HANDBALL : France championne du Monde

Yeah, la france est championne du monde de Hand !!!

Trop fort

bravo à nos Experts !!!

Les Maîtres du monde

La France est devenue championne du monde en battant la Croatie 24 à 19, en finale dimanche à Zagreb.
Menés 12-11 à la pause, les hommes de Claude Onesta ont su inverser la tendance en 2e période et notamment lors d'un superbe dernier quart d'heure, sous l'impulsion de Narcisse et Guigou (10 buts). Les Français remportent le titre mondial pour la troisième fois après 1995 et 2001, 5 mois après avoir gagné la médaille d'or aux jeux Olympiques.

Ils signent ainsi un exploit qui n'avait que deux précédents dans
l'histoire, par la Yougoslavie dans les années 1980 et la Russie une décennie plus tard.


Abalo à point nommé
Historique et magnifique. L'équipe de France a confirmé son titre olympique en devenant championne du monde sur les terres de sa plus grande rivale, l'armada croate ! Le match, très rugueux entre deux équipes qui se connaissent parfaitement, a été particulièrement serré. La tension, alimentée par les 15.000 supporteurs croates presque tous vêtus du maillot à damier rouge et blanc, est même parfois montée jusqu'à provoquer de petits accrochages. La rencontre ne s'est décantée qu'en seconde période.

La première se résuma à un chassé-croisé. Aucune équipe ne parvenait à se détacher au score en prenant deux buts d’avance. Les Bleus débutaient mieux grâce à Guigou (sur penalty), Abalo et Karabatic mais les Croates répliquaient par Metlicic et Cupic, le petit ailier virevoltant.

La France repassait en tête à la 22e minute (8-7) grâce à un beau tir de Daniel Narcisse, auteur d’un sans –faute (4/4) en première mi-temps. Le mano a mano durait jusqu’à la pause où les deux formations regagnaient les vestiaires sur un score très serré (12-11 pour la Croatie).

Dès l’entame du second acte, les Croates prenaient deux buts d’avance (13-11) avant un penalty bienvenu transformé par Guigou qui remettait ça dans la foulée sur un caviar de Narcisse pour recoller à 13-13. Et la France passait même devant après un nouveau but du petit ailier français (14-13). Le match s’animait et les Bleus répondaient du tac au tac aux attaques locales.

Les arbitres ne sanctionnaient pas certaines charges croates « limites » en défense (notamment sur Guillaume Gille). Les deux équipes ne se lâchaient pas (17-17, 43e). Les esprits s’échauffaient et notamment celui d’Ivano Balic, la star croate. Les Français restaient concentrés sans répondre aux provocations. Un penalty de Guigou et un tir surpuissant –dévié- de Karabatic leur permettait de prendre deux buts d’avance 18-20, 54e). Daniel Narcisse y allait également de son but et la France prenait vraiment les commandes de la rencontre (18-21).

Après avoir chanté et vociféré tout le match, le public croate était muet. A trois minutes de la fin, Luc Analo inscrivait du gauche le but du KO (19-22). Avant que Jérôme Fernandez ne « tue » la Croatie avec un but façon pivot (19-23) à deux minutes de la fin. Les Croates pétaient les plombs et Vori se faisait expulser pour avoir simulé un tir sur l’arbitre. Narcisse inscrivait pour la forme le dernier but du match (19-24) en profitant de la résignation adverse. Les Bleus exultaient pendant que les Croates n’avaient plus que leurs yeux pour pleurer.

"Notre plus beau titre"
Nikola Karabatic, le demi-centre de l'équipe de France, était d'humeur joyeuse dimanche soir: "C'est magnifique".
Le capitaine des Bleus Jérôme Fernandez a lui estimé que la médaille d'or remportée au Championnat du monde à Zagreb contre la Croatie était "son plus beau" titre. "Dans notre sport, gagner contre l'organisateur en finale, ça ne s'était jamais vu" De son côté, Luc Abalo a estimé qu'un match aussi fort "c"est une seule fois dans une vie".

Nikola Karabatic (demi-centre français): "C'est magnifique. On a gagné ça en équipe. Réussir un exploit comme ça, surtout en Croatie, c'est un truc de malade. Pour réaliser ce qu'on a fait, ce sera dans quelques jours ou dans quelques mois tellement c'est énorme. Etre champions olympiques, c'était déjà inimaginable, mais alors quelques mois plus tard devenir champion du monde, je dis chapeau à l'équipe. Je savais que les Croates allaient se concentrer sur moi et qu'il fallait que je sois intelligent pour ne pas tomber dans leurs provocations. Je savais que les mecs allaient se jeter sur moi pour essayer de me mettre des coups. Je pensais qu'il fallait qu'on trouve d'autres solutions et que je joue plus pour mes coéquipiers. Il fallait être très costaud en défense. En tant que défenseur avancé, j'ai essayé d'aider Didier (Dinart). C'est ça qui a été le plus important. Ne prendre que sept buts en deuxième mi-temps, c'est monstrueux".


Abalo: "beaucoup de plaisir"
Q: Vous rendez-vous compte de l'exploit que vous venez de réussir ?
R: "Bien sûr, ça c'est vu dans les deux dernières minutes du match non ? On sautait partout. Un match comme ça, ça ne se joue qu'une fois dans une vie, même si on espère qu'il y en aura d'autres".

Q: Comment s'est déroulé le match ?
R: "Ca a été dur au début. Les arbitres ne nous ont pas aidés en première mi-temps. Ils ont beaucoup sifflé contre nous. C'est l'ambiance, elle ne nous perturbe pas nous, mais elle perturbe les arbitres. Ca s'est joué dans les dernières minutes. On l'avait un peu imaginé comme ça. Le but, c'était de les faire craquer vers la fin."

Q: Qu'est-ce qui a fait la différence ?
R: "On a gagné tous nos duels en défense sur la fin sans prendre de pénalité de deux minutes. On ne leur a pas permis de nous mettre des buts faciles. Ils ont toujours eu du mal à marquer et ça, ça épuise. A la fin ils étaient fatigués. Ils n'arrivaient plus à poser plusieurs appuis à la suite. On en a profité."

Q: Avez-vous le sentiment de leur avoir asséné un grand coup ?
R: "Oui, perdre comme ça devant son public, c'est dur. Ca faisait longtemps qu'ils se préparaient à ce championnat. Ils jouaient énormément sur ce match."

Q: Vous avez résisté aux provocations et même à quelques jets de briquets...
R: "Oui, on a surtout esquivé ! Mais il n'y en a pas eu tant que ça".

Q: Vous êtes-vous régalé ?
R: "J'ai pris beaucoup de plaisir. Je me suis dit que je n'avais rien à perdre et tout à gagner. A aucun moment je ne me suis mis la pression. L'arbitre a estimé deux fois que j'avais mis le pied dans la zone (deux buts spectaculaires lui ont été refusés). Mais moi je n'en ai pas été marqué parce que j'avais mis le ballon au fond des filets."

Q: Réalisez-vous la richesse de votre palmarès, alors que vous n'avez que 24 ans ?
R: "Oui, c'est superbe. J'ai la chance de faire partie d'une grande génération, avec Nikola (Karabatic), Cédric (Sorhaindo), Guillaume (Joli). On a presque le même âge et Michaël (Guigou) n'a que deux ans de plus. On a encore beaucoup de matches à jouer ensemble et on espère que ça ne va pas s'arrêter là ."



Fernandez: "ça ne s'était jamais vu"
Q: En tant que capitaine, comment avez-vous trouvé vos coéquipiers ?
R: "J'ai été très impressionné par les gars. On a fait tout ce qu'on voulait pendant cette compétition. On a démontré qu'on avait certes le meilleur potentiel, mais surtout le meilleur mental. On a su être performant malgré les 15.000 personnes qui poussaient les Croates. On ne pouvait pas faire beaucoup mieux. On a beaucoup d'expérience. Ca fait dix ans, et même plus pour certains, qu'on enchaîne les grandes compétitions. On a su cibler les matches-clé et hausser notre niveau à chaque fois qu'il le fallait."

Q: Le match s'est-il déroulé comme vous l'aviez prévu ?
R: "On savait que les Croates allaient jouer complètement arrêtés, qu'ils allaient jouer très tactique. On n'est pas tombé dans le même piège qu'il y a un an (en demi-finale de l'Euro). Gagner chez eux, devant leur public, c'est extraordinaire."

Q: Que représente ce nouveau titre pour vous ?
R: "C'est le plus beau titre qu'on ait gagné, pas tant au niveau de sa valeur, parce que c'est vrai que les jeux Olympiques, c'est particulier pour nous. Mais dans notre sport, gagner contre l'organisateur en finale, ça ne s'était jamais vu. On a fait quelque chose de fort. On a marqué les esprits. Les autres vont encore plus nous craindre qu'avant, ça promet pour la suite."