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L'Espagne tourne la page du franquisme

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Message par Frodon Jeu 1 Nov 2007 - 19:01

Les députés ont adopté le projet de loi controversé visant à réhabiliter les victimes de Franco
Il aura fallu plusieurs mois de tractations pour que la loi dite de "Mémoire historique" parvienne à la chambre basse espagnole, el Congreso de los diputados.

Le projet phare du gouvernement Zapatero a en effet soulevé une vague de protestations, dans l'opposition (Partido Popular, PP) mais aussi dans les associations et petits partis de gauche.

Au final, le texte a été approuvé par 324 députés, réunis pour l'occasion en séance plénière.

Bénéficiant de l'appui d'une coalition regroupant le PSOE (parti au pouvoir, gauche), le CiU (coalition centriste nationaliste), le PNV (parti nationaliste basque) et l'IU (coalition de gauche), la loi n'a pas eu l'aval du parti nationaliste catalan de gauche ERC et du PP, qui dénonce son caractère "dangereux" et polémique.


Les principales mesures de la loi

Les principales mesures de la loi s'intéressent à la légitimité des procès franquistes ainsi qu'aux symboles érigés à la gloire du régime du "Caudillo".

Ainsi, la loi reconnaît le "caractère radicalement injuste de toutes les condamnations, sanctions et violences personnelles (...) durant la Guerre civile et (...) la Dictature". Les décisions et condamnations du régime franquistes sont alors déclarées "illégitimes".

Néanmoins, l'interprétation juridique de la notion d'illégitimité est laissée à l'appréciation du Tribunal suprême espagnol.

Par ailleurs, la loi impose la disparition des "écussons, insignes, plaques et autres objets ou mentions commémoratives d'exaltation personnelle ou collective du soulèvement militaire, de la Guerre civile et de la répression (exercée) par la dictature".

Cette disposition concerne particulièrement la basilique du Valle de los Caidos, où Franco est enterré, qui sera désormais "régi strictement" comme un lieu de culte. Toute cérémonie à la mémoire du chef de la dictature sera interdite.

Les édifices privés, en particulier les églises, qui afficheront encore les symboles franquistes seront passibles du retrait des subventions publiques.

Autres mesures, moins polémiques celles-ci, la possibilité pour les familles des victimes du franquisme, de localiser, d'identifier et éventuellement d'exhumer le corps de leurs proches. Le poète Frederico Garcia Lorca ne sera sans doute pas exhumé, sa famille s'opposant à la fouille de la fosse où le poète avait été jeté avec trois autres républicains en août 1936 près de Grenade.

Le texte prévoit également la possibilité, pour les descendants d'exilés républicains, d'obtenir la nationalité espagnole s'ils en font la demande entre 2009 et 2011.

Il prévoit enfin la création d'un "Centre de documentation" national sur la Guerre civile et la dictature à Salamanque.

Une gestation longue et douloureuse

Avant d'arriver devant les députés, la loi de la "Mémoire historique" a fait l'objet de nombreux échanges et compromis.

Dés le départ, et malgré la différence radicale des arguments alignés, le texte a été rejeté de toute part.

Par l'opposition d'abord, qui reprochait au PSOE d'ouvrir des plaies tout juste cicatrisées, mais aussi par de nombreuses associations et partis de gauche, qui dénonçaient à l'inverse la trop grande neutralité du projet de loi.

Le texte, voulu par le Premier ministre José Louis Zapatero, lui-même petit-fils d'un capitaine républicain fusillé par les franquistes, a alors traversé une longue période de tractations, avant de recueillir un plus large accord.

Le PSOE a aujourd'hui pu compter sur l'appui, même partiel, de la coalition écolo-communiste IU-ICV et des partis nationalistes CiU et PNC.

Le parti de l'opposition lui-même a reculé sur l'amendement prévoyant l'interdiction de cérémonies nostalgiques du régime franquiste dans la basilique du "Valle de los Caidos".

Les associations et ONG, initialement très critiques du texte, se sont finalement ravisés pour féliciter cette "avancée contre l'oubli".

Une disposition reste tout de même sensible: l'"illégitimité" des condamnations et procès du régime franquistes.

Les tribunaux de la dictature ont mené à l'exécution de 50.000 Républicains et à l'incarcération de dizaines de milliers d'autres. De nombreux procès en révision avaient été demandés par les familles des victimes, mais ces requêtes n'ont jusque là jamais abouties.

La notion "d'illiégitimité", fruit d'un compromis entre les socialistes et les écolo-communistes, reste cependant à l'appréciation du Tribunal suprême. Mais il est indéniable que la porte est désormais ouverte à la révision des jugements franquistes.

Amnesty International Espagne regrette cependant le caractère "limité et ambigu" d'une telle possibilité.

Pour le président d'une association de victimes du franquisme, Emilio Silva, le fait même "que cette loi existe est en soi positif: au final un gouvernement espagnol ose des mesures sur le passé et la dictature".


40 ans de dictature

18 juillet 1936: le chef d'état major des armées Francisco Franco prend la tête d'un soulèvement militaire contre le régime républicain. Il déclenche du Maroc la guerre civile espagnole
Juillet 1936-mars 1939: guerre civile espagnole, marquée par les victoires successives de Franco, nommé généralissime de l'armée rebelle. En 1937, il prend le titre de "Caudillo" (leader, chef).
26 avril 1937: une centaine d'avions de la légion Condor, matériel de guerre de l'Allemagne nazie, procède au bombardement de la ville basque de Guernica
Janvier 1939: prise de Barcelone
Mars 1939: Madrid tombe
1er avril 1939: fin de la guerre d'Espagne, suite à la bataille de l'Ebre. Franco est officiellement nommé "chef d'Etat".
1947: Franco rétablit la monarchie dont il s'institue régent à vie
20 décembre 1973: assassinat du numéro deux du régime, l'amiral Luis Carrero Blanco, par les indépendantistes basques de l'ETA
20 novembre 1975: mort de Franco
22 novembre 1975: Juan Carlos accède au pouvoir, il est le successeur désigné depuis 1969
27 décembre 1978: ratification de l'actuelle constitution espagnole, qui met fin à la dictature franquiste
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Message par Naty Jeu 1 Nov 2007 - 23:43

il serait temps 32 ans après la mort de Franco

donc d'après la nouvelle loi, si j'en faisais la demande , je pourrais obtenir la nationalité espagnole ....
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