles et 30 dessins à la Royal Academy of Arts, au coeur de la capitale britannique, pour l'exposition la plus importante du genre au Royaume-Uni depuis 40 ans.

La plupart des missives proviennent du Musée Van Gogh d'Amsterdam, qui vient d'organiser une exposition semblable.

"Il y a un mythe entourant Van Gogh", a expliqué la conservatrice de la Royal Academy of Arts. "Le sentiment populaire veut qu'il est fou et qu'il peignait très vite. Oui, il peignait très vite, mais cette correspondance montre qu'il faisait des préparations méticuleuses en vue de ses oeuvres", ajoute Ann Dumas.

Dès l'âge de 27 ans où il se met à peindre, l'artiste travaille beaucoup et partage d'une plume fine et soignée ses efforts, ses progrès mais souvent ses frustrations: "Je cherche à faire aussi bien que certains peintres que j'ai beaucoup aimés et admirés", explique l'artiste dans un des nombreux courriers écrits en français, sa seconde langue à côté du néerlandais, et adressées le plus souvent à son frère Théo.

Jusqu'à sa mort, à 37 ans, il n'aura de cesse de tenter d'améliorer son art. En vain, croit-il. C'est peut-être cette frustration qui l'a poussé à se suicider en 1890, d'une balle tirée dans la poitrine. "Je risque ma vie pour mon art", écrivait Van Gogh dans sa dernière missive. Sur sa poitrine trouée d'une balle, son frère a retrouvé un brouillon de courrier. On peut y lire: "Mon cher frère, merci de ta bonne lettre et du billet de 50 francs qu'elle contenait".