Euro-Volley: Les Bleus sur la pointe des pieds

Après une semaine de stage, la France débutera l'Euro jeudi en Turquie, face à une équipe de Pologne, mieux armée.
Avec un bilan mitigé (pas de participation au Final Six mais qualification pour le prochain Mondial), les Bleus ont l'occasion d'égayer leur année en tentant de se qualifier pour la deuxième phase de l'Euro. La mission s'avère toutefois délicate pour les Tricolores, qui ont retrouvé leur capitaine Olivier Kieffer, longtemps blessé.



En ce mois de septembre, les Bleus font aussi leur rentrée. Elle aura lieu en Turquie, pour disputer l'Euro. Il faut dire que les hommes de Philippe Blain s'étaient déjà plongés dans l'ambiance de la compétition depuis une semaine, une mise au vert à Calais leur faisant définitivement oublier les vacances. A peine le temps de se retrouver et d'effecteur quelques entraînements que le groupe s'est retrouvé dans l'avion en partance vers Izmir, ville où se disputeront les phases de poule.

Mais avec la blessure à la cheville de Pierre Pujol et l'impossibilité de retenir Loïc Le Marrec, qui a préféré prendre sa retraite internationale, Blain a dû faire appel à Yannick Bazin et Toafa Takaniko pour suppléer l'absence des deux passeurs. C'est donc sans grandes certitudes que les Bleus vont affronter la Pologne pour leur premier match, une équipe qui les avaient battus 3-0 lors du tournoi de qualification au Mondial 2010. Mais ce qui est fait est fait, et le présent prévaut sur le passé. L'Euro… pour le renouveau des Bleus ?



Kieffer, fer de lance de l'équipe de France
A Calais, le trentenaire Olivier Kieffer a découvert un groupe rajeuni: "L'ambiance de travail a été très agréable, à la fois sérieuse et appliquée, confie-t-il à L'Equipe. On a beaucoup bossé les réglages offensifs, c'était plutôt pas mal." Depuis son retour, marqué par son capitanat, le meilleur joueur du Championnat de France a hâte de débuter la compétition: "Je sais que nous allons connaître des moments difficiles. On va se faire malmener. Auparavant, nous avions du mal à accepter que les autres jouent bien. Cette fois, cela sera forcément différent." Conscients que la tâche ne sera pas facile, les Bleus devront mettre les plein gaz dès la première rencontre face aux Polonais, au risque de caler par la suite face à une formation allemande, qui n'a cessé de progresser depuis cet été, puis contre les Turcs, qui à coup sûr seront transcendés par un public bouillant.

Alors, pour ne pas s'échauder, le Poitevins devra porter les Tricolores dans la compétition continentale, et tirer bénéfice de son apport au contre, son point fort, sera essentiel. Le sélectionneur le sait bien: "C'est un joueur régulier, un vrai point d'ancrage. Je lui ai donné pas mal de repos depuis deux ans, alors maintenant il ne loupera plu un match jusqu'aux Jeux de Londres !", plaisante-t-il. En attendant, espérons que Kieffer va 'kiffer', tout comme son compatriote Stéphane Antiga (champions du Monde 2002 et 2006), qui ne serait pas contre une nouvelle aventure en bleue, au bord de la mer Egée.

Jadis, un slogan publicitaire disait "c'est petit à petit, que l'on devient moins petit". Cela vaut aujourd'hui pour les volleyeurs français qui, après avoir décroché leur qualification dans la douleur, doivent encore grandir. Sans tomber dans le jeu des pronostics, ils ambitionnent de participer à la deuxième phase de ce rendez-vous européen. Même si toutes les circonstances ne plaident pas forcément en leurs faveurs, on a envie d'y croire. Car il serait dommage de voir dès son entrée en lice l'équipe de France de volley, se prendre une volée.



Le groupe français
PASSEURS

Yannick Bazin (Paris)

Toafa takaniko (Toulouse)



CENTRAUX

Olivier Kieffer (Poitiers)

Romain Vadeleux (Saint-Quentin)

Jean-Philippe Sol (Poitiers)

Jean-Stéphane Solar (Tourcoing)



ATTAQUANTS

Antonin Rouzier (Poitiers)

baptiste Geiler (Sète)



RECEPTIONNEURS

Stéphane Antiga (Belchatow)

Guillaume Samica (Panathinaïkos, GRE)

Samuel Tuia (Cannes)

Edouard Rowlandson (Sète)



LIBEROS

Hubert Henno (Cuneo, ITA)

Jean-François Exiga (Montichiari, ITA)

Volley : les Français passent le test allemand

Le bloc tricolore ne laisse rien passer, la France bat l'Allemagne à l'Euro, le 5 septembre.
Les volleyeurs français ont remporté une victoire importante face à l'Allemagne, par 3 sets à 1 (21-25, 25-14, 25-20, 25-23), au Championnat d'Europe, samedi à Izmir.

Les Bleus ont fait le plus difficile en vue de la qualification pour la deuxième phase de poule. Un succès sur la modeste Turquie, dimanche, sera suffisant, et même pas forcément nécessaire en fonction des autres résultats. Surtout, la France a pris le meilleur sur un de ses principaux adversaires directs pour les demi-finales, ce qui pourrait être crucial au moment du décompte final, les résultats du premier tour étant conservés au second.


Les Tricolores ont fait la différence grâce à leur combativité en défense et à la performance de leur pointu Antonin Rouzier, en grande forme à l'attaque. Dans son premier match, jeudi, la France avait été battue par la Pologne (3-1).

La France à un pas d'une demie

Vainqueurs des Grecs 3-1, les volleyeurs français se sont rapprochés du dernier carré du Championnat d'Europe.
Les hommes de Philippe Blain ont dominé la Grèce 3 à 1 (25-18, 30-32, 25-18, 25-23), à Izmir. Un succès sur l'Espagne, jeudi, permettrait aux Bleus de disputer leur première demi-finale continentale depuis 2003. Même une défaite dans ce dernier match de poule ne les condamnerait pas forcément en fonction des résultats des Grecs et des Allemands.

A ce jour, la France peut difficilement être mieux placée pour une qualification car son prochain adversaire, l'Espagne, se trouve d'ores et déjà éliminée de la compétition après sa troisième défaite contre l'Allemagne (3-1). Face à de redoutables adversaires, les Français ont su gérer une rencontre très tendue. A Izmir, les nombreuses contestations d'arbitrage de la part des Grecs et quelques échanges verbaux auraient pu faire déjouer les plans tricolores, mais c'était sans compter sur le sang-froid des Français. "Ils parlaient tout le temps. Il y a quand même un arbitre ! Mais on a gardé notre lucidité", a ainsi déclaré Antonin Rouzier.

Malgré la présence en face de l'immense Tzourits, impressionnant au bloc, les Français ont trouvé la solution avec une défense de fer. Guillaume Samica a certainement fait basculer la rencontre avec un très bon service. Lui qui portera les couleurs du Panathinaïkos la saison prochaine, a été le grand artisan de la victoire (20 points). "C'est quand il y a des combats comme ça à livrer qu'on voit l'âme de l'équipe de France", a-t-il lancé. "Il y a de la joie, il y a de la fraîcheur. Ca fait longtemps que je n'avais pas pris autant de plaisir à jouer en équipe de France", a ainsi déclaré le capitaine Oliver Kieffer, pilier des Bleus depuis près de dix ans.

La France se propulse en demie

L'équipe de France masculine s'est qualifiée jeudi pour les demi-finales du championnat d'Europe, à Iszmir.
La France a décroché son ticket en dominant l'Espagne 3-1 (25-21, 25-15, 25-27, 25-17). Face à une équipe espagnole -tenante du titre- d'ores et déjà éliminée, les coéquipiers de Guillaume Samica ont signé une troisième victoire d'affilée après des succès sur la Slovaquie (3-1) et la Grèce sur le même score.

Les Tricolores n'avaient plus atteint un tel niveau depuis 2003 et leur finale perdue contre l'Italie. Ils rejoignent en demi-finales la Russie, la Bulgarie, et la Pologne. L'équipe tricolore a goûté à cinq reprises au podium d'un championnat d'Europe, avec trois places de deuxième (1949, 1987, 2003) et deux de troisième (1951, 1985). Il ne lui manque finalement que le titre... "C'est un super objectif. Si on nous l'avait dit il y a deux semaines je ne sais pas si on l'aurait cru. C'est magnifique", a réagi le capitaine Oliver Kieffer.

Vainqueurs de l'Allemagne lors du premier tour, puis la Grèce mercredi, il fallait un succès sur l'Espagne pour s'assurer un billet dans le dernier carré. Même si les Bleus ont été sûrement crispés par l'enjeu dans le troisième set, ils ont assuré l'essentiel dans le quatrième set, pour s'imposer comme les deux fois précédentes sur le score de 3-1. "En tant que bons Français, on a failli passer à côté ce soir", a lancé ironiquement Guillaume Samica. "On a eu un peu la peur de gagner, mais on s'est remobilisé au quatrième, on a mieux servi et on a réussi à faire la différence", a expliqué le passeur Yannick Bazin.

Une fois encore Samica s'est montré décisif avec 17 points. Il a été épaulé par Antonin Rouzier (24 points). "Il y a eu aussi un super Romain Vadeleux. Il a bien servi quand il fallait et il a été présent au filet, ça a fait du bien. On a besoin de gars comme ça qui peuvent débloquer la situation", a déclaré le libéro Hubert Henno.

La défaite contre la Pologne est bien loin maintenant, après cinq matches d'affilée victorieux. La France peut encore terminer première du groupe E si les Polonais s'inclinent devant les Grecs dans le dernier match jeudi soir. S'ils finissent premiers, les Français éviteraient les Russes, leaders du groupe E, en demi-finale. Leur adversaire sera tiré au sort entre la Pologne et la Bulgarie.


Fiche technique
Championnat d'Europe messieurs - 2e phase - 3e et dernière journée - Poule E
A Izmir: France bat Espagne 3 à 1 (25-21, 25-15, 25-27, 25-17)
Spectateurs: 220
Arbitres: MM. Zaharescu (ROU) et Labasta (CZE)

France
Passeur: Bazin (7) - Pointu: Rouzier (24) - Ailiers: Antiga (7), Samica (17) -- Centraux: Kieffer (10), Vadeleux (13) - Libéro: Henno - Entrés en jeu: Takaniko, Rowlandson
Aces: 8 - Attaques: 60 - Contres: 10 - Fautes adverses: 22

Espagne
Passeur: M.A. Falasca (1) - Pointu: G. Falasca (6) - Ailiers: I. Rodriguez, Noda (14) - Centraux: Garcia Torres (9), Salas (10) - Libéro: Lobato - Entrés en jeu: F. Rodriguez (3), Barcala (9), Palharini (10)
Aces: 2 - Attaques: 53 - Contres: 7 - Fautes adverses: 18

Finale inespérée pour le volley bleu

L'équipe de France s'est qualifiée pour la finale de l'Euro 2009 aux dépens de la très coriace Russie.
Les Bleus ont maté la Russie 3 à 2 (25-18, 25-22, 25-27, 15-25, 17-15) à l'issue d'une partie superbe qu'ils ont bien cru laisser filer. Guillaume Samica a inscrit l'ace décisif. Les Tricolores n'avaient plus atteint le dernier carré depuis 2003. L'autre finaliste, la Pologne s'est qualifiée en battant la Bulgarie 3-0 (25-19, 30-28, 25-20) à Izmir.

Les Français avaient débuté la rencontre tambour battant avant de s'incliner de très peu au troisième set puis de sombrer au quatrième. Dans la manche décisive, le fameux tie-break, les Tricolores ont presque tout le temps été menés (4-8, 9-10, 12-13) avant de renverser la vapeur (17-15). La France est déjà montée cinq fois sur le podium continental, la dernière en 2003, où elle avait échoué en finale contre l'Italie.


Une vraie belle surprise
Ce résultat est une divine surprise car l'équipe de France était arrivée en Turquie sans trop savoir à quoi s'attendre. L'été avait été mitigé, avec une qualification pour le Mondial-2010, mais une Ligue mondiale ratée. Surtout, le groupe avait été privé de ses deux passeurs habituels, Pierre Pujol (blessure) et Loïc Le Marrec (retraite). Mais il a trouvé mieux qu'un remplaçant avec Yannick Bazin, auteur d'une performance inespérée compte tenu du temps de préparation ultra court dont il a disposé pour trouver les bons réglages avec ses attaquants. Les Bleus sont montés en puissance au fur et à mesure de la compétition en enchaînant six victoires d'affilée, notamment face à l'Allemagne et à la Grèce, après une défaite initiale face à leur futur adversaire pour le titre.

Tout semble possible en finale à cette équipe que plus rien n'arrête. Bien sûr les Polonais ont battu la France lors du premier match de l'Euro, mais l'équipe de Philippe Blain n'était alors que l'esquisse du groupe conquérant de la phase finale. Les Tricolores n'avaient déjà pas été ridicules (3-1) dans le premier affrontement et depuis les Polonais, qui retrouvent la finale 26 ans après leur dernière apparition à ce niveau, ont été accrochés par des équipes moins fortes que la France, comme l'Espagne et la Slovaquie. En revanche en demi-finale, la Pologne a été impressionnante face à Bulgarie, balayée 3 à 0, un résultat presque aussi surprenant que le succès français face à la Russie. Elle s'appuie notamment sur un jeune attaquant de 21 ans, Bartosz Kurek, qui est la révélation du tournoi.



La fiche technique
A Izmir: France bat Russie 3 à 2 (25-18, 25-22, 25-27, 15-25, 17-15)
Spectateurs: 2000 environ
Arbitres: MM. Labasta (CZE) et Hobor (HUN)
France
Passeur: Bazin (5) - Pointu: Rouzier (24) - Ailiers: Antiga (14), Samica (22) - Centraux: Kieffer (4), Vadeleux (10) - Libéro: Henno - Entrés en jeu: Rowlandson (1), Tuia (1), Takaniko
Aces: 7 - Attaques: 65 - Contres: 9 - Fautes adverses: 26

Russie
Passeur: Grankine (3) - Pointu: Mikhaïlov (18) - Ailiers: Tetioukhine (2), Berejko (17) - Centraux: Volkov (9), Kazakov (13) - Libéro: Verbov - Entrés en jeu: Poltavksi (, Birioukov, Kossarev (10), Khamoutskikh
Aces: 3 - Attaques: 63 - Contres: 14 - Fautes adverses: 27

Le titre échappe au volley tricolore

La France s'est inclinée en finale du Championnat d'Europe, au terme d'un parcours remarquable.

Moins frais physiquement, les hommes de Philippe Blain ont perdu en quatre sets 3-1 (29-27, 25-21, 16-25, 26-24). Après avoir sauvé une première balle de match, les Français n'ont rien pu faire sur la deuxième. La Pologne s'offre le premier titre continental de son histoire, alors que la France termine pour la 4e fois deuxième (1949, 1987 et 2003).

La rencontre face à la Russie après cinq manches disputées, a sans doute laissé des séquelles dans les organismes. Le coach tricolore l'a reconnu lui-même peu après la défaite, admettant que ses joueurs avaient laissé des plumes la veille, alors que les Polonais n'avaient pas eu à trop puiser dans leurs réserves.

Et déjà battu dans leur premier match par ces mêmes Polonais (3-1), les Tricolores savaient mieux que quiconque que leurs adversaires seraient très difficiles à bousculer. Tou s'est peut-être joué dans la première manche, lorsque les Bleus ont cédé 29-27. Physiquement diminués, la perte de cette première manches allait coûté cher sur le plan mental, d'autant que la France n'a pas été en mesure de cnovertir trois balles de set.

Confirmant leur domination dans le deuxième set, les Polonais ont connu dans le troisième un coup de moins bien, et les Français ont ainsi pu revenir à 2 sets à 1, pour espérer un peu. Quelquefois hésitants sur les réceptions, sans réelle solution au filet face aux attaques de Piotr Gruszka. Pourtant, Guillaume Samica et Stéphane Antiga ont donné du répondant aux Polonais qui restent invaincus en dix jours de compétition.

Depuis la médaille d'or olympique en 1976, le volley polonais n'avait plus atteint une finale d'un Championnat d'Europe depuis vingt-six ans. Ils avaient toutefois remporté la médaille d'argent lors du Mondial 2006. Plus tôt, la Bulgarie s'est octroyée la troisième place en battant la Russie -adversaire de la France en demie- 3 à 0.

Samica: "Dur de finir sur une défaite"

Oliver Kieffer (capitaine français): "On fait un très bon premier set, avec malheureusement quelques erreurs. On a au moins trois ou quatre fois la possibilité de le plier mais on n'y arrive pas. C'est sûrement dû à un manque de fraîcheur. Sur le deuxième set, ils sont au-dessus. Au troisième on arrête un peu de penser et on donne une débauche d'énergie qui a payé. On a encore des balles pour passer devant à la fin."

Guillaume Samica (attaquant français): "On a peut-être payé un peu le match de hier physiquement. On n'est pas champion d'Europe parce que beaucoup de Polonais sont habitués à jouer des matches à enjeu comme ça. On a eu une équipe de France un peu en dessous de ses capacités. On ne s'est pas lâché complètement et pas tous en même temps comme on avait pu le voir dans les autres matches. Les Polonais sont peut-être plus forts que nous, mais pas beaucoup. On ne peut s'en prendre qu'à nous même. On a bien joué par moments, mais ce n'est pas par moment qu'il faut bien jouer pour être champion d'Europe. On a fait quelque chose de super, mais c'est dur de finir sur une défaite."

Hubert Henno (libéro français): "C'est vrai que ça aurait aidé si j'avais pu remonter un ou deux ballons de plus au premier set. Je pense que je me suis bien repris mais ça n'a pas suffi. Après, on s'est battu comme il fallait. On a joué comme on sait jouer, mais la Pologne avait pris trop de confiance. Si on les avait embêtés depuis le début ça aurait peut-être été différent."