Gaza:Peres juge le rapport de l'ONU scandaleux

Shimon Peres a rejeté catégoriquement le rapport affirmant la responsabilité d'Israël dans des incidents mortels à Gaza
"Nous n'acceptons pas un seul mot de ce rapport", a déclaré mercredi le président israélien à la presse à l'issue d'un entretien avec le secrétaire général de l'ONU, Ban Ki-moon.

"Nous estimons que nous n'avons pas à nous excuser car nous avons le droit de défendre la vie de nos femmes et de nos enfants" a-t-il ajouté.

"Nous sommes furieux parce qu'il (le rapport) ne fait aucune mention du Hamas", a-t-il précisé, affirmant que si le mouvement armé islamiste n'avait pas tiré de roquettes sur le territoire israélien, l'armée israélienne n'aurait pas lancé son offensive contre lui dans la bande de Gaza, qu'Israël avait évacuée en 2005.

M. Peres a cependant exonéré M. Ban, estimant qu'il n'était pas responsable du contenu du rapport. "J'ai la plus haute estime pour le secrétaire général", a-t-il dit. Il a souligné que son pays avait coopéré pleinement avec la commission d'enquête et a concédé qu'Israël avait "fait quelques erreurs." Le président israélien a également accusé la commission d'enquête d'avoir outrepassé son mandat, estimant qu'au lieu de s'en tenir aux dommages subis par les installations de l'ONU, "elle a décidé d'enquêter sur l'ensemble de la situation à Gaza".

Interrogée plus tard lors d'un point de presse, la porte-parole de M. Ban, Michèle Montas, a repoussé cet argument. "La commission a respecté son mandat", a-t-elle affirmé. Le rapport a été rédigé par une commission d'enquête indépendante créée par l'ONU pour enquêter sur neuf incidents lors desquels les locaux de l'ONU dans la bande de Gaza avaient subi des bombardements ou des tirs, attribués pour la plupart à Israël et qui avaient fait des morts, des blessés et d'importants dégâts matériels.

Le quartier général de l'agence de l'ONU pour l'aide aux réfugiés palestiniens (UNRWA) et plusieurs de ses écoles avaient été endommagés dans des attaques israéliennes lors de l'offensive qui a fait plus de 1.400 morts palestiniens. Le rapport, communiqué mardi au Conseil de sécurité, affirme que la responsabilité d'Israël est engagée dans six de ces neuf incidents mortels, celle d'un groupe palestinien, "probablement le Hamas", dans un seul. Il affirme également qu'aucune activité militaire n'était menée à partir des locaux de l'ONU au moment de ces incidents. Ce passage du rapport contredisait les affirmations d'Israël à l'époque selon lesquelles des Palestiniens avaient effectué des tirs à partir de l'école Jabalia de l'UNRWA le 6 janvier et du bureau de l'UNRWA le 15 janvier.

Avant même sa publication, le gouvernement israélien l'avait rejeté, affirmant qu'il était biaisé en faveur du Hamas. Il avait notamment accusé les auteurs du rapport d'avoir ignoré les faits tels qu'ils ont été présentés (par Israël) à la commission d'enquête, induisant ainsi l'opinion mondiale en erreur.