La ville de Paris au secours des passages couverts

Un vote lundi du Conseil de Paris devrait lancer un plan d'aide à la sauvegarde des passages couverts du XIXème siècle


Le Conseil doit en effet se prononcer sur le doublement des subventions aux copropriétaires pour la restauration des parties communes d'une douzaine de galeries et passages couverts datant des années 1820.

La restauration des parties privées, qui bordent passages et galeries, parfois vétustes, relève de la seule responsabilité des propriétaires.

La Ville de Paris, soucieuse de préserver ce patrimoine historique n'a pas ménagé sa peine depuis quelques années pour faire établir des diagnostics par ses architectes et tenter de convaincre les propriétaires de signer une convention partenariale".
Celle-ci prévoyait, en 2004, des subventions de l'ordre de 12% dans le financement des travaux de restauration, en échange de l'instauration de servitude de passage public. "C'était insuffisant aux yeux des propriétaires".
"C'est pourquoi, souligne Mme Noïra Guilmart, adjointe PS au Maire de Paris chargée du Patrimoine.nous proposons maintenant une participation de la Ville de Paris à hauteur de 25% du coût global des travaux. Il appartient maintenant au Conseil de Paris de se prononcer sur cette démarche patrimoniale.

Seuls subsistent vingt de ces "vaisseaux de lumière" abritant commerces traditionnels et cafés, sur la quarantaine que comptait Paris dans les années 1820 et dont le succès essaima dans toute l'Europe, de Bruxelles à Londres, en passant par Milan, Bruxelles ou Budapest. "Les avancées techniques des poutrelles métalliques et de la couverture vitrée offrant l'éclairage zénithal, devaient faire de ces passages abrités, des lieux de promenade privilégiés", rappelle de son côté Mme Aimée Dubos, qui dirige depuis dix ans l'association "Passages et Galeries" et milite pour leur sauvegarde. "Les boutiques de luxe surent tirer profit de ces nouvelles nefs, d'une longueur variant de 40 à 200 m, d'autant plus attirantes qu'à l'époque, les rues n'étaient pas bordées de trottoirs. L'engouement fut général", souligne-t-elle également. Mais, dès 1853, les travaux d'élargissement des rues de Paris, menés par le Préfet Haussmann sonnaient le glas de la moitié des passages, alors que vivotait l'autre moitié, victime des outrages du temps et de l'incurie.