Sarkozy annonce des mesures pour le RER A

La RATP mettra "entre 200 et 300 millions" d'euros, sur un total de 500, pour la modernisation de la ligne RER A saturée
Nicolas Sarkozy, qui s'exprimait mardi matin sur RTL, a expliqué: "Nous avons décidé que la RATP mettrait la moitié du financement de la modernisation du RER A".

Le président de la SNCF et le président du Syndicat des transports d'Ile-de-France, MM.Pepy et Huchon, doivent annoncer mardi un plan d'urgence pour la ligne D du RER, également saturée.

"Je demande au Syndicat du transport parisien (Stif, présidé par le socialiste Jean-Paul Huchon, Ndlr) de faire sa part du travail et de mettre l'autre moitié pour que les travaux de modernisation commencent tout de suite: qu'on commande les nouvelles rames et que d'ici à 12 ans l'ensemble des passagers puissent en bénéficier", a souligné Nicolas Sarkozy.

Le chef de l'Etat a lancé: "Cela fait deux ans que j'entends dire qu'elle est vétuste, que les gens sont entassés comme des sardines... et que cela ne va pas", a-t-il expliqué, avant de déplorer "un débat où chacun rivalise d'immobilisme et de conservatisme" alors que "chacun sait que sur cette ligne il faudrait mettre des RER à deux étages". Et d'ajouter: "Je veux bien avoir les épaules larges, mais enfin je ne peux pas être le seul à assumer les responsabilités. On ne peut être non plus président de la région, maire de Paris, dirigeant de collectivité territoriale et dire: 'Excusez-moi, ce n'est pas ma faute, c'est les autres'", s'est-il exclamé stigmatisant clairement M.Huchon et le maire PS de Paris Bertrand Delanoë.

Nicolas Sarkozy avait assuré le 20 mai que l'Etat prendrait en main la modernisation du RER A, dénonçant les "querelles politiciennes" locales, provoquant une polémique avec M.Huchon qui a de son côté évoqué une "manoeuvre politicienne" et avec M.Delanoë dénonçant quant à lui des "petits positionnements tactiques".

Le chef de file de l'UMP au Conseil régional d'Ile-de-France, Roger Karoutchi, avait demandé lundi à Jean-Paul Huchon de lancer un emprunt de 2 milliards d'euros - évaluant au total à 15 milliards d'euros les besoins de financement de ce secteur dans les dix ans - visant à financer un "plan d'urgence" pour les transports.

Le 17 avril, le président du conseil régional d'Ile-de-France Jean-Paul Huchon avait annoncé, lors d'une séance de questions orales au conseil régional, que la SNCF s'était dit prête à mettre100 millions d'euros sur la table pour moderniser les RER, en commençant par le RER D.

M.Huchon, qui répondait alors à une question de Roger Karoutchi, s'était dit ouvert à l'idée d'un grand enprunt par le Stif ou celle d'un recours à un partenariat public-privé pour améliorer les conditions de transport des Franciliens.

Le nouveau président de la SNCF, Guillaume Pepy, s'était engagé le 19 mars, parmi les objectifs pour le groupe de transports, à augmenter la régularité des trains de 91 à 94% d'ici cinq ans et un effort sur le réseau francilien, avec un "plan de transformation en profondeur du RER" pour moderniser les trains, aider à remettre à niveau le réseau", et en particulier un "programme choc" pour la ligne D du RER.

Un conseil d'administration du Stif doit se tenir jeudi.