Thiriez veut plus d'interdits de stades

par **Frodon** Jeu 28 Fév 2008 - 19:28

Frédéric Thiriez, président de la LFP interrogé par l'AFP, ne se résoud pas au racisme dans le football.
Simplement, il ne souhaite pas forcément de nouvelles lois. Il estime qu'avant d'allonger la durée d'interdiction de stade pour les racistes ou hooligans, il faut d'abord appliquer les sanctions existantes: "Qu'on passe des 80 interdits de stade actuels à 400. C'est possible!"

Q: Que faut-il pour porter les interdictions administratives de stade de trois mois à un an, comme le préconise Bernard Laporte dans le Parisien?
R: "Il faut une loi, c'est simple. Pour l'instant il y a un projet de loi pour passer de trois à six mois. Mais un projet de loi, ça peut être amendé par les parlementaires. La durée de l'interdiction peut donc être augmentée. Trois mois, ce n'est pas assez, ça permet quand même de suivre une saison pratiquement entièrement. Mais le point principal n'est pas là. Il faut d'abord appliquer les textes. Au jour d'aujourd'hui, on a 80 personnes sous le coup d'une interdiction de stade en vigueur pour toute la France. En Angleterre, il y en a 3.500! Ce n'est pas sérieux."

Q: Comment changer les choses?
R: "Il y a en France entre 300 et 500 hooligans classés dangereux par les renseignements généraux, c'est ceux-là qu'il faut sortir des stades. Que les préfectures appliquent la loi, en s'appuyant sur leurs services de renseignements. Qu'on passe des 80 interdits de stade actuels à 400, c'est possible! Nous avons tout l'arsenal juridique. Ce sont des mesures préventives, il n'y a pas besoin que les individus aient été condamnés avant: on les connaît, on peut les interdire de stade. Il faut que la loi soit notamment appliquée en province. Sur les 80 interdits de stade, il y en plus de la moitié à Paris."

Q: On a l'impression que la situation stagne...
R: "Ca me tue d'entendre dire que le football ne fait rien contre le racisme ou la violence. En mars 2007, après une réunion avec les pouvoirs publics, à laquelle nous avions participé, des instructions avaient été données aux préfets pour une application plus rigoureuse de la loi de 2006. Après la mort (d'un supporteur) à la fin d'un match du Paris SG (le 23 novembre 2006), les interdictions de stade avaient été portées à 300. Et là, on est redescendu à 80. C'est quand même dommage que dans ce pays il faille un drame pour réagir. On ne se donne pas les moyens d'une action sur la durée. Mais tous ces +mecs+ sont connus. Pour La Faction à Metz (groupement de supporters extrémistes du FC Metz, visé par des plaintes du club messin et de la LFP), je suis allé sur internet pour en savoir plus sur eux. Ce qui j'y ai vu est terrifiant! Leur activité c'est d'organiser des +fights+ (combats entre groupuscules de supporteurs). C'est affolant. Il faut dissoudre ce groupe. Ca aussi, les textes le permettent."