L'opposition dans les rues de Tbilissi

La police géorgienne a dispersé mercredi une manifestation de l'opposition devant le parlement
Au cinquième jour de protestation contre le président pro-occidental Mikheïl Saakachvili, des heurts ont opposé les forces de l'ordre et les manifestants à Tbilissi.

C'est la plus importante contestation populaire dans le pays depuis la Révolution de la rose de novembre 2003 qui a porté au pouvoir M. Saakachvili, alors opposant pro-occidental.

Quelque 100 policiers "ont enlevé les tentes et ouvert au trafic l'avenue Roustaveli", artère principale de Tbilissi, a déclaré Chota Outiachvili, un porte-parole de la police. Deux personnes ont été interpellées. Selon l'opposante Tina Khidacheli, un des leaders de l'opposition, Guiorgui Khaïndrava, est parmi ces interpellés.

Environ 1.000 policiers "ont eu recours à la force contre les manifestants" et deux parlementaires ont été passés à tabac, a assuré Mme Khidacheli interrogée par l'AFP. Selon elle, il y avait alors 200 manifestants dans la rue.

Les leaders de l'opposition avaient promis mardi d'installer un camp de tentes devant le Parlement pour faire plier le président Saakachvili dont ils réclament la démission.

Entre 7.000 et 15.000 personnes avaient manifesté les jours précédents contre M. Saakachvili et pour des élections anticipées, alors que la plus importante mobilisation avait été observée vendredi, avec 50.000 manifestants.

Ce mouvement de contestation a été provoqué par l'arrestation le 27 septembre de l'ex-ministre de la Défense Irakli Okrouachvili pour corruption, blanchiment, abus de pouvoir, après que ce dernier a accusé le président d'avoir ordonné le meurtre de personnalités.

Il a été libéré début octobre après avoir versé une caution de quatre millions d'euros. Il a affirmé depuis avoir été contraint de retirer de graves accusations contre le président géorgien et de s'exiler en Allemagne.