Les nouvelles rumeurs d'ouverture font des vagues

Les rumeurs sur la poursuite par Nicolas Sarkozy de sa politique d'ouverture à gauche ont fait grincer des dents mardi

Des bruits ont circulé à l'Assemblée, selon lesquels le président pourrait annoncer une nouvelle vague "d'ouverture" à gauche lors de sa rencontre à l'Elysée avec les élus de la majorité.

Les noms cités étaient ceux de Jack Lang, Manuel Valls ou encore Julien Dray. L'entourage du premier a démenti toute "tentation de mélange des genres".


L'entourage de l'ex-ministre de la Culture réagissait ainsi après la publication de propos que lui attribuait Le Parisien lundi et selon lesquels il serait prêt à entrer au gouvernement si c'était dans "l'intérêt général".

Quant à Julien Dray, il a déclaré qu'il avait un "contrat de confiance avec (ses) électeurs", qu'il était "député socialiste, point à la ligne", et qu'il refusait de commenter chaque rumeur.

Partisan de faire "un bout de chemin avec la majorité" sur certains dossiers, Manuel Valls, député-maire d'Evry et "quadra" montant au PS, avait reconnu lui-même au début de l'été avoir été approché par le chef de l'Etat.

Le sujet de l'"ouverture" a été abordé mardi soir lors d'une réunion à l'Elysée entre Nicolas Sarkozy et les responsables parlementaires UMP. Bernard Accoyer, président de l'Assemblée nationale, a indiqué ceux-ci avaient eu des "échanges francs" avec le président à cette occasion.

Réunis à Strasbourg ce week-end, les parlementaires UMP avaient manifesté leur désapprobation quant à une éventuelle poursuite de la politique "d'ouverture " prônée par Nicolas Sarkozy.

"Oxygéner la maison c'est bien mais attention à ne pas faire entrer le loup dans la bergerie", a de nouveau prévenu Josselin de Rohan, président du groupe UMP au Sénat, mardi.

Les réactions étaient vives mardi à l'Assemblée après ces nouvelles rumeurs. George Tron (villepiniste) n'a pas pas caché sa colère : "L'ouverture est un gag". A l'instar de l'opposition, il a stigmatisé le "débauchage individuel", qui n'est utilisé, selon Elisabeth Guigou (PS), que pour "déstabiliser la gauche".

A gauche, François Loncle (PS) a stigmatisé "ceux qui vont à la soupe", Pierre Moscovici (PS) a ironisé sur une "ouverture en trompe l'oeil", qui est "triste pour les amis qui deviennent des supporters de l'UMP ". Arnaud Montebourg (PS) a dit réagir avec "indifférence", car ce sont "des choix personnels qui discréditent ceux qui s'y livrent".

Alain Bocquet (PCF) a reconnu que "c'est bien joué". "Mais ce n'est pas forcé que ça marche" car "les gens commencent à se réveiller" et "la fascination du serpent n'a qu'un temps".