Turquie: le parlement autorise une attaque en Irak

par **Frodon** Mer 17 Oct 2007 - 20:14

Le parlement turc a autorisé mercredi le gouvernement à lancer des incursions militaires contre le PKK au nord de l'Irak

La motion adoptée par les parlementaires autorise pendant un an le gouvernement d'Ankara à attaquer les bases des séparatistes kurdes du Parti des travailleurs du Kurdistan.

Une intervention aurait pour unique cible le PKK, qui lutte depuis 1984 contre le pouvoir central turc, a affirmé le vice-Premier ministre Cemil Ciçek, qui défendait le texte.

Sur 526 députés présents, 507 ont voté oui et 19 non.

La Turquie veut neutraliser les rebelles kurdes dans leurs bases arrière en Irak, faute d'action en ce sens de Bagdad.

Des bombardements turcs contre les positions du PKK ont eu lieu le week-end dernier.

Lundi, le numéro deux de l'état-major de l'armée turque a jugé prématuré de parler d'une éventuelle offensive turque en Irak.

La Turquie et l'Irak on signé le mois dernier un accord sur la lutte contre le PKK, mais il ne prévoit pas de droit de poursuite des rebelles par l'armée turque en territoire irakien. Des discussions doivent avoir lieu sur ce thème ces jours-ci à Ankara entre des responsables irakiens et turcs.

Selon Ankara, les Kurdes d'Irak fournissent des armes et des explosifs au PKK. Un porte-parole du PKK au Kurdistan irakien, Abdoul Rahman Al-Jadershi, a démenti que son organisation lance des opérations en Turquie à partir du territoire irakien.

Ankara se plaint en outre de longue date que les Etats-Unis et leur allié irakien ne tiennent pas leurs promesses de mettre au pas le PKK, auquel Ankara impute plus de 30.000 morts depuis le déclenchement de sa guérilla dans le sud-est de la Turquie, en 1984.

Le président irakien Jalal Talabani, kurde lui-même, a espéré mercredi que la Turquie serait suffisamment "sage" pour ne pas intervenir militairement en Irak. En visite à Paris, il a redit que le gouvernement irakien était prêt "à coopérer avec les autorités turques" et il a appelé le PKK "à arrêter les combats".

Les Etats-Unis ont fait savoir leur opposition à une telle incursion, soulignant qu'elle risquait de déstabiliser la seule région d'Irak relativement épargnée par la violence.

Le président US George Bush l'a répété mercredi, estimant qu'un "déploiement massif de troupes turques" en Irak "n'est pas le meilleur moyen de faire face au problème".