Gordon Brown tente d'insuffler un second souffle au Labour

Dans le traditionnel discours du Trône, le Premier ministre britannique Gordon Brown a dévoilé une série de mesures sur le durcissement de la législation antiterrorisme et la crise du logement notamment, un programme destiné à relancer le Labour.

Dans ce discours lu traditionnellement par la reine Elizabeth lors d'une cérémonie en grande pompe au palais de Westminster, le gouvernement a également annoncé une réforme de l'aide pour les banques qui traversent des difficultés financières et de la protection de l'épargne bancaire.



La faillite du système actuel a été exposée en septembre par les graves difficultés de la banque Northern Rock qui ont provoqué le premier mouvement de panique bancaire qu'ait connu la Grande-Bretagne en plus d'un siècle.

"Le programme de mon gouvernement répondra aux attentes de la population concernant l'amélioration de l'école, du logement, de l'offre de soins et des services pour les enfants et pour un environnement plus sain", a déclaré la souveraine devant les deux chambres du Parlement réunies.

Brown, qui a succédé à Tony Blair en juin, veut prendre un nouveau départ après avoir décidé en octobre de ne pas convoquer d'élections législatives anticipées, ce qui a entamé sa popularité et dopé l'opposition conservatrice.

Certains au sein du Parti travailliste n'ont pas caché leur mécontentement. Ils estiment que le Labour s'est momifié après dix années passées au pouvoir et souhaitent que Brown exprime sa vision de l'avenir pour le parti.

BROWN VEUT CONSTRUIRE 3 MILLIONS DE LOGEMENTS
Dans le détail, Brown a annoncé un programme de construction de trois millions de logements et un plan de lutte contre le réchauffement climatique ambitieux qui a pour objectif de réduire d'ici 2050 les émissions de gaz à effet de serre de 60% par rapport à leur niveau en 1990.

Le gouvernement va par ailleurs présenter une loi accordant de nouveaux pouvoirs aux policiers et aux magistrats dans les affaires de terrorisme.

Le projet de loi doit améliorer le partage d'informations entre la police et les services de renseignement et les policiers pourront continuer à interroger les suspects après leur mise en examen, ce qui n'est possible aujourd'hui que sous certaines conditions.

Les personnes reconnues coupables d'infractions à la législation antiterroriste pourront se voir interdire de se rendre à l'étranger. Le gouvernement réfléchit également à une extension de la période pendant laquelle les suspects peuvent être détenus sans qu'aucune charge ne soit retenue contre eux.

Le Parlement avait bloqué le projet de Blair d'étendre cette période à 90 jours et l'avait ramenée à 28 jours. Selon le ministre de la Police, Tony McNulty, Brown serait favorable à une période de détention avant inculpation de 56 jours.