Le dramaturge Roger Planchon est mort
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Le dramaturge Roger Planchon est mort
Grande figure du théâtre contemporain, Roger Planchon est décédé mardi à l'âge de 77 ans d'une crise cardiaque
Cet Ardéchois autodidacte a mis une touche particulière dans son art. Une touche qu'il puisait dans le monde paysan dont il sortait tout droit, comme il aimait à se décrire.
Auteur dramatique, metteur en scène, acteur et cinéaste, "le théâtre, c'était sa passion, sa vie, il est parti en travaillant", a souligné son fils Stéphane.
Né le 12 septembre 1931 à Saint-Chamond (Loire), c'est à 17 ans que Roger Planchon, sous l'influence des Jésuites, découvre le théâtre. Il forme sa propre troupe et remporte en 1950 un concours de théâtre amateur. Il joue Shakespeare et Courteline, Ionesco et Molière, s'installe en 1952 au théâtre de la Comédie, à Lyon, avant de diriger le théâtre de la Cité de Villeurbanne.
Outre les grands classiques, il affronte des auteurs plus contemporains. Dans tous les répertoires, celui qui se dit "metteur en scène et cowboy" revisite les grandes oeuvres dont il offre une lecture plus actuelle, plus moderne, pour rapprocher les auteurs de leur public, comme le faisait déjà Jean Vilar au TNP à Paris.
Sa première pièce à 33 ans
A 33 ans, il se met à écrire, avec une première pièce, "la Remise", pétrie de son Ardèche dont il dira un jour : "Et tout se passe comme si l'invisible portait à bout de bras ce réel si compact, si lourd et pourtant si peu consistant...".
Il continue dans l'écriture avec "L'Infâme", inspiré par le crime du curé d'Uruffe, "Le Cochon noir", "Patte blanche", "La Contestation", "Gilles de Rais", "Les Libertins", "Le radeau de la Méduse"...
En même temps, il poursuit sans relâche l'aventure théâtrale. Il donne un ouveau souffle aux Trois Mousquetaires, qu'il parodie presque. On lui doit des mises en scène de référence de Molière (notamment Tartuffe) ou de Shakespeare.
"Le pouvoir aux créateurs !", c'est le mot d'ordre lancé en 1968 lors des Etats généraux de Villeurbanne, au nom de la démocratisation de l'art. Le théâtre de la Cité devient Théâtre national populaire (TNP), un label qui signe la reconnaissance et ouvre aux subventions.
Touche-à-tout, il joue dans pas moins de huit films, comme Molière ou Le retour de Martin Guerre. Il devient réalisateur aussi, avec "Dandin" en 1988, et son meilleur film, "Louis l'enfant roi" (1993), qui raconte la jeunesse de Louis XIV. On lui doit aussi une biographie de Toulouse-Lautrec.
Planchon a refusé Paris
Refusant la direction du Théâtre de la Ville à Paris et celle de la Comédie-Française, il reste au TNP de Villeurbanne, dont il ne quittera la direction qu'en 2002, pour créer sa propre compagnie.
En 2006, on retrouve sa subtilité et les milieux qu'il aime dans la mise en scène du "Génie de la forêt" de Anton Tchekhov, qui se déroule dans une campagne ambivalente, à la fois suffocante et facile à vivre.
Il y a trois ans, il avait publié ses mémoires sous le titre très évocateur d'"Apprentissages".
Jusqu'à ces dernières semaines, Roger Planchon jouait au théâtre Silvia Monfort une pièce de Ionesco, "Amédée ou comment s'en débarrasser", aux côtés de son épouse, Colette Dompietrini. Du même auteur, il avait déjà monté "Voyage chez les morts", avec Jean Carmet. Il préparait un spectacle sur Sade.
Il n'était pas malade, juste "fatigué", a indiqué son fils.
Frodon- Nounou d'enfer
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