Les Immortels se cherchent un avenir
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Les Immortels se cherchent un avenir
Les Immortels se cherchent un avenir
'Académie française vote aujourd'hui pour choisir celui qui siégera au fauteuil de Jean-François Deniau, disparu en janvier. Quatre candidats se sont déclarés : les écrivains Michel Tack et Dominique-Gilbert Poitout, Stéphane Denis, 58 ans, romancier et chroniqueur au Figaro Magazine, et Philippe Beaussant, 77 ans, musicographe et romancier historique – son Héloïse se vit décerner le Grand Prix du roman de l'Académie française, en 1993 – qui part favori.
Les Immortels sont entrés dans une véritable période électorale qui risque de durer. Ils vont devoir multiplier les séances de vote, pour combler les vides laissés dans leurs rangs ces derniers mois. En un an, sept académiciens sont passés de vie à trépas : Bertrand Poirot-Delpech, Jean-François Deniau, Henri Troyat, Pierre Moinot, René Rémond, le cardinal Lustiger et l'ancien premier ministre Pierre Messmer. Aujourd'hui, ils ne sont plus que trente à pouvoir voter pour élire leurs égaux, participer aux séances du jeudi et à l'élaboration du fameux dictionnaire.
Les élections de Dominique Fernandez, en mars, et de Max Gallo, en mai, n'y ont rien changé, puisqu'il existe un délai quasi incompressible de six mois, entre élection et réception sous la Coupole, pour préparer les discours, confectionner l'habit, forger l'épée...
" L'Académie traverse une crise d'âge, reconnaît l'avocat Jean-Denis Bredin, qui siège au troisième fauteuil, celui de Marguerite Yourcenar, dont il a pris la succession en 1989. On se croit immortel, mais cela n'est pas vrai du tout. " Il faut remonter aux heures noires de l'immédiat après-guerre, avec le non-remplacement des académiciens décédés pendant le conflit mondial et ceux exclus pour faits de collaboration, en 1945 – comme Charles Maurras et le maréchal Pétain –, pour retrouver un cénacle aussi dépeuplé quai Conti, à Paris.
La moyenne d'âge n'a jamais été aussi élevée : pour les trente-trois académiciens élus, elle s'élève à 79 ans; elle était de 63 ans en 1990. Le benjamin est le romancier Erik Orsenna, élu en 1998, âgé aujourd'hui de 60 ans. Quant au doyen d'âge, il s'agit de l'anthropologue Claude Lévi-Strauss, qui aura 99 ans, le 28 novembre. Tous les espoirs de l'Académie reposent sur lui pour que l'institution compte en 2008 un centenaire, ce qui ne lui est jamais arrivé depuis a création par Richelieu, en 1635 ! La question qui se posait à la veille de l'élection d'aujourd'hui était : l'Académie française peut-elle – va-t-elle – à nouveau s'offrir le luxe d'une élection " blanche ", comme ce fut le cas le 18 octobr dernier ? Ce jour-là, aucun des trois candidats qui briguaient le fauteuil de Bertrand Poirot-Delpech n'a été retenu. Pis, parmi les vingt-cinq votants (cinq académiciens étaient en déplacement à l'étranger), les bulletins les plus nombreux étaient marqués d'une croix, qui signifie le rejet de tous les candidats en lice...
D'aucuns ont vu dans l'échec de la romancière Danièle Sallenave, dont les prises de position en faveur du féminisme ou de la Palestine ne seraient pas du goût de tout le monde au sein du vénérable aréopage, un complot savamment ourdi, qui rejaillirait aussi sur Hélène Carrère d'Encausse, secrétaire perpétuel de l'Académie. De fait, celle-ci a noté " un mouvement d'humeur " et " un refus d'agir sous la pression des chiffres " de la part des académiciens, a-t-elle confié au Monde au lendemain du vote. Autre candidat recalé, le linguiste Claude Hagège : " ses collègues du Collège de France nous ont dit qu'il avait mauvais caractère ", confie un académicien...
Aujourd'hui, le Quai Conti souffre de ne plus être le centre de gravité de la vie des lettres. Nombre de grandes plumes de la littérature contemporaine, les JMG Le Clézio, Pascal Quignard, Patrick Modiano, Philippe Sollers, voire Milan Kundera, ne daignent pas postuler. " Au XIXe siècle, il aurait été impensable qu'un Hugo, un Baudelaire ne se présentent pas à l'Académie, explique Jean-Marie Rouart. La culture des salons littéraires s'est évanouie. " L'auteur de Nous ne savons pas aimer serait favorable à l'ouverture de la Coupole à des réalisateurs de cinéma : " Pourquoi pas Jean-Paul Rappeneau ou Régis Wargnier ? ".
D'aucuns verraient d'un bon oeil la candidature du lexicographe Alain Rey. Michel Déon plaide pour " des gens à l'écoute du monde. Il ne faut pas élire des notables ". La candidature de Simone Veil est évoquée, ainsi que celles de l'historienne Elisabeth Badinter et de la psychanalyste et écrivaine Julia Kristeva.
'Académie française vote aujourd'hui pour choisir celui qui siégera au fauteuil de Jean-François Deniau, disparu en janvier. Quatre candidats se sont déclarés : les écrivains Michel Tack et Dominique-Gilbert Poitout, Stéphane Denis, 58 ans, romancier et chroniqueur au Figaro Magazine, et Philippe Beaussant, 77 ans, musicographe et romancier historique – son Héloïse se vit décerner le Grand Prix du roman de l'Académie française, en 1993 – qui part favori.
Les Immortels sont entrés dans une véritable période électorale qui risque de durer. Ils vont devoir multiplier les séances de vote, pour combler les vides laissés dans leurs rangs ces derniers mois. En un an, sept académiciens sont passés de vie à trépas : Bertrand Poirot-Delpech, Jean-François Deniau, Henri Troyat, Pierre Moinot, René Rémond, le cardinal Lustiger et l'ancien premier ministre Pierre Messmer. Aujourd'hui, ils ne sont plus que trente à pouvoir voter pour élire leurs égaux, participer aux séances du jeudi et à l'élaboration du fameux dictionnaire.
Les élections de Dominique Fernandez, en mars, et de Max Gallo, en mai, n'y ont rien changé, puisqu'il existe un délai quasi incompressible de six mois, entre élection et réception sous la Coupole, pour préparer les discours, confectionner l'habit, forger l'épée...
" L'Académie traverse une crise d'âge, reconnaît l'avocat Jean-Denis Bredin, qui siège au troisième fauteuil, celui de Marguerite Yourcenar, dont il a pris la succession en 1989. On se croit immortel, mais cela n'est pas vrai du tout. " Il faut remonter aux heures noires de l'immédiat après-guerre, avec le non-remplacement des académiciens décédés pendant le conflit mondial et ceux exclus pour faits de collaboration, en 1945 – comme Charles Maurras et le maréchal Pétain –, pour retrouver un cénacle aussi dépeuplé quai Conti, à Paris.
La moyenne d'âge n'a jamais été aussi élevée : pour les trente-trois académiciens élus, elle s'élève à 79 ans; elle était de 63 ans en 1990. Le benjamin est le romancier Erik Orsenna, élu en 1998, âgé aujourd'hui de 60 ans. Quant au doyen d'âge, il s'agit de l'anthropologue Claude Lévi-Strauss, qui aura 99 ans, le 28 novembre. Tous les espoirs de l'Académie reposent sur lui pour que l'institution compte en 2008 un centenaire, ce qui ne lui est jamais arrivé depuis a création par Richelieu, en 1635 ! La question qui se posait à la veille de l'élection d'aujourd'hui était : l'Académie française peut-elle – va-t-elle – à nouveau s'offrir le luxe d'une élection " blanche ", comme ce fut le cas le 18 octobr dernier ? Ce jour-là, aucun des trois candidats qui briguaient le fauteuil de Bertrand Poirot-Delpech n'a été retenu. Pis, parmi les vingt-cinq votants (cinq académiciens étaient en déplacement à l'étranger), les bulletins les plus nombreux étaient marqués d'une croix, qui signifie le rejet de tous les candidats en lice...
D'aucuns ont vu dans l'échec de la romancière Danièle Sallenave, dont les prises de position en faveur du féminisme ou de la Palestine ne seraient pas du goût de tout le monde au sein du vénérable aréopage, un complot savamment ourdi, qui rejaillirait aussi sur Hélène Carrère d'Encausse, secrétaire perpétuel de l'Académie. De fait, celle-ci a noté " un mouvement d'humeur " et " un refus d'agir sous la pression des chiffres " de la part des académiciens, a-t-elle confié au Monde au lendemain du vote. Autre candidat recalé, le linguiste Claude Hagège : " ses collègues du Collège de France nous ont dit qu'il avait mauvais caractère ", confie un académicien...
Aujourd'hui, le Quai Conti souffre de ne plus être le centre de gravité de la vie des lettres. Nombre de grandes plumes de la littérature contemporaine, les JMG Le Clézio, Pascal Quignard, Patrick Modiano, Philippe Sollers, voire Milan Kundera, ne daignent pas postuler. " Au XIXe siècle, il aurait été impensable qu'un Hugo, un Baudelaire ne se présentent pas à l'Académie, explique Jean-Marie Rouart. La culture des salons littéraires s'est évanouie. " L'auteur de Nous ne savons pas aimer serait favorable à l'ouverture de la Coupole à des réalisateurs de cinéma : " Pourquoi pas Jean-Paul Rappeneau ou Régis Wargnier ? ".
D'aucuns verraient d'un bon oeil la candidature du lexicographe Alain Rey. Michel Déon plaide pour " des gens à l'écoute du monde. Il ne faut pas élire des notables ". La candidature de Simone Veil est évoquée, ainsi que celles de l'historienne Elisabeth Badinter et de la psychanalyste et écrivaine Julia Kristeva.
Frodon- Nounou d'enfer
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Nombre de messages : 43899
Age : 48
Localisation : Nîmes
Date d'inscription : 05/02/2007
Feuille de personnage
Nom du Personnage: Meriappi Drago
Classe: Roublard
Race: Halfelin
Re: Les Immortels se cherchent un avenir
Philippe Beaussant élu à l’Académie Française
Philippe Beaussant en 2001.
Ecrivain et musicologue, il occupera le siège de Jean-François Deniau.
L’écrivain et musicologue Philippe Beaussant a été élu jeudi à l’Académie française, au fauteuil de Jean-François Deniau, au second tour de scrutin.
Âgé de 77 ans, il est l’auteur de nombreux romans et d’ouvrages consacrés à la musique, notamment au baroque. Il a reçu le Prix de la langue française en 2001 pour l’ensemble de son oeuvre.
Philippe Beaussant l’a emporté au 2è tour, avec 15 voix sur 24 votants, avec deux bulletins blancs et sept blancs marqués d’une croix signifiant le refus de tous les candidats. Au premier tour, il avait obtenu 10 voix sur 23 votants, l’écrivain Stéphane Denis trois voix et le professeur de médecine Dominique-Gilbert Poitout deux voix, avec trois bulletins blancs et cinq blancs marqués d’une croix.
Suite à son élection, six fauteuils restent vacants à l’Académie française. Un nouveau siège sera pourvu lors du prochaine scrutin, fixé au 17 janvier 2008.
Philippe Beaussant en 2001.
Ecrivain et musicologue, il occupera le siège de Jean-François Deniau.
L’écrivain et musicologue Philippe Beaussant a été élu jeudi à l’Académie française, au fauteuil de Jean-François Deniau, au second tour de scrutin.
Âgé de 77 ans, il est l’auteur de nombreux romans et d’ouvrages consacrés à la musique, notamment au baroque. Il a reçu le Prix de la langue française en 2001 pour l’ensemble de son oeuvre.
Philippe Beaussant l’a emporté au 2è tour, avec 15 voix sur 24 votants, avec deux bulletins blancs et sept blancs marqués d’une croix signifiant le refus de tous les candidats. Au premier tour, il avait obtenu 10 voix sur 23 votants, l’écrivain Stéphane Denis trois voix et le professeur de médecine Dominique-Gilbert Poitout deux voix, avec trois bulletins blancs et cinq blancs marqués d’une croix.
Suite à son élection, six fauteuils restent vacants à l’Académie française. Un nouveau siège sera pourvu lors du prochaine scrutin, fixé au 17 janvier 2008.
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