ONU: le discours d'Ahmadinejad

Pour le président iranien, Mahmoud Ahmadinejad, le dossier nucléaire est "clos"

"La question est devenue une question ordinaire" relevant de l'Agence internationale de l'énergie atomique, a-t-il déclaré mardi lors de son discours à la tribune de l'ONU.

Faisant notamment allusion aux USA et à l'UE, il a affirmé que son pays ne tiendrait pas compte des "diktats illégitimes et politiquement motivés des puissantes arrogantes".


Le président iranien s'en est pris aux Etats-Unis et à leur politique irakienne. "Les occupants n'ont même pas le courage de reconnaître leur défaite et de quitter l'Irak", a-t-il dit. Il a déclaré attendre avec impatience le moment où "la Palestine et l'Irak seront libérés, où les puissances "en finiront avec leur arrogance et leur soumission à Satan" et où "l'arôme agréable de la justice se répandra à travers le monde".

"Malheureusement, les droits de l'homme sont largement violés par certaines puissances, en particulier par ceux qui prétendent en être les défenseurs exclusifs", a par ailleurs dit Mahmoud Ahmadinejad. Une réponse aux accusations du président américains, George W. Bush sur les violations des droits de l'homme dans la République islamique.

Le discours de George W.Bush
La délégation américaine avait ostensiblement quitté la salle de l'Assemblée générale de l'ONU pendant le discours du dirigeant iranien, bête noire de la Maison blanche. George W.Bush "était très occupé", a dit le porte-parole de la Maison blanche.

Dans sa propre intervention, George W.Bush a au contraire très peu cité l'Iran. Il l'a seulement évoqué avec la Biélorussie, la Corée du Nord et la Syrie, décrits comme des "régimes brutaux [qui] dénient à leur peuple les droits fondamentaux inscrits dans la Déclaration universelle des droits de l'homme". Il a concentré ses attaques contre la Birmanie, dénonçant le "règne de la peur" imposé par la dictature militaire. Il a annoncé que "les Etats-Unis vont renforcer leurs sanctions économiques contre les dirigeants du régime [birman] et ceux qui les soutiennent financièrement".

Le discours de Nicolas Sarkozy
Le président iranien a écouté, impassible, le chef de l'Etat français, Nicolas Sarkozy. Celui-ci a expliqué que laisser l'Iran se doter de l'arme nucléaire reviendrait à faire "courir un risque inacceptable à la stabilité de la région et du monde". Il a par ailleurs plaidé pour "un New Deal écologique et économique, appelant "tous les Etats à se réunir pour fonder le nouvel ordre mondial du XXIe siècle".

Nicolas Sarkozy a également présidé mardi après-midi le Conseil de sécurité réuni, à sa demande, au niveau des chefs d'Etat et de gouvernement. But de cette réunion: "mobiliser davantage encore la communauté internationale face aux défis de la paix et de la sécurité en Afrique", particulièrement au Darfour et en Somalie, a-t-il dit.

Le président français a fait approuver par le Conseil le déploiement d'une force mixte ONU-Union européenne au Tchad et en Centrafrique, destinée à protéger les civils touchés par le conflit au Darfour. Son homologue américain a rendu hommage à sa "détermination" sur ces questions.