M. Sarkozy veut renouer avec la France populaire
M. Sarkozy veut renouer avec la France populaire
Toute la France profonde sera représentée. Toute, sauf le "bénévole associatif" des Restos du cœur – l'association fondée par Coluche a refusé d'être embarquée dans une émission politique – et le "commerçant", empêché pour raisons familiales. Onze Français, incarnant chacun une thématique, dialogueront avec Nicolas Sarkozy sur TF1 pendant une heure à partir de 20 h 30, lundi 25 janvier, le journaliste Jean-Pierre Pernaut jouant les modérateurs. Le chef de l'Etat, qui devait répondre préalablement aux questions de Laurence Ferrari, pendant le journal de 20 heures, tente de renouer avec l'électorat populaire qui fit son succès en 2007. A l'approche des élections régionales des 14 et 21 mars, véritable test de mi-mandat, il est de nouveau au plus bas dans les sondages.
L'opposition a dénoncé par avance des médias complaisants vis-à-vis du pouvoir et une émission taillée sur mesure. L'Elysée a dû désamorcer en catastrophe la polémique sur le double salaire d'Henri Proglio, PDG d'EDF et président non-exécutif de Veolia. Après la tentative de nomination de son fils Jean à la tête du quartier d'affaires de la Défense, l'affaire décrédibilise de nouveau le discours sur la "République irréprochable". Elle rend inaudible la dénonciation des dérives du capitalisme que s'apprête à faire M. Sarkozy, mercredi, lors d'une intervention au Forum économique mondial de Davos, en Suisse – une première pour un président français. L'émission, organisée à dessein avant le début officiel de la campagne des régionales pour échapper aux problèmes de temps de parole, inaugure une semaine où M. Sarkozy cherchera à se présidentialiser.
Au lendemain de l'émission, M. Sarkozy visitera le carré musulman de Notre-Dame-de-Lorette, près d'Arras (Pas-de-Calais), profané fin 2009, en plein débat contesté sur l'identité nationale. Mercredi, Davos ; jeudi, conférence sur les déficits publics et verdict du procès Clearstream, qui scellera l'avenir de son adversaire, l'ancien premier ministre Dominique de Villepin.
Les interlocuteurs du président, accueillis par TF1 dans l'après-midi, ont été les "héros" des reportages récents de la chaîne privée. Un format idéal pour M. Sarkozy, enfant de la télévision, qui n'avait pas répondu directement aux Français depuis la campagne de 2007. Le choix de l'émission, confirmé à TF1 le 13 janvier, est une consécration pour Jean-Pierre Pernaut, qui succéda en 1988 au "très paillettes" Yves Mourousi pour présenter le "13 heures". M. Pernaut inventa la télévision de proximité, qui attire 7 millions de téléspectateurs, avec 19 bureaux régionaux et 150 journalistes répartis sur le territoire.
Au fil des cérémonies des vœux, égrainés depuis le 31 décembre, M. Sarkozy a rôdé ses réponses. La ménagère venue de Montpellier s'inquiète sur le pouvoir d'achat ? Il a augmenté en 2009, les statistiques le prouvent, a déjà dit M. Sarkozy, soudain réconcilié avec les chiffres. Un ouvrier d'une usine automobile en Bretagne, syndiqué à la CGT, déplore les délocalisations ? Le chef de l'Etat aussi, qui a supprimé la taxe professionnelle et convoqué la direction de Renault qui voulait délocaliser la production de la Clio en Turquie.
Si le professeur de sciences économiques d'Ile-de-France évoque l'éducation en banlieue, M. Sarkozy vantera ses sorties en faveur de boursiers dans les grandes écoles. Et lorsque le patron routier du Nord s'opposera à la taxe carbone, M. Sarkozy persistera – la survie de la planète est en jeu – et expliquera, bien seul, que le sommet de Copenhague a été un succès. Ajoutons-y une étudiante-chômeuse, une infirmière, un artisan dont la retraite est insuffisante, une productrice de lait du Tarn-et-Garonne pour aborder l'emploi, l'hôpital, les retraites, l'agriculture.
M. Sarkozy compte parler des thèmes économiques et sociaux qui figurent en tête des préoccupations des Français. Peu d'annonces sont attendues. L'Elysée insistait sur les vertus pédagogiques de l'émission. Mais selon le politologue Stéphane Rozès, président de Cap, la difficulté sera moins d'apporter des microréponses ou de montrer du dynamisme que de donner un objectif, une cohérence globale à une action jugée peu lisible voire emprunte de contradictions.
Pendant le week-end, M. Sarkozy a chauffé ses troupes et invité les 200 000 partisans inscrits sur Facebook à lui poser des questions : "N'hésitez pas à me faire part de vos interrogations, et des sujets qu'il vous paraît important que j'aborde." La dernière intervention notable de M. Sarkozy sur Facebook avait tourné au ridicule, lorsqu'il avait prétendu, à tort, qu'il était à Berlin le soir de la chute du mur le 9 novembre 1989.
Le chef de l'Etat se veut désormais rassembleur. Le 31 décembre 2009, il a remercié les Français pour leurs efforts et en a appelé à la "fraternité". En visitant l'usine Thalès de Cholet, le 6 janvier, il n'est pas monté sur une estrade, mais s'est exprimé au milieu des salariés avec un simple micro. A Saclay, le 11, il a voulu rencontrer seul les étudiants de Supélec. Il ne dévie plus de ses discours écrits, histoire d'éviter les piques comme celles qui l'avaient brouillé avec les chercheurs en 2009.
Ces rencontres conservent un côté artificiel. Les villes visitées par le président sont sous haut contrôle policier. A Cholet, un commerçant avait indiqué que son magasin restait accessible… à pied, alors que la rue était interdite à la circulation. Le 14 janvier, M. Sarkozy a visité une ferme dans l'Orne, mais en catimini. Les débats se tiennent sur invitation de la préfecture. Les rares bains de foule ont lieu avec des militants UMP. Et la police, pesante, empêche toute manifestation d'opinion divergente. A Mayotte, le 18 janvier, débordée par l'affluence, elle n'était pas certaine d'avoir saisi toute banderole ou haut-parleur. "Il faudra patrouiller dans la foule", s'inquiétait un policier.
Rien de tel chez TF1, ravi d'avoir été préféré au service public. M. Sarkozy était intervenu sur Canal + en décembre, avant le sommet de Copenhague, et en septembre, sur TF1 et France 2. En direct de New York, il avait évoqué les "coupables" du procès Clearstream. L'audience attestera aussi du succès de l'émission, en concurrence avec un épisode de La Guerre des étoiles sur M6.
L'opposition a dénoncé par avance des médias complaisants vis-à-vis du pouvoir et une émission taillée sur mesure. L'Elysée a dû désamorcer en catastrophe la polémique sur le double salaire d'Henri Proglio, PDG d'EDF et président non-exécutif de Veolia. Après la tentative de nomination de son fils Jean à la tête du quartier d'affaires de la Défense, l'affaire décrédibilise de nouveau le discours sur la "République irréprochable". Elle rend inaudible la dénonciation des dérives du capitalisme que s'apprête à faire M. Sarkozy, mercredi, lors d'une intervention au Forum économique mondial de Davos, en Suisse – une première pour un président français. L'émission, organisée à dessein avant le début officiel de la campagne des régionales pour échapper aux problèmes de temps de parole, inaugure une semaine où M. Sarkozy cherchera à se présidentialiser.
Au lendemain de l'émission, M. Sarkozy visitera le carré musulman de Notre-Dame-de-Lorette, près d'Arras (Pas-de-Calais), profané fin 2009, en plein débat contesté sur l'identité nationale. Mercredi, Davos ; jeudi, conférence sur les déficits publics et verdict du procès Clearstream, qui scellera l'avenir de son adversaire, l'ancien premier ministre Dominique de Villepin.
Les interlocuteurs du président, accueillis par TF1 dans l'après-midi, ont été les "héros" des reportages récents de la chaîne privée. Un format idéal pour M. Sarkozy, enfant de la télévision, qui n'avait pas répondu directement aux Français depuis la campagne de 2007. Le choix de l'émission, confirmé à TF1 le 13 janvier, est une consécration pour Jean-Pierre Pernaut, qui succéda en 1988 au "très paillettes" Yves Mourousi pour présenter le "13 heures". M. Pernaut inventa la télévision de proximité, qui attire 7 millions de téléspectateurs, avec 19 bureaux régionaux et 150 journalistes répartis sur le territoire.
Au fil des cérémonies des vœux, égrainés depuis le 31 décembre, M. Sarkozy a rôdé ses réponses. La ménagère venue de Montpellier s'inquiète sur le pouvoir d'achat ? Il a augmenté en 2009, les statistiques le prouvent, a déjà dit M. Sarkozy, soudain réconcilié avec les chiffres. Un ouvrier d'une usine automobile en Bretagne, syndiqué à la CGT, déplore les délocalisations ? Le chef de l'Etat aussi, qui a supprimé la taxe professionnelle et convoqué la direction de Renault qui voulait délocaliser la production de la Clio en Turquie.
Si le professeur de sciences économiques d'Ile-de-France évoque l'éducation en banlieue, M. Sarkozy vantera ses sorties en faveur de boursiers dans les grandes écoles. Et lorsque le patron routier du Nord s'opposera à la taxe carbone, M. Sarkozy persistera – la survie de la planète est en jeu – et expliquera, bien seul, que le sommet de Copenhague a été un succès. Ajoutons-y une étudiante-chômeuse, une infirmière, un artisan dont la retraite est insuffisante, une productrice de lait du Tarn-et-Garonne pour aborder l'emploi, l'hôpital, les retraites, l'agriculture.
M. Sarkozy compte parler des thèmes économiques et sociaux qui figurent en tête des préoccupations des Français. Peu d'annonces sont attendues. L'Elysée insistait sur les vertus pédagogiques de l'émission. Mais selon le politologue Stéphane Rozès, président de Cap, la difficulté sera moins d'apporter des microréponses ou de montrer du dynamisme que de donner un objectif, une cohérence globale à une action jugée peu lisible voire emprunte de contradictions.
Pendant le week-end, M. Sarkozy a chauffé ses troupes et invité les 200 000 partisans inscrits sur Facebook à lui poser des questions : "N'hésitez pas à me faire part de vos interrogations, et des sujets qu'il vous paraît important que j'aborde." La dernière intervention notable de M. Sarkozy sur Facebook avait tourné au ridicule, lorsqu'il avait prétendu, à tort, qu'il était à Berlin le soir de la chute du mur le 9 novembre 1989.
Le chef de l'Etat se veut désormais rassembleur. Le 31 décembre 2009, il a remercié les Français pour leurs efforts et en a appelé à la "fraternité". En visitant l'usine Thalès de Cholet, le 6 janvier, il n'est pas monté sur une estrade, mais s'est exprimé au milieu des salariés avec un simple micro. A Saclay, le 11, il a voulu rencontrer seul les étudiants de Supélec. Il ne dévie plus de ses discours écrits, histoire d'éviter les piques comme celles qui l'avaient brouillé avec les chercheurs en 2009.
Ces rencontres conservent un côté artificiel. Les villes visitées par le président sont sous haut contrôle policier. A Cholet, un commerçant avait indiqué que son magasin restait accessible… à pied, alors que la rue était interdite à la circulation. Le 14 janvier, M. Sarkozy a visité une ferme dans l'Orne, mais en catimini. Les débats se tiennent sur invitation de la préfecture. Les rares bains de foule ont lieu avec des militants UMP. Et la police, pesante, empêche toute manifestation d'opinion divergente. A Mayotte, le 18 janvier, débordée par l'affluence, elle n'était pas certaine d'avoir saisi toute banderole ou haut-parleur. "Il faudra patrouiller dans la foule", s'inquiétait un policier.
Rien de tel chez TF1, ravi d'avoir été préféré au service public. M. Sarkozy était intervenu sur Canal + en décembre, avant le sommet de Copenhague, et en septembre, sur TF1 et France 2. En direct de New York, il avait évoqué les "coupables" du procès Clearstream. L'audience attestera aussi du succès de l'émission, en concurrence avec un épisode de La Guerre des étoiles sur M6.
Frodon- Nounou d'enfer
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