Le rêve de Cassandre

De Woody Allen (Etats-Unis) avec Colin Farrel, Ewan McGregor, Tom Wilkinson - Durée: 1h43


Le rêve de Cassandre, le film annuel de Woody Allen, clôt la trilogie londonienne du cinéaste new yorkais après Match Point et Scoop, deux comédies sur fond dramatique qui remportèrent un grand succès, même aux Etats-Unis.

Sur un coup de coeur, deux frères, Ian et Terry, s'offrent un voilier qu'ils baptisent "Le rêve de Cassandre". Une véritable folie, car ils n'ont pas vraiment les moyens de l'assumer: Terry travaille dans un garage et Yann dirige le restaurant de leurs parents.

Mais ils arrivent finalement à s'en sortir jusqu'au jour où, Terry, accro au jeu, perd une grosse somme et Yann, tombé amoureux d'Angela, une comédienne au goût de luxe, a besoin d'argent pour se lancer dans l'immobilier.

Ils sollicitent l'aide de leur oncle qui a fait fortune en Californie. Celui-ci, en échange d'une grosse somme, leur demande un service. Il s'agit d'éliminer un ancien collaborateur qui menace de le dénoncer à la justice.

Après beaucoup d'hésitation et malgré les réticences de Terry, ils finissent par accepter. Une décision lourde de conséquence...

Woody Allen signe là le film le moins intéressant de sa trilogie londonienne. On a du mal à reconnaître dans ce thriller très classique tant au niveau scénario (aucun mystère, aucun rebondissement) qu'au niveau réalisation (très plate) la patte du cinéaste célèbre pour son humour décapant même dans les histoires dramatiques (Crimes et délits, Meurtre mystérieux à Manahttan...) et qui se retrouvait dans le surprenant mais très noir Match Point où le plus léger Scoop.

Au centre de l'histoire, un meurtre commis par deux frères (afin de réaliser leurs rêves matérialisés par leur bateau) et la culpabilité qui s'ensuit, ces deux thèmes ont été traités récemment avec beaucoup plus de brio par un autre grand du cinéma américain, Sydney Lumet et son superbe 7h58 ce samedi là.

On retrouve par contre toute la dextérité de Woody Allen, directeur d'acteurs. Ainsi Colin Farrel, loin de ses rôles habituels, montre une nouvelle facette de son talent dans ce rôle de garagiste miné par son acte, quant à Ewan McGregor, en ambitieux prêt à tout, même aux meurtres, est comme toujours à la hauteur.