Grogne chez les fonctionnaires

Les syndicats de fonctionnaires, excédés par les suppressions d'emplois annoncées, ont interpellé vendredi M. Sarkozy

Ils ont menacé de lancer des "actions" si le chef de l'Etat n'apporte pas "de véritables réponses" avant la mi-septembre.

Réunies vendredi, les fédérations de fonctionnaires (CGT, CFDT, FO, UNSA, FSU, Solidaires, CGC, CFTC) ont "fait un constat unanime pour condamner la politique gouvernementale en matière de pouvoir d'achat et d'emploi public".


Les syndicats, qui assurent n'avoir reçu depuis juillet pour toute réponse que "sarcasmes, approximations et mépris", reprochent notamment au gouvernement l'annonce, fin juillet, du non-remplacement de 22.700 fonctionnaires partant à la retraite en 2008, soit la plus forte suppression de postes depuis 2002, et pratiquement le double des suppressions de 2007 (12.000).

Ils dénoncent aussi l'absence de négociation salariale pour 2007, et réclament une hausse du point d'indice (base du calcul des salaires), afin d'améliorer le pouvoir d'achat des fonctionnaires qui a perdu selon eux 6% depuis 2000.

M. Sarkozy avait annoncé en juillet qu'il s'adresserait aux fonctionnaires "la dernière semaine d'août", pour leur dire qu'ils seront "moins nombreux", mais "mieux payés". Mais les syndicats n'ont pour l'instant aucune précision ni sur la date ni sur la forme que prendra cette intervention.

"On voulait l'interpeller officiellement. Maintenant, on est à l'affut de sa réponse", explique Eric Fritsch (CFDT).

Les syndicats ont décidé de se revoir à la mi-septembre "pour décider des modalités
d'actions" si "des réponses claires n'étaient pas apportées", a expliqué Jean-Marc Canon (CGT). "On ne s'interdira rien en matière d'action. On espère simplement que nos demande unanimes seront cette fois-ci considérées sous un angle positif", ajoute-t-il.

Le secrétaire d'Etat chargée de la Fonction publique André Santini, a "fait l'unanimité contre lui" cet été dans la fonction publique en comparant le point d'indice à "un crocodile empaillé" et en estimant que la France comptait trop de fonctionnaires.