Mort d'Alain Robbe-Grillet, le "pape" du Nouveau roman
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Mort d'Alain Robbe-Grillet, le "pape" du Nouveau roman
PARIS (AFP) - L'écrivain français Alain Robbe-Grillet , considéré comme le "Pape" du Nouveau roman est décédé lundi à l'âge de 85 ans, laissant la marque d'un auteur sulfureux et provocateur qui, avec d'autres, bouscula le concept même de littérature dans les années 50.
Alain Robbe-Grillet est mort à l'hôpital de Caen (ouest), où il avait été admis durant le week-end à la suite d'un problème cardiaque.
L'écrivain, dont les fantasmes sado-masochistes, partagés avec sa femme, ont alimenté une oeuvre parfois plus appréciée à l'étranger qu'en France, était aussi l'auteur de nombreux films.
Cet octogénaire au visage noble, barré d'une barbe blanche, avait retrouvé une seconde jeunesse en 2001, s'imposant comme une des vedettes de la rentrée littéraire avec son roman "La reprise".
"J'ai beau être un monument littéraire, je peux continuer à écrire", disait-il.
Et, en septembre 2007, cet homme plein de fantaisie et d'ironie sortait le dernier texte de son vivant, "Un roman sentimental", un "conte de fées" pour adultes, paru sous enveloppe plastique.
Né en août 1922 à Brest (ouest), Alain Robbe-Grillet était ingénieur agronome de formation.
En 1953, parait son premier roman, "Les gommes". En 1955, son deuxième, "Le voyeur", est couronné par le prix des Critiques.
C'est à cette époque qu'émerge une génération d'écrivains désireux d'en finir avec la psychologie, au profit de descriptions ultra-précises, voire franchement maniaques, voulant donner à imaginer plutôt qu'à voir, casser la linéarité du récit.
L'année 1957 voit ainsi apparaître simultanément aux éditions de Minuit, dirigées par Jérôme Lindon: "Fin de partie", de Samuel Beckett, "La jalousie", de Robbe-Grillet, "Le vent", de Claude Simon, "Tropismes", de Nathalie Sarraute et "La modification", de Michel Butor. Dans "Le Monde", le critique Emile Henriot emploie pour la première fois l'expression "Nouveau roman".
Tout de suite, c'est le scandale: cette aventure créatrice déchire l'intelligentsia et les lecteurs entre ceux qui considèrent que le mouvement fait sortir le roman du cadre qui l'enserrait et d'autres qui l'accuse de "tuer" la fiction.
Il a notamment écrit "Dans le labyrinthe" (1959), "Pour un nouveau roman" (1963), "La Belle captive" (1976), "Djinn" (1981), "Angélique ou l'enchantement" (1988) ou "Les derniers jours de Corinthe" (1994).
Dans "La reprise", l'écrivain met en scène une très jeune fille, donnant "de la joie aux messieurs". "J'assume ce goût érotique! Depuis l'âge de douze ans, j'aime les petites filles et les adolescentes plus ou moins pubères, je ne l'ai jamais caché, je n'ai jamais changé".
Conseiller littéraire des éditions de Minuit de 1955 à 1985, Alain Robbe-Grillet a été professeur à la New York University et à la Washington University. Il avait dirigé le Centre de sociologie de la littérature à l'université de Bruxelles de 1980 à 1988.
Il avait été élu le 25 mars 2004 à l'Académie française -bien qu'il eut estimé que ce n'était pas un "très gand honneur" d'y entrer- mais il n'avait pas prononcé son discours de réception et n'avait jamais siégé dans les rangs des "immortels".
Au cinéma, il était auteur et metteur en scène de films comme "L'immortelle" (1963), "Trans-Europ-Express" (1967), "Glissements progressifs du plaisir" (1974) ou "La belle captive" (1983) ou scénariste de "L'année dernière à Marienbad" (1961) d'Alain Resnais.
Il était marié à la romancière Catherine Robbe-Grillet, auteur en 1956 de "L'image", livre alors censuré écrit sous le pseudonyme de Jean de Berg.
Alain Robbe-Grillet est mort à l'hôpital de Caen (ouest), où il avait été admis durant le week-end à la suite d'un problème cardiaque.
L'écrivain, dont les fantasmes sado-masochistes, partagés avec sa femme, ont alimenté une oeuvre parfois plus appréciée à l'étranger qu'en France, était aussi l'auteur de nombreux films.
Cet octogénaire au visage noble, barré d'une barbe blanche, avait retrouvé une seconde jeunesse en 2001, s'imposant comme une des vedettes de la rentrée littéraire avec son roman "La reprise".
"J'ai beau être un monument littéraire, je peux continuer à écrire", disait-il.
Et, en septembre 2007, cet homme plein de fantaisie et d'ironie sortait le dernier texte de son vivant, "Un roman sentimental", un "conte de fées" pour adultes, paru sous enveloppe plastique.
Né en août 1922 à Brest (ouest), Alain Robbe-Grillet était ingénieur agronome de formation.
En 1953, parait son premier roman, "Les gommes". En 1955, son deuxième, "Le voyeur", est couronné par le prix des Critiques.
C'est à cette époque qu'émerge une génération d'écrivains désireux d'en finir avec la psychologie, au profit de descriptions ultra-précises, voire franchement maniaques, voulant donner à imaginer plutôt qu'à voir, casser la linéarité du récit.
L'année 1957 voit ainsi apparaître simultanément aux éditions de Minuit, dirigées par Jérôme Lindon: "Fin de partie", de Samuel Beckett, "La jalousie", de Robbe-Grillet, "Le vent", de Claude Simon, "Tropismes", de Nathalie Sarraute et "La modification", de Michel Butor. Dans "Le Monde", le critique Emile Henriot emploie pour la première fois l'expression "Nouveau roman".
Tout de suite, c'est le scandale: cette aventure créatrice déchire l'intelligentsia et les lecteurs entre ceux qui considèrent que le mouvement fait sortir le roman du cadre qui l'enserrait et d'autres qui l'accuse de "tuer" la fiction.
Il a notamment écrit "Dans le labyrinthe" (1959), "Pour un nouveau roman" (1963), "La Belle captive" (1976), "Djinn" (1981), "Angélique ou l'enchantement" (1988) ou "Les derniers jours de Corinthe" (1994).
Dans "La reprise", l'écrivain met en scène une très jeune fille, donnant "de la joie aux messieurs". "J'assume ce goût érotique! Depuis l'âge de douze ans, j'aime les petites filles et les adolescentes plus ou moins pubères, je ne l'ai jamais caché, je n'ai jamais changé".
Conseiller littéraire des éditions de Minuit de 1955 à 1985, Alain Robbe-Grillet a été professeur à la New York University et à la Washington University. Il avait dirigé le Centre de sociologie de la littérature à l'université de Bruxelles de 1980 à 1988.
Il avait été élu le 25 mars 2004 à l'Académie française -bien qu'il eut estimé que ce n'était pas un "très gand honneur" d'y entrer- mais il n'avait pas prononcé son discours de réception et n'avait jamais siégé dans les rangs des "immortels".
Au cinéma, il était auteur et metteur en scène de films comme "L'immortelle" (1963), "Trans-Europ-Express" (1967), "Glissements progressifs du plaisir" (1974) ou "La belle captive" (1983) ou scénariste de "L'année dernière à Marienbad" (1961) d'Alain Resnais.
Il était marié à la romancière Catherine Robbe-Grillet, auteur en 1956 de "L'image", livre alors censuré écrit sous le pseudonyme de Jean de Berg.
Re: Mort d'Alain Robbe-Grillet, le "pape" du Nouveau roman
Adieu sans pompe à Robbe-Grillet
Quatre-vingts personnes. Mais pas un éditeur, pas un académicien, pas un membre du jury Médicis dont il fut un des fondateurs en 1958. Au crématorium de Caen (Calvados), seuls quelques amis étaient venus rendre un dernier hommage, vendredi 22 février, à l'écrivain et cinéaste Alain Robbe-Grillet, mort le 18 février à l'âge de 85 ans.
Autour de sa veuve Catherine, André et Mathieu Lindon, les fils de Jérôme Lindon, patron des éditions de Minuit qui fut l'éditeur des Gommes, du Voyeur et de la quasi-totalité des titres du "pape" du nouveau roman, Olivier Corpet, directeur de l'Institut Mémoires de l'édition contemporaine installé à Caen et légataire de son oeuvre, Pascal Judelewicz, producteur de C'est Gradiva qui vous appelle, le dernier film de Robbe-Grillet, ainsi que plusieurs des jeunes actrices qui y tenaient un rôle avaient fait le déplacement.
"J'aime la vie, je n'aime pas la mort. J'aime les chats, je n'aime pas les chiens. J'aime les petites filles, surtout si elles sont jolies, je n'aime pas beaucoup les petits garçons. (...) Je n'aime pas les salades journalistiques. Je me méfie des psychiatres. J'aime beaucoup agacer les gens et je n'aime pas qu'on m'emmerde." C'est par ce texte lu et enregistré en 1981 par Robbe-Grillet pour l'anniversaire de la mort de Roland Barthes que la petite assistance fut accueillie.
Devant ce désert de personnalités littéraires, seule la République, bonne fille, a relevé le gant. Benoît Yvert, président du Centre national du livre, Marie-Françoise Audouard, conseillère en charge du livre auprès de la ministre Christine Albanel, ainsi que les actuels et précédents présidents du conseil régional de Basse-Normandie assistaient à la cérémonie.
La République, mais aussi les Etats-Unis, pays où l'oeuvre de Robbe-Grillet est la plus étudiée. Le professeur Tom Bishop, responsable du département de français de l'université de New York, a tenu à envoyer un dernier salut à celui qui, en 1962, quand il est venu faire une première conférence sur le nouveau roman, "portait encore cette petite moustache un peu plouc qui lui donnait l'air de l'ingénieur agronome qu'il avait été". Tom Bishop avait eu peur en 2006 qu'"Alain, qui avait refusé l'habit vert de l'Académie, ne veuille pas mettre la toge violette" exigée pour devenir docteur honoris causa. Angoisse vite évanouie. "J'en ai conclu que c'était le vert qu'il n'aimait pas", a-t-il conclu.
Quatre-vingts personnes. Mais pas un éditeur, pas un académicien, pas un membre du jury Médicis dont il fut un des fondateurs en 1958. Au crématorium de Caen (Calvados), seuls quelques amis étaient venus rendre un dernier hommage, vendredi 22 février, à l'écrivain et cinéaste Alain Robbe-Grillet, mort le 18 février à l'âge de 85 ans.
Autour de sa veuve Catherine, André et Mathieu Lindon, les fils de Jérôme Lindon, patron des éditions de Minuit qui fut l'éditeur des Gommes, du Voyeur et de la quasi-totalité des titres du "pape" du nouveau roman, Olivier Corpet, directeur de l'Institut Mémoires de l'édition contemporaine installé à Caen et légataire de son oeuvre, Pascal Judelewicz, producteur de C'est Gradiva qui vous appelle, le dernier film de Robbe-Grillet, ainsi que plusieurs des jeunes actrices qui y tenaient un rôle avaient fait le déplacement.
"J'aime la vie, je n'aime pas la mort. J'aime les chats, je n'aime pas les chiens. J'aime les petites filles, surtout si elles sont jolies, je n'aime pas beaucoup les petits garçons. (...) Je n'aime pas les salades journalistiques. Je me méfie des psychiatres. J'aime beaucoup agacer les gens et je n'aime pas qu'on m'emmerde." C'est par ce texte lu et enregistré en 1981 par Robbe-Grillet pour l'anniversaire de la mort de Roland Barthes que la petite assistance fut accueillie.
Devant ce désert de personnalités littéraires, seule la République, bonne fille, a relevé le gant. Benoît Yvert, président du Centre national du livre, Marie-Françoise Audouard, conseillère en charge du livre auprès de la ministre Christine Albanel, ainsi que les actuels et précédents présidents du conseil régional de Basse-Normandie assistaient à la cérémonie.
La République, mais aussi les Etats-Unis, pays où l'oeuvre de Robbe-Grillet est la plus étudiée. Le professeur Tom Bishop, responsable du département de français de l'université de New York, a tenu à envoyer un dernier salut à celui qui, en 1962, quand il est venu faire une première conférence sur le nouveau roman, "portait encore cette petite moustache un peu plouc qui lui donnait l'air de l'ingénieur agronome qu'il avait été". Tom Bishop avait eu peur en 2006 qu'"Alain, qui avait refusé l'habit vert de l'Académie, ne veuille pas mettre la toge violette" exigée pour devenir docteur honoris causa. Angoisse vite évanouie. "J'en ai conclu que c'était le vert qu'il n'aimait pas", a-t-il conclu.
Frodon- Nounou d'enfer
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